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PREMIERE PARTIE

DISCOURS & RAPPORTS

SÉANCE SOLENNELLE

DU 9 NOVEMBRE 1889

SOUS LA PRÉSIDENCE DE M. EDOUARD LEFEBVRE

MAIRE DE VERSAILLES,

L'UN DES PRÉSIDENTS D'HONNEUR DE LA SOCIÉTÉ.

Discours de M. Th. RUDELLE

PRÉSIDENT ANNUEL

LA VIE D'UNE FEMME DE QUALITÉ A LA COUR

MESDAMES, MESSIEURS,

Avant de terminer la présidence que pour la seconde fois les membres de la Société des Sciences morales, lettres et arts de Seine-et-Oise m'ont confiée, permettezmei de les remercier profondément et de leur exprimer ma reconnaissance. Le nouvel honneur que la bienveillante amitié de mes collègues m'a décerné m'a rempli de gratitude et j'en connais tout le prix.

Mais, au lieu de me féliciter, ne dois-je pas plutôt féliciter la Société qui par sa bonne renommée littéraire sait chaque année réunir ce public d'élite dans sa séance solennelle; ne dois-je pas adresser nos remerciements à M. le Maire de Versailles, qui veut bien abandonner un

instant les importants travaux de son administration, pour se rappeler qu'il est notre Président d'honneur.

Le temps a passé pour moi et, vous l'avouerai-je, comme il y a dix ans, une pensée a troublé le bonheur de ma présidence. Souvent lorsque j'entendais les savantes et intéressantes communications faites par chacun de vous, dans nos séances ordinaires, je me souvenais qu'il faudrait prendre la parole et lire un discours. devant cette imposante assemblée.

Le choix d'un sujet me paraissait une grosse affaire, le sujet choisi, en mener à bien l'étude et le développement une affaire plus délicate encore, et renfermer le tout dans les limites qu'assignent le temps et la bienséance, une réelle difficulté.

J'ai formé le dessein de vous entretenir de la vie d'une femme de qualité à la Cour sous l'ancien régime.

Plus que toutes les autres nations, la France est. femme. Elle est femme à ce point, que toujours, dans son histoire, apparait aux époques décisives une figure de vierge, d'épouse ou de mère, qui résume en elle la situation morale du pays et même sa situation politique.

Clotilde convertit à la foi chrétienne le premier de nos rois barbare subissant le charme de la femme.

Blanche de Castille, personnification de la France du XIII° siècle, forme saint Louis, le législateur des corporations.

Trois femmes résument la grande lutte anglo-française, Isabeau de Bavière, la reine à l'envers, suivant une énergique expression populaire, trahit son fils Charles VII. Agnès Sorel, la courtisane, lui fait oublier ses devoirs de souverain. Jeanne d'Arc, la vierge, lui rend son royaume, presque malgré lui.

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