Ni fade adulateur, ni parleur trop sincère, FABLE VIII. Les Vautours et les Pigeons. MARS autrefois mit tout l'air en émûte. De De peupler l'air que respirent les ombres : Le vaste enclos qu'ont les royaumes sombres. Cette fureur mit la compassion Dans les esprits d'une autre nation Au col changeant, au cœur tendre et fidèle: Pour accorder une telle querelle. Tenez toujours divisés les méchans. Dépend de là. Semez entre eux la guerre, T. 4. B FABLE IX. Le Coche et la Mouche. DANS un chemin montant, sablonneux, mal-aisé, Et de tous les côtés au soleil exposé, Six forts chevaux tiraient un coche. Femmes, moines, vieillards, tout était descendu. L'attelage suait, soufflait, était rendu. Une mouche survient, et des chevaux s'approche, S'assied sur le timon, sur le nez du cocher. Et qu'elle voit les gens marcher, La mouche, en ce commun besoin, Se plaint qu'elle agit seule, et qu'elle a tout le soin: Qu'aucun n'aide aux chevaux à se tirer d'affaire. Le moine disait son bréviaire : Il prenait bien son temps ! Une femme chantait: C'était bien de chansons qu'alors il s'agissait ! Dame mouche s'en va chanter à leurs oreilles, Et fait cent sottises pareilles. Après bien du travail, le coche arrive au haut. Respirons maintenant, dit la mouche aussi-tôt : J'ai tant fait que nos gens sont enfin dans la plaine. Ça,messieurs les chevaux, payez-moi de ma peine. Ainsi certaines gens, faisant les empressés, Ils font par-tout les nécessaires; FABLE X. La Laitière et le Pot au lait. PERRETTE, ERRETTE, sur sa tête ayant un pot au lait, Bien posé sur un coussinet, Prétendait arriver sans encombre à la ville. Légère et court vêtue, elle allait à grands pas, Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile, Cotillon simple et souliers plats. Notre laitière ainsi troussée, Comptait déja dans sa pensée Tout le prix de son lait, en employait l'argent, D'élever des poulets autour de ma maison : Le renard sera bien habile, S'il ne m'en laisse assez pour avoir un cochon. Va s'excuser à son mari, En grand danger d'être battue. Quel esprit ne bat la campagne? Qui ne fait châteaux en Espagne ? Pichrocole, Pyrrhus, la laitière, enfin toùs, Autant les sages que les fous. Chacun songe en veillant, il n'est rien de plus doux. Une flatteuse erreur emporte alors nos ames; Tout le bien du monde est à nous, Tous les honneurs, toutes les femmes. Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi:, Je m'écarte, je vais détrôner le Sophi: |