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ANCIENNE

DES EGYPTIENS,

DES CARTHAGINOIS,
DES ASSYRIENS,
DES BABYLONIENS,
DES MEDES ET DES PERSES,
DES MACEDONIENS,

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Par M. ROLLIN, ancien Recteur de l'Univer-
fité de Paris, Profeffeur d'Eloquence au Collège
Royal, & Affocié à l'Académie Royale des Inf
criptions & Belles-Lettres.

TOME QUATRIÈME.

NOUVELLE ÉDITION,

32422

A

PARIS,

Chez les Freres ESTIENNE, Rue S. Jacques,

M

à la Vertu.

DCC. LXIV.

Avec Approbation & Privilège du Roi,

T

007.

AVERTISSEMENT

de l'Auteur.

L eft bien difficile, dans un Ouvrage d'une auffi grande étenduë qu'est celui de l'Histoire Ancienne, qu'il n'échappe bien des fautes à un Ecrivain, quelque attention & quelque exactitude qu'il tâche d'y apporter. J'en avois déja reconnu plufieurs par moimême. Les avis qu'on m'a donnés, foit dans des Lettres particulières, foit dans des Ecrits publics, m'en ont fait encore remarquer d'autres. J'efpére les corriger toutes dans l'Edition in- 4o. de mon Hiftoire que l'on doit bientôt commencer. En attendant, j'ai fait imprimer féparément une grande partie de ces corrections, afin qu'on puiffe, fi l'on veut, les inférer à la fin de chacun des trois Volumes: le Libraire les diftribuera à ceux qui achetteront le quatriéme. Par ce moyen, les premiéres Editions deviendront, à peu de chofes près, auffi exactes & auffi complettes que les fuivantes.

En 1732.

Quand je ne ferois pas porté par moi-même à profiter des avis qu'on me donne, il me femble que l'indulgence, je pourrois prefque dire la complai fance, que le Public témoigne pour mon Ouvrage, devroit m'engager à faire tous mes efforts pour le rendre le moins défectueux qu'il me feroit poffible. Il est bien aifé de prendre fon parti, lorfque la critique tombe fur des fautes marquées & fenfibles: il ne s'agit alors que de reconnoîtte qu'on s'eft trompé, & de corriger fes fautes. Mais il est une autre forte de critique qui embarraffe & laiffe dans l'incertitude, parce qu'elle ne porte pas avec elle une pareille évidence: & c'eft le cas où je me trouve. J'en apporterai un exemple entre plufieurs autres.

Quelques perfonnes croyent que dans mon Hiftoire, les réfléxions font trop longues & trop fréquentes. Je fens bien que cette critique n'eft point fans fondement, & qu'en cela je me fuis un peu écarté de la régle que les Hiftoriens ont coûtume de fuivre, qui eft de laiffer pour l'ordinaire au Lecteur le foin, & en même tems le plaifir de faire lui-même fes réfléxions fur les faits qu'on lui préfente; au lieu qu'en

les lui fuggérant, il paroît qu'on fe défie de fes lumiéres, & de fa pénétration. Ce qui m'a déterminé à en user ainfi, c'eft que mon premier & prin. cipal deffein, quand j'ai entrepris cet Ouvrage, a été de travailler pour les jeunes gens, & de ne rien négliger de ce qui me paroîtroit propre à leur former l'efprit & le cœur. Or c'est l'effet que produifent naturellement les réfléxions; & l'on fçait que la Jeunesse en eft moins capable par elle-même qu'un âge plus avancé, & que pour lui faire tirer de l'étude de l'Hiftoire tout le fruit qu'on a lieu d'en attendre, il n'eft pas inutile, quand les faits font finguliers & remarquables, de lui mettre devant les yeux le jugement qu'en ont porté les Auteurs de l'antiquité les plus fenfés & les plus fages, afin de lui apprendre à faire par elle-même dans la fuite de pareilles réfléxions, & à juger fainement de tout. L'ufage que que j'ai vû faire de mon Hiftoire à des enfans de neuf à dix ans de l'un & de l'autre fexe qui la lifent avec plaifir, & le compte exact que je leur ai entendu rendre, non-feulement des plus beaux événemens, mais de ce qu'il y a de plus folide dans les réfléxions,

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