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DE LA VIE ET DES OUVRAGES

DE

P. CORNEILLE,

PAR

M. JULES TASCHEREAU.

La France lui donua le nom de Grand,
non-seulement pour le distinguer de son
frère, mais du reste des homines.

VOLTAIRE.

NEW YH

PARIS,

ALEXANDRE MESNIER, LIBRAIRE,

PLACE DE LA BOURSE.

M DCCC XXIX.

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AVERTISSEMENT.

Nous avons lu quelque part, et l'expérience semble avoir démontré, que les ouvrages qui font connaître la vie, les penchans et les habitudes des grands hommes sont, après les productions de leur génie, ceux qui offrent le plus d'attrait au lecteur. Il aime à suivre de près leurs secrets mouvemens, et à les voir figurer sur une scène moins idéale. Peut-être aussi l'amour-propre n'est-il pas étranger à cet intérêt. Quelle consolation, ou plutôt quel triomphe de retrouver en eux quelque trait qui nous soit commun, fût-ce un ridicule, un défaut! Parce qu'on est distrait comme La Fontaine, ou trompé par sa femme comme Molière, cela ne veut pas dire sans doute qu'on ait le génie de l'auteur du Misanthrope ou celui du Fabuliste; mais cela prouve qu'on pourrait l'avoir néanmoins, et c'en est assez pour l'humaine faiblesse.

C'est à ce sentiment peut-être, mais plus encore à l'intérêt du sujet et à l'indulgence du public, que nous devons l'accueil bienveillant qu'ont reçu les deux éditions de notre Histoire de Molière. Nous avons la confiance d'espérer que l'ouvrage que nous publions aujourd'hui ne trouvera pas les lecteurs plus sévères. Si Corneille a mené une vie plus intérieure, elle est, par cela même, beaucoup moins connue, et les détails que nous sommes parvenus à réunir sur lui, offriront à la curiosité un attrait plus nou

veau.

Nous aimons à répéter ici ce que nous avons dû dire plus d'une fois dans les notes de ce volume; outre les obligations nouvelles que nous avons contractées envers MM. Beuchot et de Soleinne, qui ont, avec leur bonne grace accoutumée, mis à notre disposition les trésors de leur savoir et kruit de leurs utiles recherches, nous ne saurions trop reconnaître encore que notre travail, s'il offre quelque intérêt, le doit presque tout aux obligeantes communications d'un descendant de notre tragique.

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