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s'exposerait presque à avoir besoin de ce secret, pour le seul plaisir de le connaître et de le publier. Cette œuvre serait bien aussi méritoire que celle de ce brave chevalier romain qui, si ce que l'on nous en dit est vrai, se précipita dans un abîme, à la vérité très-profond et très-effrayant, mais pour un intérêt moins important et moins général.

Si nous découvrons quelque chose de plus que ce que nous avons révélé dans ce mémoire, le public ne l'ignorera pas long-temps.

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Une observation par laquelle nous finirons c'est que tous les détails de pratique dans lesquels nous sommes entrés, forment un assemblage de

faveur du bien général, et de publier une découverte qu'il ne peut garder sans crime. Je ne conçois pas comment il fait pour résister aux reproches secrets de sa conscience, toutes les fois que le hasard offre à sa vue un malheureux attaqué du mal que son remède guérirait. J'avoue qu'à la place de M. Torrès, je me croirais coupable de la mort de tous ceux que mon spécifique aurait empêchés de périr, et que le remède ordinaire aurait tués; et de l'aveu de M. Torrès, il y a beaucoup de malades dans l'un et l'autre cas. Tout ce que je pourrais me dire à moi-même pour ma justification ne me paraîtrait pas assez honnête, lorsqu'il s'agirait de balancer ma fortune avec la vie de mes semblables. L'avis, que je prends la liberté de donner à M. Torrès, n'est pas aussi contraire à ses intérêts qu'il pourrait bien se l'imaginer. On aurait beaucoup plus de confiance en sa préparation mercurielle, si elle était connue; et les malades donneraient naturellement la préférence à l'inventeur sur les autres chirurgiens. Au reste, celui qui lui écrit ces choses se porte bien, et serait en état de payer ses soins, si jamais il avait le malheur d'en avoir besoin, malheur qui peut lui arriver comme à tout autre galant homme.

petits procédés qu'on ne tient que d'un travail journalier, et que d'un grand nombre d'essais réitérés; d'où le lecteur de bon sens conclura avec nous que M. Bachelier s'est long-temps occupé de la peinture en cire, et que la date de ses premières vues ne peut être que fort antérieure à ses dernières découvertes; nous ne pouvons nous dispenser de lui rendre cette justice1 : puisse-t-elle le dédommager de l'espèce de vol que nous lui faisons'.

I

M. Bachelier me trouvera toujours également équitable, lorsqu'il sera en état de satisfaire par des faits aux difficultés que je lui ai proposées; il n'aura qu'à m'adresser un mot par les papiers publics, et j'irai chercher la lumière qui me manque. En attendant, je le prie de me compter au nombre des partisans les plus zélés de sa découverte, et de ne regarder toutes mes observations que comme les scrupules d'un homme qui souhaite sincèrement les progrès de sa peinture Encaustique, et qui cherche à s'assurer des propriétés de son vernis.

2 Pour épargner au lecteur toutes ces notes, il eût fallu refondre l'ouvrage entier; et heureusement, nous n'en avons ni le temps ni la volonté. Il est incertain qu'il en eût été mieux; et il est très-certain qu'on y remarquerait moins une chose qui nous importe beaucoup, l'impartialité avec laquelle nous avons jugé, et dont chaque note fournit un exemple. Sans compter que les lecteurs impatients, qui se soucient fort peu de savoir qui a tort ou qui a raison dans une querelle d'art, pourvu qu'ils soient bien instruits des procédés de l'artiste, n'auront qu'à passer premièrement toutes les notes, en second lieu tous les endroits du texte où je m'accuse moi-même de longueur et de digression.

FIN DE L'HISTOIRE DE LA PEINTURE EN CIRE.

MATHÉMATIQUES.

1

MÉMOIRES

SUR DIFFÉRENTS SUJETS

DE

MATHÉMATIQUES.

Amoto quæramus seria ludo. HORAT..

1748.

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