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berceau, à la maison natale de René Descartes. Tout y parlait à la pensée réfléchie et au cœur ému. Et d'ici je suis heureux, au nom du Comité du centenaire, d'envoyer le témoignage de nos félicitations et de notre gratitude à la municipalité et à la population de La Haye-Descartes, laquelle, par son attitude, par la décoration spontanée des édifices, par son accueil empressé, a montré qu'elle gardait fidèlement la mémoire de son Enfant, illustre parmi les plus illustres.

Aujourd'hui, c'est la solennité finale, la soirée populaire. L'écran des projections a pris audacieusement la première place, sans souci du Bureau, sans souci du portrait du Maître.

« Je sais bien que la devise favorite de Descartes fut que pour bien vivre il faut vivre caché benè qui latuit, benè vixit. Pourtant nous avons pensé que, derrière cet écran, son buste serait par trop caché et, des hauteurs nous l'avons descendu plus près de nous, comme pour le rapprocher davantage, semble-t-il, de ceux dont il était jusqu'ici trop ignoré.

Aussi bien, allons-nous continuer de le faire mieux connaître. Le meilleur moyen pour arriver à l'esprit étant de parler aux yeux, après une poésie de l'un de nos collègues, nous placerons sous vos regards comme un album illustré de la vie de Descartes. Et maintenant, j'ai hâte de donner la parole aux orateurs. »>

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Tout d'abord ce sont les vers de l'un de nos collègues, M. Chollet, composés en l'honneur de Descartes, qui soulèvent les applaudissements de l'auditoire, puis M. L. Bousrez fait passer sous nos yeux une série de photographies représentant divers portraits de Descartes et les villes où il habita.

Les clichés parfaitement réussis sont l'œuvre de notre habile collègue qui, aidé par M. A. Lesourd, les présente sur l'écran au signal donné par M. A. Chauvigné lequel, prenant pour sujet de sa conférence l'Iconogra

phie de Descartes, s'exprime ainsi : « Après tout ce qui a été dit sur Descartes, nous sommes habitués à le considérer comme un être un peu surnaturel, un dieu de la pensée et du génie, l'homme en lui-même a presque disparu. C'est sous cet aspect: l'homme depuis sa naissance jusqu'à sa mort, en le suivant dans ses nombreuses pérégrinations, que je veux vous faire connaître René Descartes. >>

Voici la série des projections:

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1. Vue de La Haye-Descartes, sur la Creuse. Pont du xv siècle. L'église Saint-Georges où a été baptisé R. Descartes et l'église Notre-Dame qui a renfermé les restes de Jeanne Brochard, sa mère. 2. La maison natale (extérieur). Au pignon de droite deux fenêtres du XVe siècle, celle de gauche éclaire la chambre où naquit Descartes. Plaque de la Société archéologique (1873). 3. La chambre natale ornée d'un buste de Descartes. 4. Acte de baptême extrait du registre de la paroisse de Saint-Georges. - 5. Actes de décès de Jeanne Brochard, mère de Descartes et du frère de ce dernier extraits des mêmes registres. 6. Le Prytanée de la Flèche, ancien collége des Jésuites construit par Henri IV, où Descartes entra à l'âge de huit ans. Voici le buste du roi érigé sur l'une des places de la ville. 7. Descartes reste un an à Rennes, puis il embrasse la carrière des armes, prend service dans les troupes de Maurice de Nassau, passe dans celles de l'Electeur de Bavière et, en 1621, dans celles du comte de Bucquoy; enfin il passe en Hongrie, abandonne les camps et visite l'Italie. Vue de Turin. 8. Vue de Lorette sur l'Adriatique; la maison de la Vierge. 9. Vue de Rome.

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10. De l'Italie, Descartes passe en Mecklembourg, en Poméranie, en Silésie, en Pologne, aux Pays-Bas, en Danemarck. Vue de Prague. 11 et 12. Vue de Bruxelles et des statues des comtes de Horn et d'Egmont. 13. Vue d'Amsterdam. - 14. Portrait de Descartes, au Louvre (Ecole Flamande), par Frans

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Hals, né à Malines en 1585. - 15. Le même portrait gravé par Ficquet en 1637. 16. Vue de Hambourg où Descartes se trouvait en 1634; il y étudia les principes des mouvements et l'automatisme des Bêtes. C'est ici que se place l'histoire si curieuse de la Poupée que notre héros emportait sur mer avec lui, et qui, prise pour une ressuscitée par les marins, fut jetée par dessus bord. 17. Portrait gravé par Suyderoeff. 18. Lettre autographe de Descartes adressée au Père Mersenne, le jour de Pâques, 31 mars 1641; cette lettre a été photographiée sur un recueil d'autographes appartenant à M. Chauvigné. 19. Vue de La Haye, en Hollande. Statue de Guillaume le Taciturne. 20. Portrait de Descartes placé au musée de Tours; c'est une bonne copie du portrait de Hals apportée de Hollande en 1642 par l'abbé de la Touchelaye et par l'abbé Picot, d'après ce que l'on croit 21. Vue de Rotterdam où Descartes se trouvait en 1647.-22. Portrait par Schooten daté de 1644. Descartes ne s'en est pas montré très satisfait. 23. Vue de Copenhague. Le grand canal.-24. La place du Grand-Marché de Copenhague avec les vieilles maisons de bois qui l'entourent. 25. Panorama de Stockholm, ville habitée par Descartes et où il est mort le 11 février 1650. 26. Vue du Palais-Royal à Stockholm. -- 27. Vue du tombeau de Descartes à Stockholm. Cette œuvre est due au ciseau de Sergel. Eglise Adolphe-Frédéric. 28. Portrait par Jollain d'après un portrait de Stockholm en 1650, année de la mort de Descartes. - 29. Médaille gravée par les Hollandais d'après Hals, en 1650, avec un éloge en Flamand. -- 30. Portrait par Edelinck, fin du xvII° siècle, avec la devise chère à Descarles Bene qui latuit, bene vixit.

31. Portrait par 32. Portrait par

Lubin, d'après Hals, avec armoiries. Sergent (1791). Epreuve originale tirée en couleurs. 33. Monument funéraire de Sainte-Geneviève, à Paris, fait le 24 juin 1667.34. Buste en plâtre placé dans la chambre natale de La Haye. -35. Programme de la

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fête du X vendémiaire an XI, pour l'installation du buste. 36. Buste de la mairie de La Haye-Descartes (1849), par Guéritault. 37. Statue de Descartes, maquette de Nieuwerkerke, un peu différente de la suivante. 38. Statue de Descartes (11 septembre 1852), par le même; c'est celle que nous voyons en face du musée de Tours.

Au fur et à mesure de cet attrayant défilé, M. Chauvigné donne les explications utiles; ces nombreux portraits, ces statues, ce superbe mausolée, dit-il, nous montrent à quel point nos aïeux tenaient en haute estime le génie de notre immortel compatriote que des souverains ont appelé auprès d'eux afin de profiter de son immense érudition. Cette conférence est accueillie par les applaudissements de l'assistance.

Puis M. le Président résume les trois journées qui viennent de s'écouler. Il remercie les orateurs, les conférenciers, les poètes qui ont cherché à faire revivre la mémoire de Descartes, les membres du comité d'organisation et du comité d'honneur, l'assistance enfin et tous ceux, en un mot, qui ont si bien répondu à l'appel de la Société archéologique. Il rappelle l'accueil aussi flatteur qu'empressé avec lequel nos délégués ont été reçus à La Haye-Descartes et dont il remercie M. le Maire. En terminant, ajoute M. le Président, j'adresse, au nom de la Société archéologique de Touraine, l'expression de notre respectueuse reconnaissance à M. le Ministre de Suède et de Norvège et à M. le Président de la Société psychologique de Moscou, dont les lettres sont le témoignage du profond souvenir laissé à l'Etranger par notre grand Descartes. Si, à Tours, nos fêtes ont eu quelque éclat, nous sommes heureux de constater qu'elles le doivent pour une bonne part à la sympathie générale qui n'a cessé de nous encourager et de nous soutenir, en nous aidant à faire revivre la mémoire de l'illustre

Descartes dont notre pays a d'autant plus le droit d'être fier qu'il marche de pair avec les plus grands génies de tous les siècles.

L'assistance applaudit avec chaleur ce discours, qui est contenu dans le Bulletin, et se sépare en emportant de ces journées le meilleur souvenir.

Le Secrétaire général,
DE LÉPINAIST.

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