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3. Paiement d'un dividende au client qui paie comptant, c'est-à-dire 1 % sur la consommation du client; 4. Organisation du crédit à la clientèle;

5. La Mutualité entre commerçants, s'occupant des rentrées difficiles, dans le genre de la Ligue du Commerce et de l'Industrie.

6. L'organisation d'une ligue de consommateurs qui s'entendraient pour donner l'exemple du paiement au comptant;

7. Vote d'une loi permettant aux fournisseurs de tirer une lettre de change sur leurs débiteurs, non commerçants, avec obligation pour ceux-ci d'accepter la traite et avec droit de constater par protêt le refus d'acceptation;

8. Institution de la faillite et de la banqueroute des non-commerçants;

9. Simplification des formalités de la procédure pour le recouvrement des créances d'une faible importance; réduction des frais de poursuite et d'exécution; extension de la compétence du juge de paix; comparution obligatoire sur convocation des juges de paix;

10. Extension du privilège établi par l'article 19, 3o et 5o de la loi hypothécaire belge du 16 décembre 1851.

M. Cooreman, dans la partie de son rapport relative au crédit à obtenir, expose les remèdes suivants : 1. Exemption ou modération d'impôts ou de frais en matière de crédit hypothécaire;

2. Extension aux habitations de petits bourgeois des dispositions de la loi du 9 août 1889 et de celle du 30 juillet 1892, relatives aux habitations ouvrières et aux sociétés de crédit ayant pour objet de faire des prêts en vue de la construction ou de l'achat d'immeubles destinés à de telles habitations;

3. Organisation du crédit d'avance à la petite bourgeoisie contre garanties personnelles ;

4. Appeler à une utile valeur de gage des objets qui en sont dépourvus, par le vote d'une loi autorisant le warrant sans déplacement, analogue à la loi française sur les warrants agricoles;

5. Organisation du crédit mobilier à long terme, à bon marché et amortissable contre engagement sans escompte ;

6. Émission d'obligations, à un taux modéré, par des organismes du crédit bourgeois, amortissables à long terme ;

7. Amélioration des conditions du petit escompte et réduction de son coût;

8. Assurance des petits commerçants contre les risques de maladie, d'invalidité, de mort prématurée ;

9. Assurance d'amortissement pour crédit amortissable non gagé par hypothèque, à l'exemple de l'assurance d'amortissement adoptée par certaines institutions de crédit foncier.

10. Donner une valeur de gage aux créances sur la clientèle et création d'un organisme de crédit mutuel considérant comme des éléments de crédit les créances de ses membres établies par une comptabilité bien tenue, à charge de clients solvables;

11. Profiter de l'appui financier accordé par la Caisse générale d'épargne et de retraite aux organismes distributeurs de crédit au petit commerce, dans des conditions déterminées;

12. Placement à revenu modeste d'épargne bourgeoise en vue d'alimenter le crédit bourgeois.

Ces remèdes ne constituent pas les conclusions du rapport, mais des indications relevées au cours de ce document.

PETITE INDUSTRIE.

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CHAPITRE VII

MACHINE ET FORCE MOTRICE.

La machine pour la production en masse, tout au moins la machine à vapeur, a été destructrice du petit atelier. Aussi la machine a-t-elle été couverte d'opprobre, comme agent puissant de concentration technique. Il y a, à cet égard, quelques distinctions à faire 1.

D'abord il y a toujours eu, et il y a encore des machines ou des instruments perfectionnés qui rentrent dans ce terme générique vulgaire de machines, et qui s'adaptent fort bien au travail à domicile. Il en est ainsi d'une foule d'instruments mus par la force humaine machine à coudre, métier à tisser, et les petits appareils de l'horloger, de l'armurier, etc., à plus forte raison des instruments ou outils proprement dits. Or le premier soin de l'artisan doit être de perfectionner sa machine, ses outils.

Puis les artisans, par des groupements ou diverses combinaisons, peuvent utiliser les machines, même les fortes machines, s'ils y mettent un peu de sagacité.

Vient ensuite la question importante de la force motrice, or il y a des forces motrices utilisables en petit;

1. Voir nos Grandes lignes de l'Économie politique, Louvain, 1901, p. 116.

le gaz a été employé ainsi. Par divers moyens, la force motrice peut simplifier et relever la condition de l'artisan. Il faut qu'il l'installe à son profit, en cherchant ses ressources par les moyens qui lui en réservent l'avantage économique et social.

<«< La machine, dit avec quelque paradoxe, mais aussi une fine vérité, un journal d'artisans 1, a créé autant de travail qu'elle en a enlevé...; il faut que l'artisan sache s'en servir et qu'il sache faire ce que la machine ne fait pas, et non pas ce qu'elle fait, c'est-à-dire les produits identiques et massifs. >> Ajoutons qu'il sache s'aider des machines pour préparer ce qu'elles ne font pas et ce qui lui reste à faire.

Mais ce qui a fait la grosse pièce du procès, c'est la force vapeur. On le sait, la vapeur a été un agent énergique de concentration; c'est le propre de ce genre de force motrice, mais il en est d'autres, et tous n'ont pas l'inconvénient de l'énorme déperdition d'énergie que subit la vapeur dans la transmission. Tel est le cas de l'électricité 2. La machine à vapeur est un engin grossier qui rend à peine en force utilisable un dixième de la quantité d'énergie initiale qui lui est fournie, dit un ingénieur belge; l'avenir, et déjà le présent, offrent d'autres ressources. La mise en œuvre n'est pas complète encore; le générateur électrique est encore souvent coûteux, mais peut-on douter, vu l'état actuel des travaux, que très probable soit la solution du problème de la plus large et plus économique diffusion des forces?

Voilà des perspectives d'avenir 3.

1. Le Werkstatt du 6 juillet 1901.

2. A. BLONDEL, De l'utilité publique des transmissions électriques d'énergie (Annales des Ponts et Chaussées, Paris, 1898).

3. C'est une des pensées que développe avec enthousiasme, mais mėlée à d'autres qui appellent des réserves, M. J. VAN DRUNEN, La phi

Qu'il y ait jusqu'ici des succès plus ou moins complets, des tentatives, les unes réussies, les autres amorcées, ou même des déceptions, ce peut être la période chaotique, celle de l'expérimentation, et s'il ne faut pas se montrer présomptueux et inconsidéré, il ne faut pas davantage être pusillanime et incorrigiblement sceptique. Étudier et encourager donc les études et les essais prudents, l'état actuel autorise, impose même cette attitude, surtout à ceux qui espèrent la décentralisation industrielle '.

Qu'a-t-on pu réaliser jusqu'ici dans cet ordre de progrès?

1. Emploi et perfectionnement des appareils.

Le premier soin de l'artisan, disions-nous, doit être d'améliorer, de perfectionner son outillage. Ceci requiert de l'information, de l'instruction technique, un certain capital et crédit, tous éléments dont nous avons parlé aux chapitres précédents.

L'emploi des machines plus fortes, qu'on ne peut utiliser que de près, comporte diverses combinaisons. Ici parfois un grand ou moyen patron, possesseur de chevaux-vapeur en partie inutilisés, loue dans son atelier des places à de petits industriels qui vien

losophie de l'industrie, Bruxelles, 1901. Dans une séance de la Société belge d'Économie sociale, M. Ernest DUBOIS, prof. à l'Univ. de Gand, a esquissé très nettement la situation: Les moteurs électriques dans l'industrie à domicile, Bruxelles, 1901; et M. Léon GÉRARD, directeur de la Compagnie générale de traction électrique sur les voies navigables, y a expliqué en technicien la comparaison de transmission des forces. Mais il faut en rapprocher les conclusions de l'enquête de MM. DUBOIS et JULIN, dont il sera question plus loin.

1. Ch. BENOIST, Le travail dans l'Etat moderne (Revue des DeuxMondes, 15 décembre 1900).

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