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V. 17. Gardez d'environner ces roses

De trop d'épines, etc.

Mais malgré la louange dont La Fontaine se gratifie, nous avons vu qu'il n'était pas si heureux dans l'éloge de M. le prince de Conti et de madame Harvey.

Au reste toute cette pièce est très-agréable; mais elle fait peutêtre allusion à quelque petit secret de société qui la rendait plus piquante; par exemple, au peu de goût que mademoiselle de la Mesangère pouvait avoir pour le mariage, ou pour quelque prétendant appuyé par sa mère.

V. dernier. Non plus qu'Ajax, Ulysse, et Didon son perfide. Deux silences cités comme sublimes, l'un dans l'Odissée, l'autre dans l'Enéïde.

FABLE XXXII, page 292. (*)

V. 4. Tous chemins vont à Rome. . . C'est un vieux proverbe qui devient ici plaisant, appliqué à la canonisation.

V. 8. S'offrit de les juger sans récompense aucune,

Ce vers aurait pu donner l'idée de la petite comédie intitulée le procureur arbitre, dont le héros se conduit de la même manière. V. 18. Les malades d'alors étant tels que les nôtres,

Manière bien plaisante d'expliquer pourquoi les malades d'alors étaient insupportables. Le ton de satyre appartient absolument a La Fontaine.

V. 37. Il faut, dit l'autre ami, le prendre de soi-même.

C'est-là un des meilleurs conseils que le sage pût donner, et je voudrais que La Fontaine eût composé un ou deux Apologues pour en faire sentir l'importance.

(*) Nous remarquerons, à l'occasion de cette fable du Juge arbitre, etc. que quelques éditeurs l'ont placée immédiatement à la suite de celle de la ligue des rats, et c'est à tort, car les quatre derniers vers indiquent impérieusement sa place. Les voici :

Cette leçon sera la fin de ces ouvrages:
Puisse-t-elle être utile aux siècles à venir !
Je la présente aux rois, je la propose aux sages;
Par où saurais-je mieux finir?

Tout le discours du solitaire est parfait, et ceux qui aiment les vers le savent par cœur.

V. 53. Ce n'est pas qu'un emploi. . . La Fontaine a senti l'objection prise du tort que l'on ferait à la société, si le goût de la retraite devenait trop général. Il nie que cela puisse arriver.

V. 56. Ces secours, grace à dieu, ne nous manqueront pas :
Les honneurs et le gain tout me le persuade.

Et il revient de nouveau au plaisir de prêcher l'amour de la retraite et quelle force de sens dans ces vers-ci :

V. 60. Magistrats, princes et ministres,

Que le malheur abat, que le bonheur corrompt,

Et sur-tout ce vers admirable qui suit:

Vous ne vous voyez point, vous ne voyez personne.

On pourrait finir par un Apologue plus parfait, mais non par de meilleurs vers.

CONCLUSION.

Après cet examen, qu'il était aisé de rendre plus exact et plus sévère, il se présente naturellement quelques réflexions. On a pu être étonné de la multitude de fautes qui se trouvent dans un écrivain si justement célèbre. Je ne parle point de celles qui ne concernent point la langue, la versification, etc. . . Je n'insiste que sur celles qui intéressent la morale, objet beaucoup plus important. On a pu remarquer quelques fables dont la morale est évidemment mauvaise; un plus grand nombre dont la morale est vague, indéterminée, sujette à discussion; enfin quelques autres qui sont entiè– rement contradictoires. On voit, par cet exemple, quelle attention il faut porter dans sa lecture pour ne point admettre de fausses idées dans son esprit ; et s'il s'en est glissé plusieurs dans un livre qui entre dans notre éducation, comme un des meilleurs qui aient jamais été faits, qu'on juge de celles que nous recevrons par un grand nombre de livres inférieurs à celui-ci. Que faire donc? Je l'ai déja dit. Ne point lire légèrement, ne point être la dupe des grands noms, ni des écrivains les plus célèbres; former son jugement par l'habitude de réfléchir. Mais c'est recommencer son éducation. Il est vrai, et c'est ce qu'il faudra faire constamment, jusqu'à ce que l'éducation ordinaire soit devenue meilleure, réforme qui ne paraît pas prochaine.

TABLE

GÉNÉRALE

Des Fables et autres

Matières contenues

dans ce Volume.

A Madame de Montespan. Page 1.

FABLES, LIVRE VII.

1. Les Animaux malades de la peste. 2. Le mal marié. Es... p. 213.

3. Le Rat qui s'est retiré du monde. 4. Le Héron.

5. La Fille.

6. Les Souhaits.

7. La Cour du Lion. Ph... p. 119.

8. Les Vautours et les Pigeons.

9. Le Coche et la Mouche. Ph... p. 71.

10. La Laitière et le Pot au lait.

11. Le Curé et le Mort.

12. L'Homme qui court après la Fortune, et l'Homme qui l'attend dans son lit.

13. Les deux Coqs. Es... p. 323.

14. L'ingratitude et l'injustice des hommes envers la Fortune. Es. p... 189.

15. Les Devineresses.

16. Le Chat, la Belette et le petit Lapin.
17. La tête et la queue du Serpent.
18. Un Animal dans la Lune.

Notes de Chamfort sur le VIIme, livre. P. 195.

LIVRE

1. La Mort et le Mourant.

VIII.

2. Le Savetier et le Financier.

3. Le Lion, le Loup et le Renard. Es... p. 167. 4. Le pouvoir des Fables.

5. L'Homme et la Puce. Es... p. 147.

6. Les Femmes et le Secret.

7. Le Chien qui porte à son cou le dîné de son Maître.

8. Le Rieur et les Poissons.

9. Le Rat et l'Huître.

10. L'Ours et l'Amateur des Jardins.

11. Les deux Amis.

12. Le Cochon, la Chèvre et le Mouton.

13. Tircis et Amarante.

14. Les obsèques de la Lionne.

15. Le Rat et l'Eléphant.

16. L'Horoscope.

17. L'Ane et le Chien.

18. Le Bassa et le Marchand. 19. L'Avantage de la Science.

20. Jupiter et les Tonnerres.

21. Le Faucon et le Chapon.
22. Le Chat et le Rat.

23. Le Torrent et la Rivière.

24. L'Education. Es... p. 211.

25. Les deux Chiens et l'Ane mort. Ph... p. 27.
26. Démocrite et les Abdéritains.

27. Le Loup et le Chasseur.

Notes de Chamfort sur le VIIIme livre. P. 306.

LIVRE I X.

p. 83.

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