Page images
PDF
EPUB

mm

SOMMAIRE.

L'armée d'Italie que commande en chef le prince Eugène Beauharnais, vient de couronner ses travaux par une jonction avec la grande armée.

SOLDATS DE L'ARMÉE D'ITALIE!

Vous avez glorieusement atteint le but que je vous avais marqué: Le Somering a été témoin de votre jonction avec la Grande-Armée.

Soyez les bienvenus, je suis content de vous ! Surpris par un ennemi perfide avant que vos colonnes fussent réunies, vous avez dû rétrograder jusqu'à l'Adige; mais lorsque vous reçûtes l'ordre de marcher en avant, vous étiez sur le champ mémorable d'Arcole, et là vous jurâtes sur les mânes de nos héros, de triompher. Vous avez tenu parole à la bataille de la Piave, aux combats de San-Daniel, de Tarvis, de Goritze. Vous avez pris d'assaut les forts de Molborghette, de Pradel, et fait capituler la division ennemie retranchée dans Prewald et dans Laybach. Vous

n'aviez pas encore passé la Drave, et déjà vingt-cinq mille prisonniers, six cents pièces de bataille, vingt drapeaux avaient signalé votre valeur. Depuis, la Drave, la Save, la Murh n'ont pu rẻtarder votre marche.

La colonne autrichienne de Jellachich, qui la première entra dans Munich, qui donna le signal des massacres dans le Tyrol, environnée à San-Michele, est tombée sous vos baïonnettes; vous avez fait une prompte justice de ces débris dérobés à la colère de la grande armée.

Soldats! cette armée autrichienne d'Italie, qui un moment souillait par sa présence nos provinces, battue, dispersée, anéantie, grâces à vous, sera un exemple de la vérité de cette devise: Dio la mi diede, guai a chi la tocca. (1) Dieu me l'a donnée, malheur à qui la touche !

(1) Devise gravée sur la couronne de fer des anciens rois Lombards.

[merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

Ayant tout fait pour engager la Russie à exécuter franchement le traité de paix que son souverain avait signé après la bataille de Friedland; et ne pouvant décider l'empereur Alexandre à fermer, comme il s'y était engagé, les ports de son empire aux bâtimens Anglais, Napoléon met à l'ordre du jour qu'il va marcher contre la Russie.

SOLDATS,

La seconde guerre de Pologne est commencée la première s'est terminée à Friedland et à Tilsit. A Tilsit, la Russie a juré éternelle alliance à la France et guerre à l'Angleterre; elle viole aujourd'hui ses sermens; elle ne veut donner aucune explication de son étrange conduite, que les aigles françaises n'aient repassé le Rhin, laissant par là nos alliés à sa discrétion.

La Russie est entrainée par la fatalité, ses destinées doivent s'accomplir. (1) Nous croit-elle donc

(1) Nous étions plus nombreux que les Russes, et ce fait est connu du monde entier; mais que l'on matte en

dégénérés? ne serions-nous donc plus les soldats d'Austerlitz? elle nous place entre le déshonneur et la guerre : le choix ne sera pas douteux. Marchons donc en avant, passons le Niémen, portons la guerre sur son territoire ; la seconde

parallèle la position respective des partis, et l'on reconnaîtra bientôt que, loin de l'être trop nous ne l'étions point assez. En effet, les Russes en se retirant, détruisaient leurs habitations et leurs magasins, armaient et s'adjoignaient une partie de la population, se renforçaient progressivement de toutes leurs troupes en marche ou stationnées, et finissaient par nous opposer sur un terrain choisi, tout ce que leur immense nation avait d'hommes capable de combattre. La situation des Français était bien différente. Avant d'arriver au Niémen, les maladies, les fatigues et les privations avaient diminué grandement l'effectif de l'armée. Sur l'autre rive, ils ne trouvaient, au lieu de vivres et de logemens, que des traces de pillage et d'incendie; et les causes primitives de leur affaiblissement, se joignant chaque jour à la nécessité de laisser des troupes sur leurs derrières, il se trouvait enfin qu'ils étaient à 700 lieues de leur patrie, sous un ciel et sur un sol totalement inconnus, tombant de fatigue et périssant de misère, lorsqu'il fallait disputer la victoire à un ennemi dispos,

guerre de Pologne sera glorieuse aux armées françaises, comme la première; mais la paix que nous conclurons portera avec elle sa garantie, et mettra un terme à la funeste influence que la Russie a exercée depuis cinquante ans sur les affaires de l'Europe.

bien préparé, abondamment pourvu, et se déployant à la fois, sous les yeux de ses proches et sur la cendre de ses pères, pour ce qu'il croyait être la défense de sa gloire, de sa liberté, de ses biens et de ses dieux.

« PreviousContinue »