Oeuvres de Parny: élégies et poésies diverses

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Garnier, 1862 - 440 pages

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Page xxiii - Son âge échappait à l'enfance ; Riante comme l'innocence, Elle avait les traits de l'Amour. Quelques mois, quelques jours encore, Dans ce cœur pur et sans détour Le sentiment allait éclore. Mais le ciel avait au trépas Condamné ses jeunes appas ; Au ciel elle a rendu sa vie, Et doucement s'est endormie. Sans murmurer contre ces lois Ainsi le sourire s'efface ; Ainsi meurt sans laisser de trace Le chant d'un oiseau dans les bois.
Page 27 - Crois-tu nous consoler par ce triste mensonge, Philosophe imprudent et jadis trop vanté? Dans un nouvel ennui ta fable nous replonge. Mens à notre avantage, ou dis la vérité. Celui-là mentit avec grâce Qui créa l'Elysée et les eaux du Léthô. Mais, dans cet asile enchanté, Pourquoi l'amour heureux n'at-il pas une place?
Page 104 - J'ai cherché dans l'absence un remède à mes maux; J'ai fui les lieux charmants qu'embellit l'infidèle. Caché dans ces forêts dont l'ombre est éternelle, J'ai trouvé le silence et jamais le repos. Par les sombres détours d'une route inconnue J'arrive sur ces monts qui divisent la nue : De quel étonnement tous mes sens sont frappés ! Quel calme!
Page 104 - N'a jamais égayé ce lieu triste et sauvage. Tout se tait, tout est mort; mourez, honteux soupirs, Mourez, importuns souvenirs Qui me retracez l'infidelle, Mourez, tumultueux désirs, Ou soyez volages comme elle.
Page 397 - L'enfance est l'âge qui demande de la part des parents le plus de prudence et le plus de soin : ici l'on abandonne les enfants aux mains des esclaves; ils prennent insensiblement les goûts et les mœurs de ceux avec qui ils vivent : aussi à la couleur près, très souvent, le maître ressemble parfaitement à l'esclave. A sept ans, quelque soldat ivrogne leur apprend à lire, à écrire, et leur enseigne les quatre premières règles d'arithmétique ; alors L'éducation est complète..
Page 106 - De tes travaux hardis j'aime la majesté ; Oui, ton horreur me plaît; je frissonne et j'admire. Dans ce séjour tranquille, aux regards des humains Que ne puis-je cacher le reste de ma vie ! Que ne puis-je du moins y laisser mes chagrins! Je venais oublier l'ingrate qui m'oublie, Et ma bouche indiscrète a prononcé son nom; Je l'ai redit cent fois, et l'écho solitaire De ma voix douloureuse a prolongé le son; Ma main l'a gravé sur la pierre; Au mien il est entrelacé.
Page 117 - ... sa douceur, Et dans nos maux du moins il nous console; Mais loin de moi l'illusion s'envole, Et l'espérance est morte dans mon cœur. Ce cœur hélas ! que le chagrin dévore, Ce cœur malade et surchargé d'ennui Dans le passé veut ressaisir encore De son bonheur la fugitive aurore, Et tous les biens qu'il n'a plus aujourd'hui; Mais du présent l'image trop fidèle Me suit toujours dans ces rêves trompeurs, Et sans pitié la vérité cruelle Vient m'avertir de répandre des pleurs. J'ai tout...
Page 337 - ... la mort d'une jeune fille, et qu'on ne peut omettre de citer dans un article sur Parny, bien qu'ils soient dans toutes les mémoires : Son âge échappait à l'enfance. Riante comme l'innocence , Elle avait les traits de l'Amour; Quelques mois , quelques jours encore , Dans ce cœur pur et sans détour Le sentiment allait éclore. Mais le Ciel avait au trépas Condamné ses jeunes appas. Au Ciel elle a rendu sa vie , Et doucement s'est endormie Sans murmurer contre ses lois : Ainsi le sourire...
Page 118 - Qui s'enfuyait à l'aspect des Amours, Et des Beaux-Arts la famille brillante, Et la Raison que je craignais toujours. Des passions j'ai trop senti l'ivresse; Porte la paix dans le fond de mon cœur : Ton air serein ressemble à la sagesse, Et ton repos est presque le bonheur. Il est donc vrai : l'amour n'est qu'un délire ! Le mien fut long; mais enfin je respire, Je vais renaître; et mes chagrins passés, Mon fol amour, les pleurs que j'ai versés. Seront pour moi comme un songe pénible Et douloureux...
Page 341 - Non cet amour que le caprice allume , Ce fol amour qui par un doux poison Enivre l'âme et trouble la raison , Et dont le miel est suivi d'amertume; Mais ce penchant par l'estime épuré , Qui ne connaît ni transport ni délire , Qui sur le cœur exerce un juste empire , Et donne seul un bonheur assuré.

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