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Il faut tout mettre en faction,

Enfants, vieillards, hommes et femmes ;
En cette juste occasion

Employons nos corps et nos âmes.

Suivons notre illustre pasteur,
On ne peut après luy mal faire ;
C'est un maître prédicateur;
Suivons notre illustre pasteur,
Cet autre Paul, ce grand docteur,
Que toute l'église révère ;

Suivons notre illustre pasteur,
On ne peut après luy mal faire.

François, venez tous prendre employ ;
Montrez ici votre vaillance,

Vous aurez au moins bien de quoy ;
François, venez tous prendre employ :
C'est pour le service du roy,

Et pour le salut de la France;

François, venez tous prendre employ,
Montrez ici votre vaillance.

Anon. 1649

VI

ROMANCE DE RICHARD CŒUR DE LION.

O Richard! ô mon roi !

L'univers t'abandonne ;

Sur la terre il n'est donc que moi
Qui s'intéresse à ta personne!

Moi seul dans l'univers,
Voudrais briser tes fers,
Et tout le monde t'abandonne.
O Richard! ô mon roi !
L'univers t'abandonne,

Et sur la terre il n'est que moi
Qui s'intéresse à ta personne.

Et sa noble amie... hélas ! son cœur
Doit être navré de douleur ;
Oui, son cœur est navré de douleur.
Monarques, cherchez des amis,
Non sous les lauriers de la gloire,
Mais sous les myrtes favoris
Qu'offrent les filles de Mémoire.
Un troubadour

Est tout amour,
Fidélité, constance,

Et sans espoir de récompense.

O Richard! ô mon roi !
L'univers t'abandonne ;

Sur la terre il n'est donc que
Qui s'intéresse à ta personne !
O Richard! ô mon roi !
L'univers t'abandonne ;

moi

Et sur la terre il n'est que moi ;
Oui, c'est Blondel! il n'est que moi
Qui s'intéresse à ta personne !

N'est-il que moi

Qui s'intéresse à ta personne ?

Sedaine. 1784

VII

RELAN TAMPLAN, TAMBOUR BATTANT

Je veux au bout d'une campagne,
Te voir déjà joli garçon ;

Des héros que l'on accompagne,
On saisit l'air, on prend le ton:
Des ennemis, ainsi qu' des belles
On est vainqueur en l's imitant.
Et r❜li, et r❜lan,

On prend d'assaut les citadelles,
Relan tamplan, tambour battant.

Braves garçons que l'honneur mène,
Prenez parti dans Orléans ;
Not' Coronel, grand capitaine,
Est le patron des bons vivans.
Dam' il fallait le voir en plaine
Où le danger était le plus grand.
Et r'li, et r'lan,

Lui seul en vaut une douzaine,
Relan tamplan, tambour battant.

Nos officiers dans la bataille
Sont pêle-mêle avec nous tous :
Il n'en est point qui ne nous vaille,
Et les premiers ils sont aux coups.
Un général, fût-il un Prince,
Des grenadiers se met au rang.
Et r'li, et r'lan,

Fond sur l's ennemis et vous les rince;
Relan tamplan, tambour battant.

Vaillant et fier sans arrogance,
Et respecter ses ennemis ;
Brutal pour qui fait résistance,
Honnête à ceux qui sont soumis ;
Servir le Roi, servir les Dames,
Voilà l'esprit du Régiment.
Et r'li, et r'lan,

Nos grenadiers sont bonnes lames,
Et vont toujours tambour battant.

Viens vite prendre la cocarde ;
Du régiment quand tu seras,

Avec respect j' veux qu'on te r'garde :
Le Prince est le chef, et j' sons les bras.
Par le courage on se ressemble;
J'ons même cœur et sentiment.
Et r'li, et r'lan,

Droit à l'honneur j'allons ensemble,

Relan tamplan, tambour battant.

La jeune Agnès devint ma femme,
J'étais le maître à la maison:

Au bout d'un mois changeant de gamme,
Elle fut pire qu'un dragon.

Pauvres époux, voyez ma peine,
Si je m'échappe un seul instant.
Et r'li, et r'lan,

Relan tamplan elle me mène

Relan tamplan, tambour battant.

Favart. 1758

VIII

IAMBES

I

Que promet l'avenir ?—quelle franchise auguste
De mâle constance et d'honneur ?
Quels exemples sacrés, doux à l'âme du juste,
Pour lui, quelle ombre de bonheur ?

Quelle Thémis, terrible aux têtes criminelles ?—
Quels pleurs d'une noble pitié ?

Des antiques bienfaits quel souvenir fidèle ?—
Quels beaux échanges d'amitié

Font digne de regrets l'habitude des hommes ?
La peur blême et louche est leur dieu ;

Le désespoir, le fer.

sommes !

Ah!-lâches que nous

Tous, oui tous; adieu terre, adieu !

Vienne, vienne la mort, que la mort nous délivre!

Ainsi donc, mon cœur abattu

Cède au poids de ses maux.

vivre,

Ma vie importe à la vertu.

Non, non puissé-je

Car, l'on est homme enfin ; victime de l'outrage,
Dans les cachots, près du cercueil,

Relève plus altier ton front et ton langage
Brillant d'un généreux orgueil.

S'il est écrit aux cieux que jamais mon épée
N'étincellera dans mes mains,

Dans l'encre et l'amertume une autre arme trempée
Peut encor servir les humains.

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