Cependant des humains presque les quatre parts Querelleuse, avare et jalouse. Rien ne la contentait, rien n'était comme il faut; Elle en dit tant, que monsieur à la fin, Vous la renvoie à la campagne Chez ses parens. La voilà donc compagne Au bout de quelque temps qu'on la crut adoucie, Je leur savais bien dire ; et m'attirais la haine Eh, madame, reprit son époux tout-à-l'heure, Si votre esprit est si hargneux, Que le monde qui ne demeure Qu'unmoment avec vous, et ne revient qu'au soir, Que feront des valets qui, toute la journée, Et que pourra faire un époux, Que vous voulez qui soit jour et nuit avec vous? Retournez au village: adieu. Si de ma vie Je vous rappelle, et qu'il m'en prenne envie, Puissé-je chez les morts avoir, pour mes péchés, Deux femmes comme vous sans cesse à mes côtés! Le Rat qui s'est retiré du monde. LES Levantins en leur légende Disent qu'un certain rat, las des soins d'ici bas, La solitude était profonde, Notre ermite nouveau subsistait là dedans. Qu'en peu de jours il eut au fond de l'ermitage A ceux qui font vou d'être siens. S'en vinrent demander quelque aumône légère: Chercher quelque secours contre le peuple chat: On les avait contraints de partir sans argent, De la république attaquée. Ils demandaient fort peu, certains que le secours Serait prêt dans quatre ou cinq jours. Mes amis, dit le solitaire, Les choses d'ici-bas ne me regardent plus: Vous assister? que peut-il faire, Je Le nouveau saint ferma sa porte. Qui désignai-je, à votre avis, Un moine? Non, mais un dervis : suppose qu'un moine est toujours charitable. FABLE I V. Le Héron. UN jour sur ses longs pieds allait, je ne sais où, Le héron au long bec emmanché d'un long cou. L'onde étant transparente ainsi qu'aux plus beaux jours, Tous approchaient du bord, l'oiseau n'avait qu'à prendre: Il vivait de régime et mangeait à ses heures. Des tanches qui sortaient du fond de ces demeures. Comme le rat du bon Horace. Moi, des tanches? dit-il: moi, héron, que je fasse Qu'il ne vit plus aucun poisson. La faim le prit: il fut tout heureux et tout aise De rencontrer un limaçon. Ne soyons pas si difficiles : Les plus accommodans, ce sont les plus habiles. On hasarde de perdre en voulant trop gagner. Gardez-vous de rien dédaigner, Sur-tout quand vous avez à-peu-près votre compte. Bien des gens y sont pris : ce n'est pas aux hérons Que je parle : écoutez, humains, un autre conte; Vous verrez que chez vous j'ai puisé ces leçons. FABLE V. La Fille. CERTAINE fille, un peu trop fière, Prétendait trouver un mari Jeune, bien fait et beau, d'agréable manière, Point froid et point jaloux:notez ces deux points-ci. Cette fille voulait aussi Qu'il eût du bien, de la naissance, De l'esprit,enfin tout. Mais qui peut tout avoir? La belle les trouvait trop chétifs de moitié. |