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la splendeur qui appartiennent au souverain du premier peuple de l'univers.

Je donnerai une grande fête, aux premiers jours de mai, à Paris: vous y serez tous, et après nous irons où nous appelleront le bonheur de notre patrie, et les intérêts de notre gloire.

Soldats, pendant ces trois mois qui vous sont nécessaires pour retourner en France, soyez le modèle de toutes les armées: ce ne sont plus des preuves de courage et d'intrépidité que vous êtes appelés à donner, mais d'une sévère discipline.

Que mes alliés n'aient pas à se plaindre de votre passage: et en arrivant sur le territoire sacré, comportez-vous comme des enfans au milieu de leur famille : mon peuple se comportera envers vous comme il le doit envers des héros ses défenseurs.

Soldats, l'idée que je vous verrai tous avant six mois, rangés autour de mon palais, sourit à mon cœur, et j'éprouve d'avance les plus tendres émotions; nous célébrerons la mémoire de ceux qui, dans ces deux campagnes, sont morts

au champ d'honneur, et le monde nous verra tout prêts à imiter leur exemple, et à faire, s'il le faut, encore plus que nous n'avons fait, contre ceux qui voudraient attaquer notre honneur, ou qui se laisseraient séduire par l'or corrupteur des éternels ennemis du continent (1).

(1) Ces dernières lignes ne donnent-elles pas à penser que Napoléon connaissait déjà les secrètes intentions de la Prusse ?

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Le roi-de Naples ayant perfidement rompu la neutralité qu'il avait jurée à la France, l'Empereur a chargé son frère Joseph d'aller venger ce nouvel outrage, et de s'asseoir sur le trône du vaincu.

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Depuis dix ans j'ai tout fait pour sauver le roi de Naples; il a tout fait pour se perdre. Après les batailles de Dégo, de Mondovi, de Lodi, il ne pouvait m'opposer qu'une faible résistance. Je me fiai aux paroles de ce prince, et je fus généreux envers lui.

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Lorsque la seconde coalition fut dissoute à Marengo, le roi de Naples qui, le premier, avait commencé cette injuste guerre, abandonné à Lunéville par ses alliés, resta seul et sans défense. Il m'implora, je lui pardonnai une seconde fois.

Il y a peu de mois vous étiez aux portes de Naples. J'avais d'assez légitimes raisons, et ide suspecter la trahison qui se méditait, et de ven

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ger les outrages qui m'avaient été faits; je fus encore généreux. Je reconnus la neutralité de Naples; je vous ordonnai d'évacuer ce royaume, et, pour la troisième fois, la maison de Naples fut raffermie et sauvée.

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Pardonnerons-nous une quatrième fois? nous fierons nous une quatrième fois à une cour sans foi, sans honneur, sans raison? Non, non: la dynastie de Naples a cessé de régner; son existence est incompatible avec le repos de l'Eurøpe et l'honneur de ma couronne.

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Soldats, marchez, précipitez dans les flots, si tant est qu'ils nous attendent, ces débiles ba taillons des tyrans des mers. Montrez au monde de quelle manière nous punissons les parjures. Ne tardez pas à m'apprendre que l'Italie tout entière est soumise à mes lois ou à celles de mes alliés; que le plus beau pays de la terre est affranchi du joug des hommes les plus perfides s que la sainteté des traités est vengée, et que les mânes de mes braves soldats, égorgés dans les

t.

ports de Sicile à leur retour d'Egypte, après

avoir échappé aux périls des naufrages, des déserts et des combats, sont enfin apaisés (1.).

Soldats, mon frère marchera à votre tête : il connait mes projets; il est le dépositaire de mon autorité; il a toute ma confiance, environnez-le de toute la vôtre.

(1) Quoique des bandes de malfaiteurs, guidées par le prince royal, eussent essayé de faire une diversion puissante en Calabre, l'armée ne rencontra de véritable résistance que sous les murs de Gaête. Cette résistance, toutefois, ne parvint point à ralentir nos succès; car dès le 9 mars, c'est-à-dire dans le délai rigoureusement nécessaire à une armée pour se transporter du fond de l'Allemagne au fond de l'Italie, la dynastie de Naples avait disparu, comme par l'effet d'un souffle magique.

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