La certitude philosophique par H. de Cossoles [pseud.].

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E. Plon et cie., 1883 - Philosophy - 278 pages
 

Common terms and phrases

Popular passages

Page 76 - ... philosophie se distingue de la religion. Celle-ci (du moins telle qu'on la conçoit dans les pays catholiques) est nécessairement immobile. Son rôle se réduit à se défendre contre les attaques sans avoir jamais rien de nouveau à découvrir. Il ne peut en être ainsi de la philosophie : elle ne parle pas au nom d'une vérité absolue une fois trouvée; elle cherche, elle tâtonne, elle propose, elle n'impose rien : elle doit donc se développer progressivement, et, comme toutes les sciences,...
Page 64 - ... semble posséder la vérité ; car si les raisons de l'un étaient certaines et évidentes , il pourrait les exposer à l'autre de telle manière qu'il finirait par le convaincre également.
Page 68 - L'eux hommes qui ne se sont jamais vus, qui n'ont jamais entendu parler l'un de l'autre, et qui n'ont jamais eu de liaison avec aucun autre homme qui ait pu leur donner des notions communes, parlent aux deux extrémités de la terre sur un certain nombre de vérités, comme s'ils étaient de concert. On sait infailliblement par avance dans un hémisphère ce qu'on répondra dans l'autre sur ces vérités. Les hommes de tous les pays et de tous les temps, quelque éducation qu'ils aient reçue, se...
Page 68 - C'est elle qui fait qu'un sauvage du Canada pense beaucoup de choses comme les philosophes grecs et romains les ont pensées. C'est elle qui fait que les géomètres chinois ont trouvé à...
Page 17 - On peut prouver avec certitude, par le raisonnement, l'existence de Dieu, la spiritualité de l'âme et la liberté de l'homme. La foi est postérieure à la raison, et par conséquent elle ne peut être justement alléguée pour prouver l'existence de Dieu aux athées, la spiritualité de l'âme aux matérialistes, et la liberté aux fatalistes.
Page 58 - Et ayant remarqué qu'il n'ya rien du tout en ceci, je pense, donc je suis, qui m'assure que je dis la vérité, sinon que je vois très clairement que pour penser il faut être, je jugeai que je pouvais prendre pour règle générale que les choses que nous concevons fort clairement et fort distinctement sont toutes vraies, mais qu'il ya seulement quelque difficulté à bien remarquer quelles sont celles que nous concevons distinctement.
Page 114 - Nous accordons naturellement que cette vue pure et désintéressée du bien est un idéal de perfection ; mais nous croyons qu'elle est en quelque sorte surhumaine; qu'il y aurait du danger à se la proposer pour fin, parce que, même dans le bien , il faut s'accommoder à sa condition et n'en...
Page 121 - ... en un pur mécanisme, où comme dans un jeu de marionnettes tout gesticulerait bien, mais où l'on chercherait en vain la vie sur les figures.
Page 118 - En nous ôtant l'espoir de la récompense céleste, Kanl est quoi qu'il fasse obligé de nous en promettre une autre, car il faut à l'homme un but, un mobile d'action; or l'homme ne peut agir qu'en vue de Dieu ou de soi : « Le respect et l'amour ne s'accordent qu'aux personnes,1 » écrit Kant, et comme il déclare en même temps « qu'il ne faut pas entendre qu'il est nécessaire d'admettre l'existence de Dieu, comme le fondement de toute obligation, car ce fondement n'est autre que l'autonomie...
Page 114 - ... pas dépasser les bornes. Nous disons en outre qu'il ya erreur à soutenir que l'intervention de l'intérêt détruit la bonté de l'acte*. » Comment M. Simon ne comprend-il pas qu'il en détruit du moins le caractère moral? On sait enfin comment M. Caro, traitant naguère de la vertu désintéressée, n'a satisfait encore une fois que ceux qu'il avait voulu combattre, c'est-à-dire les sectateurs de la morale indépendante qui ne le nomment point autrement que l'aimable professeur.

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