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qu il resterait toujours à expliquer la présence de pièces appartenant à un règne antérieur, celui de Domitien.

<< La conclusion de tout ceci est qu'il ne faut pas trop se presser d'assigner une époque au temple d'Yzeures, et j'espère que d'autres découvertes numismatiques, résultant de nouvelles fouilles, permettront enfin de préciser la date de sa construction.

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Signé C. PEYRON. » M. l'abbé F. Bosseboeuf lit ensuite une étude de notre président sur une étoffe précieuse et fort ancienne conservée dans un reliquaire à l'Ile-de-Batz. Ce tissu, tout en soie, doit remonter au XII sciècle; il représente des cavaliers et des chiens en action de chasse. Une photographie en a été faite par notre collègue.

Sont présentés comme candidats MM. Alluchon, président de la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres, à La Briche; Jouanneau, avocat; Yvoneau, sous-directeur d'assurances; Lucas, pharmacien à Loches.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à dix heures un quart.

Le Secrétaire général,

DE LEPINAIST.

PRÉSIDENCE DE M. L'ABBÉ L. BOSSEBOEUF, PRÉSIDENT

Séance du 24 février 1897

Lecture du procès-verbal de la dernière séance qui est adopté.

Ouvrages reçus.

Mémoires de l'Académie des Sciences et Arts d'Arras (t. XXVI et XXVII). Bulletin de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (sept.-oct. 1896); il y est question de divers ouvrages relatifs à l'Orient, par notre compatriote, M. l'abbé Chabot, et de la légende du sorcier Virgile, par M. Müntz. · Annales de la Société d'Agriculture, Sciences et Belles-Lettres d'Indre-et-Loire (1 à 12, 1895; 7 à 12, 1896). Bulletin de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (nov.-déc. 1896), avec divers articles sur le druidisme, sur l'anneau d'Ulger, évêque d'Angers, sur les voies commerciales dans la géographie de Ptolémée, sur une mosaïque de Virgile à Sousse (Tunisie), donnant le portrait du poète et rappelant une mosaïque analogue du Vatican; sur un cône historique chaldéen

d'Entéména, remontant à environ six mille ans avant J.-C.; sur des monnaies gauloises des Voconces.

Bulletin de la Société archéologique du Vendômois (t. XXXV, 1896); il y est question d'un voyage sur les bords de la Loire en 1729 des du Bellay à Glatigny, de jetons des BourbonsVendôme, du Pot aux Roses et de la Boîte à Perette. Revue bénédictine (septembre 1896-janvier 1897). Mémoires de la

Société d'histoire de Châlons-sur-Saône (t. VIII, 2e partie), on peut y consulter une étude sur les sépultures mérovingiennes de Noiron-les-Citeaux accompagnée de belles planches. Recueil de la Société d'Archéologie de Saintes (janvier 1897), contenant une dissertation sur le fanum gallo-romain de Chagnon Sainte-Même. - Comptes Rendus des réunions de l'Académie d'Hippône (1896). — Bulletin de la Société d'Hippône (no 28) a signalé une notice sur une pierre de circoncision et une autre sur le culte de Mercure dans l'Afrique romaine. - Bulletin de la Société des Études du Lot (t. XXI, fasc. 1er), présentant une étude sur le refuge de Roc de Gorp. Archives municipales de Bordeaux; inventaire sommaire des registres de la Jurade (1520 à 1783). — Journal des Savants (déc. 1896), étude sur le savant ouvrage de M. le comte Boulay de la Meurthe, ancien président de notre Société, intitulé: Documents sur la Négocia tion du Concordat (4 vol. in-8°, 1891-1895).

Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne (no 9 et 10, 1896). Revue historique (janv.-févr. 1897); on peut y voir la seconde partie d'une étude sur les paroisses rurales de l'ancienne France, une autre sur les prisons du Châtelet de Paris, vers 1400. Bibliographie des Travaux historiques et archéologiques publiés par les Sociétés savantes de France. - Bulletin monumental (7° série, t. Ier) où l'on cite l'exposition au Salon de 1896 d'intéressantes études sur le Prieuré des Grès, par notre distingué collègue, M. Hardion. Deux autres ouvrages de M. L. de Farcy, la Broderie du XI au XVIII sciècle et ses remarquables travaux sur la Cathédrale d'Angers ont valu à leur auteur une grande médaille de vermeil.

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Dons. Les Antiquités de la ville de Chinon et les Projets de l'Histoire de Dumoustier en l'an XI et l'an XII, brochures par M. Tourlet. Autre de M. Grimaud, ayant pour titre: La

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Maison de Rabelais à Chinon. Notice sur le Tombeau de saint Martin, écrite en 1869 et offerte par son auteur, M. Ratel.

Empreinte d'un sceau de 1714, utilisé pour les meubles de toile peinte, don de M. Morlot. · Autre empreinte d'un sceau donnée par M. le curé de Braye-sur-Maulne.-Livre du xvr siècle, orné d'une belle reliure dont les marges sont remplies de notes

manuscrites, offert par M. le colonel en retraite Couturier, qui le fait accompagner de la lettre suivante :

«La Haye-Descartes, le 17 février 1897. «Monsieur le président, j'ai l'honneur de vous faire connaître que je possède un vieux livre de la fin du xvre siècle qui porte sur le titre, en écriture ancienne, la signature: « Brochard ». Sur la reliure sont frappés en or les nomis: « Renatus », sur le plat supérieur et « Brochard », sur le plat inférieur.

« Ce volume, qui indique de l'érudition et l'amour des livres chez l'oncle de René Descartes, me paraît devoir intéresser la Société archéologique de Touraine et je suis tout disposé à lui en faire hommage, si, toutefois, cela peut lui être agréable. Il a été trouvé à La Haye, dans une très ancienne bibliothèque appartenant à la famille Thierry qui a longtemps habité la maison où est né Descartes.

Veuillez agréer, etc.

« COUTURIER, Colonel en retraite .»

M. le président remercie les généreux donateurs et, en particulier, M. le colonel Couturier dont l'offre est acceptée avec enthousiasme.

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Correspondance. Lettre de M. Martineau parlant des monnaies gauloises des Turones. Autre de M. de SaintVenant donnant quelques renseignements sur un manuscrit ayant trait au Maine et à la Touraine. Autre du président de l'Escolo Audeneo, demandant à la Société son concours pécuniaire pour dégager un cloître contigu à l'église Saint-Nazaire de Carcassonne. Nos modestes finances ne nous permettent pas de coopérer à ces travaux. M. le curé de Braye-surMaulne, en transmettant l'empreinte signalée plus haut, fait savoir que ce sceau a été recueilli parmi les décombres d'une vieille maison du bourg (du xve siècle comme le sceau), appelée les Justices et composée de deux étages avec fenêtres ornées d'une moulure en boudin que terminent des feuillages sculptés avec soin. Notre correspondant ajoute que dans un terrain proche de l'église et qui fut, peut-être, un cimetière, car auprès de là étaient des ossements, on a trouvé des monnaies d'argent à l'effigie de Charles VIII, de François Ier, de Henri II, de Henri III, de Henri IV, de Louis XIII et de Charles X, toutes renfermées dans un vase en terre brisé par la pioche de l'ouvrier. Depuis on a encore recueilli un Carolus et quelques ossements.

Communications. M. Grimaud fait savoir que, sur la proposition de M. Fauciilon, le Conseil municipal de Chinon a décidé, à l'unanimité, le 14 février 1897, de faire poser sur la maison portant le n° 15 de la rue de la Lamproie, une plaque

en marbre noir. Celle-ci portera gravée en lettres d'or l'inscription suivante: Sur cet emplacement s'élevait au seizième siècle la maison de Rabelais. Cette décision est la confirmation d'une autre prise le 26 mai 1878.

M. l'abbé L. Bosseboeuf revient sur la question des inscriptions gravées autour de l'anneau d'Ulger, évêque d'Angers; il inclinerait à penser que l'une d'elles, tout au moins, doit se rapporter aux origines mêmes de l'anneau et qu'il faut y chercher un nom d'orfèvre ou de possesseur. Ainsi Thebal lui paraît une abréviation de Thebaldus, Thibaud. En outre, comme la renommée des orfèvres allemands était européenne, il se demande si l'on ne devrait pas traduire par bon le mot gut.

M. Alfred Gabeau donne lecture de l'introduction dont il se propose de faire précéder la publication de l'Inventaire mobilier du château de Chanteloup, dressé en 1794, lorsqu'on mit sous séquestre les biens du duc de Penthièvre, décédé en 1793, sous le coup de la loi du 1er août de la même année, qui avait ordonné son expulsion comme membre de la famille royale.

Dans ce travail, notre collègue énumère les objets d'art renfermés dans le château qui ont été enlevés par l'Etat pour aller orner ses vaisseaux ou meubler ses nouvelles administrations. Il cite particulièrement quatre-vingts tableaux, dont soixantetrois sont décrits dans l'inventaire spécial fait par Rougeot, en 1794, et qui ont été déposés dans différents locaux, notamment à l'Ancienne Intendance, puis, en 1823, au Musée, où il n'en reste plus aujourd'hui que quarante, d'après l'inventaire fait en 1890 par MM. de Montaiglon et Laurent. Il cite encore les trois beaux meubles déposés à la Préfecture, entre autres la fameuse commode en laque de Coromandel avec appliques de cuivre ciselé, qui fut estimée cent livres et vaudrait actuellement plus de cinquante fois ce prix. Les grands vases placés aux extrémités du pont de pierre, quatre tapisseries des Gobelins de la suite de Don Quichotte, trois tapis de la Savonnerie et le meuble de salon, qui ornait la salle du Tribunal de Commerce, en viennent également. Une récente décision que notre collègue déplore amèrement, mais rendue nécessaire par l'état irréparable de ces objets, a fait vendre ce mobilier pour le remplacer par un autre dans le goût moderne. M. Gabeau ajoute que si ce meuble, intéressant au plus haut degré pour l'Insdustrie tourangelle par les soieries dont il était recouvert, n'avait plus la solidité nécessaire, quelques échantillons, du moins, auraient pu être déposés au Musée de la ville de Tours qui leur aurait certainement donné asile comme à un type, rare en province, de l'art industriel français au xvine siècle.

M. Gabeau entre ensuite dans un rapide exposé de tout le Bulletin archéologique, t. XI.

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luxe intérieur du château de Chanteloup, boiseries, tentures et meubles, dont le prix n'atteignit que 110.933 livres ; il fait passer sous les yeux de l'assistance d'abord une reproduction des marques apposées au fer sur les meubles, puis un fragment de trumeau de glace sculpté avec un goût et une délicatesse incomparables.

Par cet échantillon, on peut juger du reste. Notre collègue raconte enfin les modifications successives apportées dans l'art de meubler les habitations depuis Louis XIII jusqu'à la Révolution, modifications nécessitées par les mœurs et les élégances des époques qu'il décrit et par le goût des objets étrangers mis à la mode par des expéditions lointaines. Cette vogue était bien justifiée, d'ailleurs, par le savoir-faire si gracieux des artistes du temps.

M. le président remercie M. A. Gabeau de ses patientes recherches qui ne peuvent que donner un résultat des plus intéressants. Cette copie d'un inventaire aussi considérable nécessite un travail énorme, et il serait à désirer que partout où des pièces d'une semblable importance se rencontrent rien ne fût négligé pour les mettre en lumière.

M. l'abbé Fr.Bossebœuf fait une communication sur la Fabrique de Céramique de Tours. Après avoir rappelé qu'il a publié jadis dans nos Bulletins des Documents sur cette Fabrique, il ajoute que M. Edouard Garnier, directeur de la Manufacture et du Musée de Sèvres, en est arrivé, dans son important catalogue, au tome IV (1897), dans lequel il décrit les objets de provenance tourangelle déposés dans son Musée. M. Garnier commence son chapitre par un sommaire de l'histoire de la Fabrique qui est un résumé du travail de notre collègue. Le savant directeur signale et décrit entre autres deux objets, catalogués sous les nos 1201 et 1202, et qu'il donne comme sortis de notre Fabrique (p. 396).

A titre de documents, il est utile de mentionner cette partie du catalogue tout récemment parue:

N° 1201, Vase balustre en forme de fontaine, hauteur 0,50 c. Légende: 1775. Magasin de Fayance. de Nevers. en gros. de Madame Voe Eperon et fils. Il s'agit d'un vase-enseigne. No 1202. Gourde plate à 4 annelets de suspension; hauteur, 0,20 c.; diamètre 0,18 c.; marque: Fait à Tours. ce 21 mars 1782 Louis Liaute. On le voit, nos marchands vendaient à la fois de la faïence de Nevers et de la faïence de Tours; celle dernière, d'ailleurs, était d'ordinaire une imitation de Nevers. A cet égard, il n'est pas inutile de signaler sur la façade du n° 3 de la place Plumereau, une curieuse enseigne de marchand de faïence de la même époque. Ce sont deux lions accroupis,

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