Aux injures de l'air il n'est point expofé; Son tronc eft vénérable en la côte voisine : Et par les pures eaux dont il est arrofé, Produit des rejettons dignes de fa racine. Ainfi l'homme qui fuit l'abord des médifans, Et marche dans la voye où le Seigneur l'adreffe, De l'honneur qu'il acquiert en l'avril de fes ans, A pour la récompenfe une heureuse vieillesse. Il met fon espérance en la Divinité; Il lui donne fon cœur pour offrande & pour temple; Et sa vertu renaît en sa postérité, Par fa faine doctrine, & par fon bon exemple. Mais l'éclat des méchans, leur gloire & leurs plaisirs, S'envolent comme font les fables des rivages, De ces cœurs endurcis les cris font fuperflus ; Dieu rendra leurs langueurs fans fin & fans pa reilles : Leurs pleurs & leurs foûpirs ne le toucheront plus ; RACAN RACAN. DU PSEAUME XVIII. Preuves inconteftables de la puiffance & de la gloire de Dieu. Tor qui de l'Eternel contemples les miracles, L'ordre continuel dont depuis tant d'années L'on voit naître & finir les nuits & les journées, Et mesurer leur cours d'un fi jufte compas ; N'est-ce -ce pas un chef-d'œuvre où chacun peut cont Que ce grand Artifan, de qui tout prend fon être, Ces vifibles effets d'une caufe invisible, C'eft de-là qu'à fa force égalant fa juftice, Tel Tel qu'un puiffant Géant au combat préparé, Il n'eft point d'ignorant que fes œuvres n'inf- Il n'eft point de méchant que fes lois ne réduisent; Mais les cœurs généreux qui peuvent fans con trainte Faire pour fon amour ce qu'on fait pour la crainte, Ainfi qu'aux réprouvez la peine eft afsurée, L'or n'a point de beautez qui foient fi désirables, Heureux fera le cœur délivré de tout vice, E RACAN. Souverain Roi des Rois, Providence éternelle, RACAN. Qu'en la mer de ce monde à toute heure j'appelle, Mon Dieu, mon Rédempteur, ma vie & mon fupport; Puifqu'à tous mes befoins tes bontez toujours prêtes, DU PSEAUME LXII. David uniquement épris de l'amour de Dieu, n'afpire qu'au bonheur de le glorifier éternellement. QUAND fera-ce, SEIGNEUR, que je me pourrai dire Habitant de l'Empire Où le flambeau du jour ne luit que fous tes pas ? Quand fera-ce, SEIGNEUR, que la prifon mortelle Me laiffera jouir de ta gloire éternelle? Quand je penfe en moi-même à la magnificence Qu'on ne peut contempler que des yeux de la foi ; Qu'elle a peine à fouffrir les délices du monde. Ces captifs innocens engraiffez dans nos cages, Ces vieux, ces grands poiffons, ces animaux naif fans, Tous ces mets fomptueux dont ma table eft fervie, Que pour les dégoûter des douceurs de la vie. La nuit où tous les foins dans l'ombre & le filence Calment leur violence, Ne finit point les miens en finissant le jour : me, Le feu de ton amour Avecque plus d'ardeur fe rallume en mon ame. Dans l'azile où je fuis à l'abri de tes aîles, Joindront un jour la gloire à la tranquillité; Auront la même mort qu'ils m'avoient préparée.. Tu fermeras la bouche à l'Esprit de menfonge, En un gouffre éloigné du jour & de tes yeux: Le Prince qui maintient leur régne fur la terre. RACAN. |