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AVIS ESSENTIEL

L'Académie déclare que les opinions émises dans ses Mémoires doivent être considérées comme propres à leurs auteurs, et qu'elle entend ne leur donner aucune approbation ni improbation.

TENUE AU CAPITOLE, SALLE DE L'ACADÉMIE

LE DIMANCHE 8 JUIN 1884

ALLOCUTION

PRONONCÉE

PAR M. GATIEN-ARNOULT, Secrétaire perpétuel.

MESSIEURS,

Au lieu d'ouvrir cette séance, suivant l'usage, par le discours de son président, l'Académie, jouissant enfin de sa nouvelle installation, a pensé qu'il serait mieux que son doyen et secrétaire perpétuel, prenant le premier la parole, remerciât en quelques mots les magistrats de la cité de nous avoir donné pour résidence, dans le Capitole rajeuni, cette salle où nous siégeons aujourd'hui pour la première fois, et dont la beauté, quoique ne brillant pas encore de tout son éclat, frappe irrésistiblement tous les yeux.

Au nom de l'Académie et, je ne crains pas d'ajouter, au nom de tous ses amis, les amis des sciences et des lettres, présents et absents, j'adresse donc mes remerciements aux municipalités des précédentes années, qui ont successivement conçu le projet, tracé le plan, dessiné les devis et commencé l'exécution de notre établissement ; et nous remercions spécialement M. le maire et ses collègues de l'administration actuelle d'avoir voulu, à peine établis eux-mêmes, qu'un de leurs premiers actes fut notre installation correspondant à la leur, à l'extrémité de la même galerie, comme s'ils eussent voulu par là continuer et

confirmer la tradition séculaire des excellentes relations qui ont toujours existé entre le Capitoulat et notre Compagnie. Car l'occasion m'invite à le rappeler - lorsque nos premiers aïeux cherchèrent un hôtel où leur Académie nouvellement fondée pût siéger d'une manière digne d'elle, il y a de cela environ un siècle et demi, - et lorsqu'ils l'eurent trouvé à l'extrémité de la rue des Fleurs, à l'endroit où l'on a construit depuis l'église et la maison des Jésuites actuellement dispersés, les capitouls de cette époque vinrent en aide aux académiciens pour l'acquisition de cette propriété.

Plus tard, par une erreur ou par une faute de la Révolution, cet hôtel ayant été vendu comme propriété nationale, — et par suite l'Académie se trouvant sans domicile à l'époque de son rétablissement, - il y a près de quatre-vingts ans, les successeurs des capitouls, par un sentiment de convenance et de justice, lui donnèrent la jouissance de l'ancien hôtel de l'Académie des arts, définitivement supprimée.

Plus tard, le désir du mieux, cet éternel ennemi du bien, ayant poussé à la destruction de cet hôtel et de ses dépendances dans la rue Lafayette, attenant le bâtiment qu'on y voit encore comme une jolie relique de la Renaissance, mais menacée d'une ruine prochaine, on essaya de le remplacer pour nous, en mettant à notre disposition plusieurs salles dans le Capitole même.

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Puis encore, il y a de cela une dizaine d'années, le désir persistant des améliorations ayant poussé au bouleversement d'une partie de ces salles, nous avons été réduits à siéger ici, là, un peu partout, presque, j'ai bonte de le dire, — presque à l'état de vagabondage, jusqu'à ce jour à jamais mémorable du dimanche 8 juin 1884, où nous trouvons enfin, nous l'espérons du moins, un port assuré contre les tempêtes d'autres transportations et d'où nous adressons encore une fois à nos magistrats municipaux nos très sincères et très vifs remerciements, dont la valeur s'augmente encore par le témoignage de vos généreuses sympathies.

Messieurs, je ne remplirais pas toute ma mission, si aux remerciements pour notre installation dans cette salle je n'en

ajoutais un pour le don de cette statue, qui en est et qui doit en être à perpétuité le plus bel ornement, en raison de tous les souvenirs qu'elle est destinée à rappeler.

C'est l'image de Pierre Fermat, le patron de notre Académie; celui que Pascal, si bon juge en ces matières, appelait le premier géomètre du monde; celui dont le buste est depuis longtemps, à côté d'ici, dans la salle des Illustres, et dont le nom, avec la maison qu'il habita, est l'honneur de l'une de nos

rues.

Elle est l'œuvre du célèbre artiste, notre cher Falguière.

Telle que nous la voyons, simple maquette, peinte couleur de bronze, elle a été solennellement inaugurée sur la grande place de Beaumont-de-Lomagne, en attendant qu'elle y fût posée en véritable bronze, comme on l'y voit aujourd'hui : monument glorieux du grand homme de cette petite ville, et monument de la générosité de notre éminent et regretté confrère Despeyrous, qui a payé seul tous les frais de ce pieux hommage à son compatriote, dans le lieu où ils eurent leur commun ber

ceau.

La municipalité de Beaumont voulait en garder ce précieux exemplaire pour le placer au milieu de la Bibliothèque populaire établie aussi dans cette ville par l'inépuisable générosité de Despeyrous.

Mais, par ses sollicitations pressantes et ses incessantes démarches comme adjoint au maire, un des lauréats de notre Académie, devenu à ce titre notre associé correspondant, a gagné pour nous cette noble image, immortelle représentation de l'un de ces corps qui ont aussi leur sainteté spéciale et qu'il convient d'entourer des hommages d'un religieux respect.

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Nous n'y manquerons jamais. Puissent aussi nos successeurs n'y manquer jamais, jusqu'à la dernière postérité, aussi longtemps que dureront les murs de cette salle faisant suite à la galerie qui sera bientôt rendue à son usage primitif de Panthéon de Toulouse, plus ancien que celui de Paris, et portant comme lui la pieuse inscription: Aux grands hommes, leur pa

trie reconnaissante!

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