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REMARQUES.

Dieu tout premier. Ne nous étonnons pas que notre Auteur commence fes maximes par ces paroles. A remonter jufqu'où peut aller l'efprit humain, il n'y a point de précepte plus marqué dans toutes les Loix. Les Profanes vouloient que les premieres productions de l'efprit fuffent confacrées à (a) Jupiter. Dieu dit à Moyfe (b): Je fuis celui qui eft; c'eft-à-dire, qui eft par effence effentiellement éternel, effentiellement adorable; à qui par conféquent doivent fe rapporter toutes nos actions, tout notre culte.

Puis Pere & Mere honore. C'est le fecond précepte du Décalogue. Dieu après avoir établi fon culte unique & fouverain ajoute: (c) Honorez votre Pere & votre Mere, comme une fuite du premier précepte; nos Peres & nos Meres étant nos auteurs dans le temps, comme Dieu eft l'Auteur de toutes

chofes dans le temps & dans l'éternité.

Ab Jove principium mufæ, Jovis omnia plena.
Virg. Egl. 4:

b Ego fum qui fum. Exod, 3. 14.

Exode, 20. 12.

II.

Si en jugeant la faveur te commande,
Si corrompu par or ou par argent,
Tu fais juftice au gré des Courtisans,
Ne doute point que Dieu ne te le rende.

Ne doute point que Dieu ne te le rende. Pourquoi ? Parce que c'eft deshonorer Dieu même qui eft la juftice par effence, & au nom duquel le Prince & le Juge exercent la Juftice. Prenez garde à tout ce que vous ferez, dit Jofaphat à ces Juges qu'il établit fur Juda: car ce n'eft pas la juftice des hommes que vous exercez, c'est celle du Seigneur ; & tout ce que vous aurez jugé retombera fur vous. ( 2, Paral. 19. 6.)

III.

Avec le jour commence ta journée,
De l'Eternel le faint Nom béniffant,
Le foir auffi ton labeur finiffant,
Loue-le encore, & passe ainsi l'année.

Avec le jour commence ta journée. Il ne faut pas croire que notre Auteur

REMARQUES,

Dieu tout premier. Ne nous étonnons pas que notre Auteur commence fes maximes par ces paroles. A remonter jufqu'où peut aller l'esprit humain, il n'y a point de précepte plus marqué dans toutes les Loix. Les Profanes vouloient que les premieres productions de l'efprit fuffent confacrées à (a) Jupiter. Dieu dit à Moyfe (b): Je fuis celui qui eft; c'eft-à-dire, qui eft par effence elfentiellement éternel, effentiellement adorable; à qui par conféquent doivent fe rapporter toutes nos actions, tout notre culte.

Puis Pere & Mere honore. C'est le fecond précepte du Décalogue. Dieu après avoir établi fon culte unique & fouverain ajoute: (c) Honorez votre Pere & votre Mere, comme une fuite du premier précepte; nos Peres & nos Meres étant nos auteurs dans le temps, comme Dieu eft l'Auteur de toutes chofes dans le temps & dans l'éternité.

Ab Jove principium mufæ, Jovis omnia plena.
Virg. Egl. 4:

b Ego fum qui fum. Exod, 3. 14.

Exode, 20. 12.

II.

Si en jugeant la faveur te commande,
Si corrompu par or ou par argent,
Tu fais juftice au gré des Courtifans,
Ne doute point que Dieu ne te le rende.

Ne doute point que Dieu ne te le rende. Pourquoi ? Parce que c'eft deshonorer Dieu même qui eft la juftice par effence, & au nom duquel le Prince & le Juge exercent la Juftice. Prenez garde à tout ce que vous ferez, dit Jofaphat à ces Juges qu'il établit fur Juda car ce n'eft pas la juftice des hommes que vous exercez, c'eft celle du Seigneur ; & tout ce que vous aurez jugé retombera fur vous. ( 2, Paral. 19.6.)

III.

Avec le jour commence ta journée,
De l'Eternel le faint Nom béniffant,
Le foir auffi ton labeur finissant,
Loue-le encore, & paffe ainfi l'année.

Avec le jour commence ta journée. Il ne faut pas croire que notre Auteur

parle ici du jour fenfible. Le travail seroit trop long en été, & trop court en hyver. Il veut parler du jour naturel de douze heures, au commencement & à la fin duquel il nous exhorte à bénir celui qui commande le travail & permet le repos

IV.

Adore affis, comme le Grec l'ordonne
Dieu en courant ne veut être honoré:
D'un ferme coeur il veut être adoré;
Mais ce coeur-là il faut qu'il nous le donne.

Mais ce cœur-là il faut qu'il nous le donne. C'eft auffi ce que demande le Roy Prophete, lorfqu'il dit à Dieu: Créez, Seigneur, un cœur pur en moi. (Pf. 50. 11.) C'eft auffi ce que reconnoît le Sage, quand il dit que le cœur du Roy eft dans la main du Seigneur comme une eau courante qu'il fait tourner à fon gré. (Prov. 21. 1.)

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