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Juchereau Duchesnay était placée en potence. Il arriva à la rivière au moment que Daly la traversait. D'un tronc d'arbre il surveilla l'avance de l'ennemi avec une lunette d'approche, exposé durant ce temps à un feu terrible; et donna des paroles d'encouragement au Capitaine Daly comme il passait le gué.

16. Ce vaillant officier rangea ses hommes, et repoussa courageusement l'ennemi. Ils firent retraite, se rallièrent, se formèrent de nouveau, et ouvrirent un feu bien soutenu. Daly fut battu. Lui et ses braves Canadiens se retirèrent lentement. En se portant en avant il avait été blessé ; et en se repliant, encourageant ses hommes par sa parole et par son exemple, il fut blessé une seconde fois, et tomba. Le Capitaine Bruyère, de la Milice beauharnoise, fut blessé aussi en même temps. Leurs hommes, moins nombreux, furent obligés de battre en retraite lentement, et en faisant face à l'ennemi, sous le commandement du vaillant Lieutenant Schiller; et on entendit encore une fois les cris joyeux et les railleries de l'ennemi qui avançait.

17. Leur exaltation, cependant, fut de courte durée; parce que, s'élançant sans observer la compagnie formée en potence sur l'autre bord de la rivière, ils devinrent soudain exposés à un feu écrasant sur le flanc, lequel à peu de distance arrêta leur marche, et les jeta dans une entière confusion. En vain on essaya de les rallier. Les rangs furent rompus, et ils s'enfuirent dans les buissons. On croit que

là des corps qui s'avançaient tirèrent sur leurs compagnons en retraite, les prenant pour les ennemis.

18. De l'autre côté, Hampton, apprenant que son stratagème avait manqué, et que l'attaque sur le gué, sur laquelle il avait tant compté, s'était terminée si fatalement, ramena son flanc gauche; qui était resté inactif durant une heure, quoique sans cesse persécuté par nos tirailleurs des abattis.

19. Les troupes canadiennes restèrent en position, et dormirent cette nuit-là sur le terrain sur lequel ils s'étaient battus. Le matin, étant renforcé d'une compagnie de

Juchereau Duchesnay was drawn up en potence. He came down to the river just as Daly crossed the stream. From a stump he watched the advance of the enemy with a fieldglass, exposed the while to a heavy fire; and gave words of encouragement to Captain Daly as he waded through the water.

16. This gallant officer got his men into order, and most bravely repulsed the enemy. They fell back, rallied, reformed, and opened a well-sustained fire. Daly was overmatched. He and his brave Canadians slowly fell back. He had been wounded in the advance; and while retiring, encouraging his men by word and example, he was wounded a second time, and fell. Captain Bruyere, of the Beauharnois Militia, was wounded at the same time. Their men, unequal in number, were compelled to retire slowly, and with face to the foe, under the command of the gallant Lieutenant Schiller; and once more were heard the joyful shouts and jeers of the advancing enemy.

17. Their exultation, however, was brief; for, rushing forward unobservant of the company formed en potence on the other side of the river, they became suddenly exposed to a crushing fire in flank, which at a short distance arrested their march, and threw them into utter confusion. Vain was the attempt to rally. They broke, and scrambled back into the bush. There, it is believed, advancing parties fired upon their retiring comrades, mistaking them for enemies.

18. On the other hand, Hampton, learning that his stratagem had failed, and that the attack on the ford, on which he had so much relied, had resulted so disastrously, drew off his left attack; which for an hour had been inactive, though incessantly persecuted by our skirmishers from the abattis.

19. The Canadian troops remained in position, and slept that night on the ground on which they had fought. In the morning, being reinforced by a company of Voltigeurs

Voltigeurs sous De Rouville, et des grenadiers du Capitaine Levesque du 5ième Incorporé, et de soixante hommes de la division beauharnoise, De Salaberry confia au Colonel Macdonell la défense des abattis contre de nouvelles attaques, et poussa ses vedettes en avant avec précaution, ne croyant pas à la retraite de Hampton.

20. Environ vingt prisonniers furent faits; et on put suivre la trace de la fuite par des mousquets, des havresacs, des tambours, et des provisions laissés sur le chemin. Quarante cadavres furent enterrés par nos hommes. On aperçut beaucoup de fosses ; et en particulier celles de deux officiers de distinction, enterrés par leurs troupes. Les blessés étaient emportés; mais nous apprîmes par la suite que l'ennemi estimait sa perte à plus de cent hommes. Ce brillant exploit coûta aux Canadiens deux hommes de tués et seize de blessés.

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QUESTIONS.-1. Qui commanda l'armée américaine aux quatre coins"? Quand se porta-t-elle sur la frontière canadienne? Quelles forces envoya-t-on à sa rencontre? Qui les commanda? 2. Jusqu'où allèrent-ils? Qui se joignirent à eux au point du jour ? Pourquoi la force fit-elle halte de nouveau? 3. Quel fut le caractère du terrain? Décrivez le plan de défense de De Salaberry. Quel fut le but du parapet à un demi-mille sur l'arrière? 4. Que fit-on le 22 octobre? Quel désavantage eurent les assaillants? Combien d'hommes furent placés au gué? 5. Comment le colonel rendit-il sa position plus forte encore? Quel fut l'effet des abattis? 6. A quoi les résultats brillants sont-ils dus? 7. Combien de temps les travaux pour fortifier la position continuèrent-ils ? Quand l'attaque américaine commença-t-elle ? De quelle manière fut-elle reçue? 8. Qui arriva à ce moment à cheval? Comment les compagnies qu'il amenait avec lui furent-elles disposées ? 9. Que faut-il remarquer à propos du cours de la rivière entre les abattis et le gué? 10. Décrivez encore une fois la position de De Salaberry, et la disposition de ses forces. Par qui les troupes prises de la première et de la seconde ligne de défense furent-elles remplacées? 11. Quel mouvement fit alors l'ennemi? Qui les commandait? Qui servait sous lui? À quoi se montait leurs forces? Quelles forces furent placées sur la rive droite de la rivière? Pour quel dessein? Sous qui? 12. Dans quelle forme avança l'ennemi? Qui s'avança à cheval pour haranguer les Canadiens? Quel fut son sort? Quel fut l'effet du feu ennemi de droite? 13. Que supposa alors l'ennemi? A quelle ruse De Salaberry eut-il alors recours? Quel en fut l'effet? Qu'est-ce qui montra la constance de la fusillade? 14. Qui s'avança alors? Qui, en attendant, avait été attaqué par Purdy?

under De Rouville, and the grenadiers of Captain Levesque of the 5th Incorporated, and sixty men of the Beauharnois division, De Salaberry confided to Colonel Macdonell the defence of the abattis against any renewed attack, and pushed forward his vedettes cautiously, incredulous of Hampton's

retreat.

20. About twenty prisoners were taken; and the line of flight was indicated by muskets, knapsacks, drums, and provisions strewed in the way. Forty dead bodies were interred by our people. Many graves were found; and notably those of two officers of distinction, buried by their own men. The wounded were carried off; but we knew afterwards that the enemy estimated their own loss at upwards of one hundred. This brilliant achievement cost the Canadian force two killed and sixteen wounded.

QUESTIONS.-1. Who commanded the American army at the "four corners"? When did it move on the Canadian frontier? What force was sent forward to meet it? Who commanded them? 2. How far did they go? Who joined them at daybreak? What caused the force again to halt? 3. What was the nature of the ground? Describe De Salaberry's plan of defence. What was the purpose of the breastwork half a mile in the rear? 4. How was the 22nd October occupied? At what disadvantage were the assailants placed? How many men were posted at the ford? 5. How did the colonel still further secure his position? What was the effect of the abattis? 6. To what were the brilliant results due? 7. How long did the work of strengthening the position continue? When did the American attack begin? How was it received? 8. Who rode up at this moment? How were the companies he brought with him disposed? 9. What is to be noticed regarding the course of the river between the abattis and the ford ? 10. Describe again De Salaberry's position, and the disposition of his troops. By whom was the place of the troops taken from the first and second lines of defence supplied? 11. What movement did the enemy then make? Who had the supreme command of them? Who was under him? What did their force number? What force was thrown on the right bank of the river? For what purpose? Under whom? 12. In what form did the enemy advance? Who rode forward to harangue the Canadians? What was his fate? What was the effect of the enemy's fire on the right? 13. What did the enemy then suppose? To what ruse had De Salaberry then recourse? What effect had it? What showed the steadiness of the musketry fire? 14. Who then advanced? Who, meantime, had been attacked by Purdy? Who

Qui envoya-t-on pour le soutenir? 15. De quoi De Salaberry s'aperçutil alors? Où alla-t-il? 16. Pourquoi Daly fut-il forcé de se retirer? Qui furent blessés ? Qui se mit à la tête des forces en retraite ? 17. Que fit alors l'ennemi? Qu'est-ce qui les jeta dans la confusion? Quelles erreurs fit-on alors? 18. Quel ordre donna ensuite Hampton? 19. Qui resta en possession du terrain? À qui la défense de la position fut-elle confiée le lendemain matin? Où alla De Salaberry? 20. Combien fit-on de prisonniers? Qu'est-ce qui indiquait la trace de fuite? Quelle fut la perte de l'ennemi? Et celle des Canadiens?

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LA MEILLEURE SORTE DE VENGEANCE.

1. Il y a quelques années qu'un négociant de Manchester, en Angleterre, publia une vile brochure, dans laquelle il essayait d'exposer au ridicule la maison Grant Frères. Guillaume Grant fit la remarque à cette occasion, que l'homme vivrait pour se repentir de ce qu'il avait fait. Et ces mots furent répétés par quelque rapporteur au diffamateur, qui dit: "Oh, je suppose qu'il croit que je lui serai tôt ou tard endetté; mais je prendrai bien garde à cela." Il arrive, cependant, qu'un homme engagé dans les affaires ne peut pas toujours choisir ses créanciers. L'auteur de la brochure fit faillite; et les frères tinrent son acceptation, qui leur fut endossée par le tireur du billet, qui était aussi devenu banqueroutier.

2. Ceux qui avaient été malicieusement diffamés étaient ainsi devenus les créanciers du diffamateur. Ils avaient maintenant en leur pouvoir de le faire repentir de son audace. Il ne pouvait obtenir son certificat sans leur signature; sans elle, il ne pouvait entrer de nouveau dans les affaires. Il avait le nombre de signatures exigé par la "Loi sur la Banqueroute," à l'exception d'une. Il lui paraissait futile

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