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tinée vous est réservée : c'est en vous que la patrie met ses plus chères espérances; vous continuerez à en être dignes.

De tant d'ennemis qui se coalisèrent pour étouffer la République à sa naissance, l'empereur seul reste devant nous: se dégradant lui¬même du rang d'une grande puissance, ce prince s'est mis à la solde des marchands de Londres; il n'a plus de politique, de volonté, que celles de ces insulaires perfides, qui, étrangers aux malheurs de la guerre, sourient avec plaisir aux maux du continent.

Le Directoire exécutif n'a rien épargné pour donner la paix à l'Europe; la modération de ses propositions ne se ressentait pas de la force de ses armées ; il n'avait pas consulté votre courage, mais l'humanité et l'envie de vous faire rentrer dans vos familles : il n'a pas été écouté à Vienne; il n'est donc plus d'espérance pour la paix, qu'en allant la chercher dans le cœur des états héréditaires de la maison d'Autriche. Vous y trouverez un brave peuple, accablé par la guerre qu'il a eue contre les Turcs, et par la guerre actuelle.

Les habitans de Vienne et des états d'Autriche gémissent sur l'aveuglement et l'arbitraire de leur gouvernement; il n'en est pas un qui ne soit convaincu que l'or de l'Angleterre a corrompu les ministres de l'empereur. Vous respecterez leur religion et leurs mœurs ; vous respecterez leurs propriétés : c'est la liberté que vous apporterez à la brave nation hongroise.

La maison d'Autriche qui, depuis trois siècles, va perdant à chaque guerre une partie de sa puissance, qui mécontente ses peuples en les dépouillant de leurs priviléges, se trouvera réduite, à la fin de cette sixième campagne ( puisqu'elle nous contraint à la faire), à accepter la paix que nous lui accorderons, et à descendre, en réalité, au rang des puissances secondaires, où elle s'est déjà placée, en se mettant aux gages et à la disposition de l'Angleterre.

SOMMAIRE.

Le général en chef célèbre dans Milan la prise de la
Bastille par les Républicains (1).

SOLDATS,

C'est aujourd'hui l'anniversaire du 14 juillet. Vous voyez devant vous les noms de nos compagnons d'armes morts au champ d'honneur, pour la liberté de la patrie. Ils vous ont donné

(1) Après différentes manœuvres, les troupes se rangent en bataillon carré autour de la pyramide, sur laquelle sont écrits les noms de tous les militaires morts au champ d'honneur.

Les vétérans, les blessés de l'armée défilent, le tambour battant au champ et au bruit des salves d'artillerie; après quoi le général en chef passe la revue.

Arrivé aux carabiniers de la 11° demi-brigade d'infanterie légère: Braves carabiniers, leur dit-il, je suis bien aise de vous voir; vous valez à vous, seuls trois mille hommes.

Il voit avec un égal intérêt la brave 18° d'infanterie légère.

l'exemple: vous vous devez tout entiers à la République; vous vous devez tout entiers au bonheur de trente millions de Français; vous vous devez tout entiers à la gloire de ce nom qui a reçu un nouvel éclat par vos victoires.

Arrivé à la 15°, qui formait la garnison du château de Vérone Braves soldats, leur dit-il, vous voyez devant vous les noms de vos camarades assassinés en votre présence à Vérone; mais leurs mânes doivent être satisfaits; les tyrans ont péri avec la tyrannie. Les drapeaux sont autour de la pyramide.

Le corps des officiers de chaque demi-brigade, précédé de la musique, vient les recevoir. Le général Bon remet les drapeaux aux chefs des corps; le général en chef leur dit: Citoyens! que vos drapeaux soient toujours sur le chemin de la liberté et de la victoire!

Le général Lahoz, commandant les troupes cisalpines, remet à ses trois cohortes ses drapeaux; le général en chef leur dit : Cisalpins! que vos légions se distinguent par leur discipline, et qu'elles soient les colonnes inébranlables de la liberté et de l'indépendance cisalpine.

Des hymnes patriotiques, des discours remplis des plus purs sentimens de la liberté précèdent les jeux et les

courses.

1

Soldats! je sais que vous êtes profondément affectés des malheurs qui menacent la patrie. Mais la patrie ne peut courir de dangers réels Les mêmes hommes qui l'ont fait triompher de l'Europe coalisée, sont là. Des montagnes vous séparent de la France; vous les franchiriez avec la rapidité de l'aigle, s'il le fallait, pour maintenir la constitution, défendre la liberté, protéger le gouvernement et les républicains.

Pendant que l'armée défile, un caporal de la 9' demibrigade s'approche du général en chef, et lui dit: Général, tu as sauvé la France. Tes enfans, glorieux d'appartenir à cette invincible armée, te feront un rempart de leurs corps: sauve la République; que cent mille soldats qui composent cette armée se serrent pour sauver la liberté. Les larmes inondaient le visage de ce brave soldat.

Au dîner:

Par Bonaparte,

« Aux mânes du brave Stengel, mort aux champs de Mondovi; de La Harpe, mort aux champs de Fombio; de Dubois, mort aux champs de Roveredo; et à tous les braves morts pour la défense de la liberté. Puissent leurs mânes être toujours autour de nous; et nous prévenir des embûches des ennemis de la patrie.

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