Page images
PDF
EPUB

d'églises. Bulletin monumental (7a série, tome I, 1896). A signaler la relation des découvertes archéologiques du R. P. de la Croix au Villeret (Berthouville), en 1896; un passage relatif à la Mise au tombeau de Solesmes dont les conclusions ne sont pas admises par M. l'abbé L. Bosseboeuf; un autre sur une peinture du jugement dernier à la cathédrale du Mans et, enfin, une étude sur les cloches et les fondeurs de cloches. Bulletin de la Société des études littéraires et artistiques du Lot (4 fascic.). Analecta Bollandiana. Journal des Savants (janvier 1897), contenant le programme d'un concours dramatique à Lille en 1463.

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

Dons. Fragments de tympan gallo-romain trouvés à Chambon et offerts par M. Créchet. Géographie historique et descriptive de la vallée d'Anjou, par M. A. Chauvigné. — Histoire des ponts de Tours, par M. P. Lesourd. Plan général des fouilles de Saint-Martin, dressé en 1887 par M. Masquelez, architecte à Paris, à la demande de M. Ratel, qui l'offre à notre Musée. La Société, par l'organe de son président, exprime aux donateurs toute sa reconnaissance.

Correspondance. Lettre du ministère des Beaux-Arts engageant notre président à solliciter de la municipalité d'Amboise l'autorisation de détacher d'anciennes reliures le parchemin sur lequel figurent les comptes du château. M. Séché, publiciste à Paris, projetant de faire ériger un buste à Alfred de Vigny, demande aux Sociétés savantes d'envoyer chacune trois délégués aux fêtes à organiser en l'honneur de cet écrivain. MM. Faye, Briand et Berthiault sont nommés délégués. M. Avisseau informe notre président que M. Garnier, conservateur du Musée de Sèvres, désirerait, en raison de leur caractère historique, trouver un exemplaire des deux petits sphynx déposés dans notre Musée par notre collègue. Lettre de M. Bataille, architecte, annonçant que, vu son mauvais état, le fronton sculpté de la maison située rue Baleschoux, no 3, doit disparaître et qu'il en a fait ajourner la démolition, afin de pouvoir le faire photographier si la chose semble utile. Programme de la soixante-quatrième session du Congrès archéologique de France, qui aura lieu, le 18 mai, à Nîmes. Demande de subsides de la part de la Société de Secours des Amis des sciences. Malheureusement notre réponse ne peut qu'être négative, puisque nous arrivons à grand'peine à équilibrer notre budget. Il en est de même à l'égard du Comité pour l'érection d'un monument à la mémoire de F. Chabas, égyptologue, et du Comité de Montreuil-Bellay, animé des mêmes intentions pour la mémoire de trois personnages célèbres de cette localité.

Communications.

La parole est donnée à M. le trésorier pour l'examen des comptes de l'exercice 1896. Les recettes se sont élevées à 3.648 fr. 78 c., les dépenses à 3.590 fr. 86 c., d'où un boni de 57 fr. 92 c. C'est la première fois depuis longtemps que nous obtenons pareil résultat; jusqu'ici nous avions toujours un léger déficit, malgré tous nos efforts. Aussi la Société est-elle heureuse d'adresser toutes ses félicitations à notre zélé trésorier dont les comptes sont pleinement approuvés.

M. le président propose à l'Assemblée de fixer au lundi 3 mai l'excursion annuelle qui, cette fois, prendrait pour but Sellessur-Cher, Chabris et Valençay. Pressenti à cet égard, M. le duc de Valençay a fait savoir qu'il accueillerait avec plaisir la Société. La proposition de M. Bosseboeuf est acceptée à l'unanimité.

M. Louis de Grandmaison fait part à la Société d'un document qu'il a trouvé et qui doit faire l'objet d'une communication au prochain Congrès des Sociétés des Beaux-Arts. D'un contrat notarié, passé le 4 novembre 1523, il résulte que Guillaume Regnault, neveu par alliance de Michel Colombe, et Guillaume Chaleneau ou Chaleveau, sont les auteurs du magnifique tombeau des Poncher, dont les débris sont conservés au Musée du Louvre et font l'un des plus beaux ornements de la salle consacrée à la sculpture française du moyen âge.

Guillaume Regnault n'était pas un inconnu, mais on ne pouvait citer de lui aucune œuvre personnelle; quant à G. Chaleneau, son nom ne paraît pas avoir été prononcé jusqu'ici.

Ce document, qui attribue à ces deux artistes une œuvre de tout premier ordre, les classe l'un et l'autre parmi les plus grands sculpteurs de la Renaissance tourangelle et prouve qu'ils égalèrent Michel Colombe.

Ainsi que l'a dit un célèbre historien de l'art, M. Gonse, si le ciseau qui a sculpté le tombeau de Poncher « n'est pas celui de Colombe, il est celui d'un maître qui l'égale, qui le surpasse même par la noblesse du sentiment et la magistrale liberté du faire ». Ce monument était placé dans l'église Saint-Germainl'Auxerrois.

M. le capitaine Bonnery parle d'une trouvaille faite sur le territoire de Charentilly; il s'agit de louis d'or à l'effigie de Louis XIII et de Louis XIV, et de doublons d'Espagne de Philippe II et de Philippe III. Les pièces françaises, dont la valeur courante était de 21 fr. 40 c., proviennent des ateliers de Paris et d'Angers, les pièces espagnoles ont été martelées et coupées au ciseau, elles pèsent six grammes et demi. La présence de ces dernières en France s'explique par la succession des évé

nements, guerre avec l'Espagne terminée sous Henri IV, alliances sous Louis XIII et Louis XIV.

M. l'abbé L. Bosseboeuf entretient la Société d'un récit de voyage par M. La Valette, dont le manuscrit appartient à M. de La Barre. Sur sa demande, le propriétaire a autorisé la copie et la publication de cet intéressant voyage accompli en 1729, de Paris à Nantes, et dans lequel se trouvent de curieux renseignements sur les monuments. La partie de la relation relative à la Touraine sera publiée dans notre Bulletin. Au nom de la Société, M. le président adresse tous ses remerciements à M. de la Barre pour sa communication.

Notre collègue parle ensuite des fonts baptismaux de la Cathédrale. Dans cette remarquable vasque de marbre de style Renaissance, il croit reconnaître un reste d'une superbe fontaine élevée sur la place Foire-le-Roi et formée de colonnes avec arcades et frises et de « conques grandes et petites ». Ce serait vraisemblablement la grande « conque » ou bassin principal de la fontaine. On aurait ainsi une œuvre de Jean II Juste qui, d'après un document, exécuta la sculpture en 1561.

M. le président examine enfin le sujet d'un tableau du Musée de Tours, dû au pinceau de Boucher dont il porte la signature: F. Boucher 1750. Il s'agit d'Apollon visitant une bergère. On y a vu d'abord le portrait de Choiseul et de sa femme, et, dans les deux naïades, la représentation de la Loire et de l'Amasse, par allusion au domaine de Chanteloup possédé par le duc; puis, l'on a écarté absolument cette manière de voir, par la raison que le duc n'a acquis Chanteloup qu'en 1761. D'après les observations de M. l'abbé L. Bosseboeuf, appuyées sur les documents et sur le rapprochement avec le portrait du duc de Choiseul (il place les deux photographies sous les yeux de nos collègues), il faut conclure: 1° que le tableau vient de Chanteloup dans l'inventaire duquel il est mentionné; 2o qu'il a été commandé par le duc de Choiseul à Boucher; 3' que c'est bien réellement le portrait du duc et de sa femme, sous les dehors allégoriques alors en usage; 4o qu'il s'agit d'une gracieuse allusion au mariage du duc de Choiseul et de la duchesse, qui eut lieu au mois de décembre 1750; 5° quant aux deux naïades, elles symbolisent vraisemblablement l'affection des deux jeunes époux. Il s'en suit donc qu'il n'y a pas lieu de répudier, quant au fond, l'aimable légende qui a suivi ce tableau dans son transfert du château de Chanteloup au Musée de Tours.

M. Ratel termine la lecture de sa revue rétrospective sur les travaux archéologiques occasionnés par les fouilles de la basilique de Saint-Martin de Tours. Au cours de la lecture, il produit un fragment de fresque trouvé en revêtement du podium

de la basilique, au moment de sa démolition, et qui paraît devoir être attribué à l'époque gallo-romaine. M. Ratel attire particulièrement l'attention de la Société sur les conséquences à tirer de l'examen de cette fresque:

1° Elle donne l'âge du Podium, définitivement gallo-romain comme l'enduit dont il est revêtu, fait des plus importants, puisque les maçonneries du tombeau de saint Martin, retrouvées en 1860, sont appuyées sur la première retraite de ce podium; 2o elle indique le lieu du Pedes Sancti Martini, derrière le tombeau; 3° elle détermine l'emplacement du dallage du déambulatoire de la basilique de Saint-Perpet que, dans la nouvelle construction, on a supposé au même niveau que celui de la chapelle du Chevet (dite de Saint-Perpet), et qu'il faudrait par conséquent relever.

En présence de ces graves conséquences, M. Louis de Grandmaison, archiviste d'Indre-et-Loire, propose de prendre, sur l'âge de cette fresque, l'avis très compétent de M. le directeur du musée gallo-romain de Saint-Germain-en-Laye, et M. Ratel est chargé de se mettre en rapport avec lui à ce sujet.

M. L. Bousrez, au nom de M. Créchet, architecte à Preuilly, signale la découverte, par notre collègue, de fondations pouvant remonter à l'époque romaine. En effet, M. Créchet a trouvé dans le jardin de l'école de Chambon un dallage ayant environ 20 mètres sur 6,50. A une certaine distance, le béton est coupé par une fondation transversale qui indique une division et empêche de croire à l'existence d'une voie romaine; on supposerait plutôt un couloir ou une sorte de galerie entourant une cour. Le terrain contenant ces débris porte le nom de Saint-Crépin, et doit être, à peu de chose près, selon M. Bousrez, l'emplacement de l'église paroissiale primitive remplacée au xve siècle par une autre construite ou rebâtie plus haut sur le coteau.

M. Créchet a recueilli divers fragments de marbre, de tuiles à rebords, et des spécimens de béton; il pense que des fouilles pourraient amener quelques trouvailles intéressantes et engage la Société à en prendre l'initiative.

M. L. Bousrez attire l'attention de la Société sur un projet de travaux destiné à modifier soit le lit de l'Indrois, soit le pont qui traverse cette rivière à Loché; notre collègue rapporte que, suivant l'avis d'une partie de la population locale, il ne paraît pas indispensable de toucher au pont qui est un intéressant spécimen des constructions du xve siècle. En tous cas, l'agrandissement d'une ou de plusieurs arches défigurerait complètement ce monument presque intact et ne dispenserait

pas de faire dégager le lit de la rivière obstrué en aval par des empiètements de voisinage.

Ne serait-il pas plus simple de procéder tout d'abord à ce travail qui pourrait bien être suffisant? M. Bousrez fait passer en projection,sous les yeux de l'Assemblée une vue du pont et du joli paysage qui l'encadre, une autre représentant l'église et enfin celle de l'abbaye de Beaugerais.

M. le président remercie notre collègue d'avoir préparé ses clichés qui permettent de se rendre bien mieux compte des sujets traités et d'apporter plus de variété dans nos réunions. Puis il propose de nommer membre titulaire M. le capitaine Bonnery, qui nous présente fréquemment des notes intéressantes témoignant de son zèle pour tout ce qui peut intéresser la Société.

Cette proposition est adoptée à l'unanimité. Enfin, MM. A. Viot, L. Bosseboeuf et Berthiault présentent la candidature de M. Louis Martinière comme membre correspondant. La séance est levée à dix heures un quart.

Le secrétaire général,

DE LÉPINAIST.

PRÉSIDENCE DE M. L'ABBÉ L. BOSSEBOEUF, PRÉSIDENT

Séance du 28 avril 1897

Ouvrages reçus. Recueil de la Société archéologique de Constantine, 1895-1896: Etude sur la basilique de Tébessa, avec planches; - Romania, janvier 1897, Epopée et roman au moyen âge ; Bulletin de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, janvier-février 1897, Une chapelle à chevet trilobé en Afrique, ouvrages sur le musée de Stockholm, avec superbes planches; Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques, 1896, livres 1 et 2, le mobilier au moyen âge dans le sud-ouest de la France; Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest, 4o trimestre 1896, Etudes sur le sens du mot « saintier » appliqué à un livre (signet); — Etudes sur le pays de Tiffauge; Mémoires de la Commission des Antiquités de la Côte-d'Or, in-4, t. XII, Notes sur les artistes bourguignons, croix-Reliquaire de Rouvre, épis et girouettes de l'ancien Dijon, tapisseries de N.-D.-de-Beaune, avec de belles planches.

Mémoires de l'Académie des Sciences d'Arras; Revue d'Aunis et de Saintonge; - Comité archéologique de Senlis ;

« PreviousContinue »