Page images
PDF
EPUB

1878. Observation sur un passage du traité de mécanique de Poisson. (Memoires de l'Acad. des sc., etc., de Toulouse, 7a série, t. X, p. 178.)

187). Sur un cas étrange du mouvement d'un point matériel sollicité par une force centrale. (Mémoires de l'Acad. des sc., etc., de Toulouse, 8e série, t. I, ler semestre, p. 280.)

1879. Etude sur un cas singulier de mouvement dû à une force centrale. (Mémoires de l'Acad. des sc., etc., de Toulouse, 8e série, t. I, 2e semestre, p. 115.)

1879. Études sur divers cas singuliers du mouvement d'un point matériel. In-folio, Toulouse, 1879.

1880. Sur les conditions de continuité et de discontinuité des fonctions algébriques. (Mémoires de l'Acad. des sc., etc., de Toulouse, 8e série, t. II, 2o semestre, p. 122.)

1883. Explication de deux paradoxes apparents observés dans la solution de quelques problèmes de mécanique rationnelle. Mémoires de l'Acad. des sc., etc., de Toulouse, 80 série, t, IV, 2o semestre, p. 137.)

Les ouvrages scientifiques de la bibliothèque de M. Gascheau ont été généreusement donnés par sa famille, quelques-uns à divers amis, et le plus grand nombre à la bibliothèque de l'Académie des sciences, inscrip tions et belles-lettres de Toulouse et à celle de l'Université.

ÉLOGE

DE M. CHARLES BARRY

PAR M. ROSCHACH (1)

Dans ces conversations rétrospectives qui deviennent plus fréquentes sur le déclin de la vie, comme si l'homme, avant de terminer le voyage, éprouvait le besoin de se résumer lui-mème et d'établir le bilan de ses souvenirs, l'écrivain laborieux et modeste à qui je dois payer le tribut de nos regrets répétait assez souvent cette phrase qui m'a frappé : « Je n'ai jamais été que le clair de lune de mon frère. Vous ne ratifierez pas entièrement, Messieurs, ce jugement imagé, qui avait le défaut d'exagérer la modestie et qui faisait trop bon marché de l'originalité personnelle; mais en réduisant l'hyperbole à de plus justes mesures, vous ne refuserez point d'y reconnaître certains éléments de vérité. Il n'est pas douteux que, dès la première enfance, les succès de ce frère aîné de douze ans qui s'ouvrait dans l'enseignement, dans l'érudition, dans la critique d'art, une carrière si brillante avaient frappé l'imagination de Charles Barry; il voyait en lui un guide et un modèle; comme tous ceux qui l'ont approché, il subissait le charme, l'irrésistible attraction de cette parole ondoyante, colorée, qui trouvait les ressources du pinceau pour décrire la physionomie d'une contrée ou les beautés d'une statue, et, sous la fascination intime d'un maître aussi séduisant, il fut de bonne heure comme privé de son libre

(1) Lu dans la séance publique du 8 juin 1884.

8e SERIE. TOME V1, 2.

4

arbitre et entraîné presque de force daps des voies où, avec moins de puissance, moins d'éclat, moins de bonheur surtout, il devait pourtant laisser d'honorables souvenirs.

Notre secrétaire perpétuel vous a raconté déjà, dans une de ces notices qu'on n'oublie pas, les origines de la famille Barry. Chez nous l'homme de guerre n'a point de patrie locale : il n'est que Français. Les hasards de l'avancement le promènent de garnison en garnison, et lui font souvent prendre racine loin de son berceau. Vous savez comment le père de nos deux confrères, officier de dragons, né en Dauphiné, se maria, sur la lisière de la Flandre française, à deux pas de la frontière actuelle, dans la petite ville d'Avesnes, et y fit souche d'une vigoureuse lignée.

Charles-Emile Barry, né le 19 septembre 1821, était le septième ou le huitième enfant d'une famille qui en a compté jusqu'à treize. Il n'avait que cinq ans lorsque la mort de son grandpère, fonctionnaire des eaux et forêts, en changeant les conditions générales de la famille, influa sensiblement sur son avenir; il en avait douze, lorsque son frère Edouard, ayant déjà passé par l'Ecole normale et le Lycée de Toulouse, vint prendre. possession de la chaire d'histoire à la Faculté des lettres de Toulouse. Le nouveau professeur, qui fonda rapidement sa réputa tion d'homme distingué dans l'enseignement supérieur, ne tarda pas d'appeler auprès de lui le jeune frère, qu'une notable communauté de goûts semblait désigner particulièrement à sa surveillance, et lui servit de Mentor avant d'être son introducteur dans le corps universitaire.

D'après le témoignage de Charles Barry, ses années d'apprentissage furent austères. On a souvent dit que notre brillant épigraphiste était un athénien; par moment, le jeune étudiant placé sous sa direction le trouvait plutôt spartiate; non pas qu'il fût précisément condamné au brouet noir, qu'on aurait pu lui servir, d'ailleurs, dans des vases authentiques de Laconie; mais il avait gardé de ces temps rigides une impression demi-rancuneuse qu'il traduisait, bien des années plus tard, dans un langage fort amusant; certains détails d'un régime peut-être trop simplifié avaient pris, notamment dans son imagination, une

véritable valeur symbolique; il en parlait, moitié souriant, moitié fâché, comme d'une caractéristique des épreuves de la jeunesse.

Cette période d'initiation prit fin en 1843... A partir de cette date jusqu'en 1845, Charles Barry fit ses débuts dans l'enseignement libre, et le 1er novembre de cette dernière année, sous les auspices de son frère, il entra dans l'Université comme professeur de rhétorique au collège de Saint-Girons. C'était une première vérification de la théorie du clair de lune. Tandis que le professeur de Faculté croissait tous les jours en autorité, en réputation, en culture supérieure, le satellite gravitait en des orbites restreints, à peu près constamment dans le ressort de l'Académie de Toulouse, passant de Saint-Girons à Revel (5 octobre 1846), de Revel à Castres (18 avril 1849), de Castres à Pamiers (15 octobre 1856). Il quitta les collèges communaux pour les Lycées le 14 octobre 1857, et, à la suite d'une maladie qui lui imposa deux longues années de repos, il aborda une première fois le Lycée de Toulouse, où il professa l'histoire et la géographie pendant huit mois seulement. Il était fort épris des matières de son enseignement plus que de l'enseignement luimême, et je ne serais pas étonné que, dans ces fonctions si délicates, si complexes, si fatigantes, il ait apporté à la fois plus et moins qu'on n'avait le droit de lui demander. La distance est grande de l'investigation personnelle à la vulgarisation scolaire, et les qualités du pédagogue ne ressemblent guère à celles de l'érudit. Entré dans l'Université par la route la plus longue et la plus ardue, privé des ressources des hautes écoles d'entrainement et des secours plus efficaces encore de la camaraderie, au bout de quinze ans de service, Charles Barry déserta l'enseignement proprement dit pour l'administration. Il alla s'installer pour sept ans, le 22 octobre 1860, en qualité de principal, dans le collège de Figeac, existence assez monotone, encombrée de soucis matériels peu attrayants pour un bibliophile, et dont il charmait les ennuis en explorant aux heures de liberté les curiosités archéologiques du vieux Quercy, la maison de Balène, l'oppidum gaulois de Capdenac, le château des Galliot de Genouillac, d'où il envoyait au muséc de son frère quelques

morceaux de sculpture de la plus exquise finesse; l'église d'Assier, où le grand maître de l'artillerie de François Ier dort son dernier sommeil, tandis qu'autour du vieil édifice, dans une frise de pierre, les hommes d'armes et les canons de Marignan poursuivent depuis plus de trois siècles leur immobile défilé.

Je vois encore Charles Barry, trop heureux de secouer le fardeau professionnel, arpenter à cette époque, de son pas alerte, ce pays rocailleux, accidenté, parsemé de chènes, coupé de clòtures en pierre sèche, gravir ces chemins abrupts, se frayer un passage à travers les champs encombrés de bœufs rouges et faire les honneurs, aux amis de son frère et aux siens, de tous les vestiges du passé qui méritaient un regard ou un souvenir.

Du collège de Figeac, l'ancien professeur d'histoire revint au chef-lieu de l'Académie, mais pour y aggraver encore sa déviation administrative. Il y passa six ans, à peu près enseveli dans les fonctions de secrétaire agent-comptable des Facultés, emploi fort peu compatible avec ses goûts et qui avait usé déjà une nature bien sympathique et bien distinguée, Benjamin Alaffre, ancien professeur d'italien au Lycée de Toulouse, galant homme accompli, artiste jusqu'au bout des ongles, dont je n'oublierai jamais le lamentable désarroi au milieu des pape rasses rébarbatives et des registres hérissés de chiffres où sa mauvaise fortune l'avait fait échouer.

Charles Barry, non plus, ne se sentit pas à l'aise dans ces attributions de trésorier, qui répondaient si peu à toutes les aspirations de son esprit, et dont les tracas matériels et les responsabilités étaient loin de lui laisser les loisirs rêvés pour reprendre ses projets tant de fois interrompus d'éditions curieuses, de recherches personnelles. Cette fois, le satellite subissait une véritable éclipse. Il lutta autant qu'il le put; mais, enfin, il n'y tint plus et demanda gràce. Le 2 avril 1873, définitivement délivré des émargements, des livres de caisse, des états de situation, il rentra au Lycée de Toulouse pour y reprendre son cours d'histoire. C'est en cette qualité qu'il devait achever sa carrière universitaire, après huit ans d'exercice, le 1er octobre 1881.

Sa vie intime avait été coupée de cruelles traverses; marié

« PreviousContinue »