Concours généraux: Devoirs donnés aux élèves des colléges royaux de Paris et de Versailles

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1841
 

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Popular passages

Page 17 - La physionomie ne se montre pas dans les grands traits, ni le caractère dans les grandes actions; c'est dans les bagatelles que le naturel se découvre. Les choses publiques sont ou trop communes ou trop apprêtées, et c'est presque uniquement à celles-ci que la dignité moderne permet à nos auteurs de s'arrêter.
Page 23 - Que quelqu'un dise , tant qu'il lui plaira , que ce sont autant de mondes, semblables à la terre que nous habitons ; je le suppose pour un moment. Combien doit être puissant et sage celui qui fait des mondes aussi innombrables que les grains de sable qui couvrent les rivages des mers , et qui conduit sans peine , pendant tant de siècles , tous ces mondes errants , comme un berger conduit un troupeau...
Page 6 - ... et à nos malices. Mais, dites-moi, subtil philosophe, qui vous riez si finement de l'homme qui s'imagine être quelque chose , compterez-vous encore pour rien de connaître Dieu? Connaître une première nature , adorer son éternité , admirer sa toutepuissance , louer sa sagesse , s'abandonner à sa providence, obéir à sa volonté , n'est-ce rien qui nous distingue des bêtes?
Page 19 - Plus on déchire ses entrailles, plus elle est libérale. Après tant de siècles, pendant lesquels tout est sorti d'elle , elle n'est point encore usée. Elle ne ressent aucune vieillesse; ses entrailles sont encore pleines des mêmes trésors. .Mille général ¡uns ont passé dans son sein.
Page 11 - ... autant au-dessus de nos conseils et de nos voies, que le ciel est au-dessus de la terre. Quand il veut exécuter ce qu'il a résolu , sa puissance ne se montre par aucuns efforts; car il n'ya aucun effet, quelque grand qu'il puisse être, qui lui soit moins facile que les plus communs : il ne lui en a pas plus coûté pour tirer du néant le ciel et la terre tels que nous les voyons, que pour faire couler une rivière dans sa pente naturelle , ou pour laisser tomber une pierre de haut en bas....
Page 23 - Il en a semé les cïeux, comme un prince magnifique répand l'argent à pleines mains, ou comme il met des pierreries sur un habit. Que quelqu'un dise, tant qu'il lui plaira, que ce sont autant de mondes semblables à la terre que nous habitons : je le suppose pour un moment.
Page 19 - Elle ne manque jamais aux hommes, mais les hommes insensés se manquent à euxmêmes en négligeant de la cultiver; c'est par leur paresse et par leurs désordres qu'ils laissent croître les ronces et les épines en la place des vendanges et des moissons : ils se disputent un bien qu'ils laissent perdre. Les conquérants laissent en friche la terre pour la possession de laquelle ils ont fait périr tant de milliers d'hommes et ont passé...
Page 25 - Mais celui qui n'est que bon ne demeure tel qu'autant qu'il a du plaisir à l'être : la bonté se brise et périt sous le choc des passions humaines; l'homme qui n'est que bon n'est bon que pour lui.
Page 15 - Faut-il donc s'étonner si les poètes ont animé tout l'univers, s'ils ont donné des ailes aux vents et des flèches au soleil ; s'ils ont peint les fleuves qui se hâtent de se précipiter dans la mer, et les arbres qui montent vers le ciel pour vaincre les rayons du soleil par l'épaisseur de leurs ombrages? Ces figures ont passé même dans le langage vulgaire, tant il est naturel aux hommes de sentir l'art dont toute la nature est pleine. La poésie n'a fait qu'attribuer aux créatures inanimées...
Page 11 - C'est ainsi que Socrate, dans le Criton de Platon, aime mieux mourir que s'enfuir, de peur de désobéir aux lois qui le retiennent en prison ; c'est ainsi que le même Socrate, dans le dialogue intitulé Gorgias, dépeint un homme qui s'accuse luimême et qui se dévoue à la mort plutôt que d'éluder par son silence les lois rigoureuses et l'autorité des magistrats. Tous les législateurs et tous les philosophes qui ont raisonné sur les lois ont supposé, comme un principe fondamental de la...

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