Quoiqu'il contînt les leçons les plus sages. L'ENFANT ET LE PETIT ÉCU. Possesseur d'un petit écu Un enfant se croyait le plus riche du monde. - A merveille, lui dit un sage, C'est le prix du savoir que vous avez reçu, Vous l'aurez, quand des biens vous saurez faire usage. > L'enfant entendit ce langage. L'écu, d'après son cœur et sensible et bien né, LE MIROIR. Un miroir merveilleux, et d'utile fabrique, J'ignore chez quel peuple; il n'importe en quel temps. Et combien je m'en vais humilier la belle! >> Et la glace aussitôt présente pour image << Parbleu! je suis ravi que l'on ait peint Damon, Il tire une lunette, et se regarde bien; « C'est Ariste, dit-il, ce vieux fou, cet avare, Mille gens vicieux, sur les pas de cet homme Chacun d'eux reconnut, dans le brillant fantôme, Tout homme est vain, tout homme aime à médire : Si la présomption, dont naquit le dédain, UN L'ANE ET SON MAITRE. N âne des plus sots prétendait faire accroire Que sa cervelle était un trésor de bon sens. On en parlerait dans l'histoire ; Les dieux avaient sué vingt ans Pour former les ressorts qui jouaient là-dedans. Raison, sagesse, esprit, mémoire, Il avait tout en un degré parfait. Si l'avenir regrette un Socrate baudet, La race des baudets lui devra cette gloire. Cet emploi dégradait son être : Dit Gros-Jean le meunier. Et que prétends-tu faire? - Penser, reprit l'aliboron : Je ne veux plus désormais d'autre affaire. Faites porter vos sacs à quelque âne vulgaire ; Et respectez un sage comme moi. » Le bonhomme se tut. « Quelle mouche le pique? Disait-il en lui-même. Il est fou, sur ma foi : Gros-Jean, la tête tourne à ta pauvre bourrique. Ce mal lui vient je ne sais d'où. Laissons-la penser tout son soû; Et cependant retranchons sa pitance. » Me prends-tu pour un idiot? Quel fruit me revient-il des rêves de ta tête? Tout en irait mieux sur la terre Si chacun se bornait à faire Le métier pour lequel Jupiter l'appela. CRIVAIN pompeux, l'abbé de Reyrac, curé prieur de St-Maclou d'Orléans, se vit comparer à Fénelon et à Montesquieu. C'était plus d'honneur que n'en méritait sa prose d'ailleurs élégante. Outre des poésies sacrées, il a rimé quelques fables. U NE abeille, jeune étourdie, Pour composer un miel parfait, Se réglait sur sa fantaisie, Et croyait chaque fleur utile à cet effet. < Modérez-vous, disait sa mère; Vous verrez ma capacité, >> Lui répliquait la jeune abeille. Notre indocile, au milieu de l'été, Fut à sa mère et dit : « Enfin, j'ai fait merveille; Il est comme on n'en trouve guère. » Il est beau d'aimer la lecture, L'abbé Reyre. (1735-1812.) 'ABBÉ Reyre, prédicateur, en son temps si célèbre qu'on l'appelait « le petit Massillon », est aujourd'hui plus connu par ses écrits pour la jeunesse que par ses sermons, souvent réimprimés cependant. L'école des jeunes demoiselles, le Mentor des enfants, le Fabuliste des adolescents sont encore, dans bien des familles, mis aux mains des enfants. LA VIGNE ET LE VIGNERON. L A Vigne se plaignait un jour au Vigneron Loin de la rendre plus fertile, « Eh! pourquoi donc, lui disait-elle, Vous m'aimez; cependant vous m'arrachez des pleurs : - Que vous pénétrez peu dans mon intention! Vous croyez que ces coups partent de ma colère; Dans le mal que j'ai pu vous faire, Votre intérêt a seul conduit ma main. : |