MONTREUIL. ATHIEU DE MONTREUIL, MONTREVIL. Parifien, fils d'un Avocat au M Parlement & frere de Jean de Montreuil de l'Académie Françoife, étoit un fort bel Efprit. Ses Poëfies font pleines de penfées brillantes & fubtiles, & il a furtout excellé dans le Madrigal. Il porta toute fa vie l'habit Eccléfiaftique; mais le penchant qu'il avoit dans fa jeuneffe pour la galanterie l'empêcha de fe lier aux Ordres : ainfi il n'eut point d'autre emploi que les BellesLettres. M. de Cofnac, Evêque de Valence, & ensuite Archevêque d'Aix, touché du mérite de MONTREUIL, l'engagea à refter auprès de lui. Il fervit avec honneur cet illuftre Prélat en qualité de Secretaire, & mourut à Valence en 1692. âgé de 71 ans, & regreté de tous ceux qui le connoiffoient. EPIGRAM ME S. NE D'un Fourbe. E vous fiez point à Colin; Il n'eft rien d'impoffible à fon efprit adroit, Je le tiens fi fourbe & fi traître, Que je croi qu'il en pleureroit. RIDICULES Cenfeurs, dont la jaloufe envie La belle & l'unique maniere De faire du dépit à l'illuftre Moliere ? Vanité de la plupart des Femmes. CLORIS à vingt ans étoit belle, Elle prétend toujours qu'ainfi chacun l'appelle: MON TREUIL MONTREVIL A M. l'Archevêque d'Aix. IL eft vrai, je le fçai fort bien, Depuis que vous m'avez, je ne vous fers de rien Mais toutefois c'est moi qui vous fais plus d'hon neur: N'avoir pas un homme inutile, A un Prédicateur qui débitoit les Sermons d'autrui. Un petit Abbé roux, Bachelier de Sorbonne, Me difoit l'autre jour de fon ton de pédant, D'être de ceux qui les méprifent; Car fans aller plus loin chercher de-là les monts, C'est vous qui dites vos Sermons, MADRIGA U X. I. 1 POURQUOI me demandez-vous tant Si mes feux dureront, fi je ferai conftant, Ce Madrigal a été traduit én Italien par Menage. 1 Jufques à quand mon cœur vivra fous votre empire? Comment pourrois-je vous le dire? Rien n'eft plus incertain que l'heure de la mort. De toutes les façons vous avez droit de plaire, Mais furtout vous fçavez nous charmer en ce jour : Voyant vos yeux bandez, on vous prend pour mour; l'A Les voïant découverts, on vous prend pour fa Mere. III. Vous vous imaginez, pour être votre Amant, Ne vous arrêtez pas au premier qui vous louë; Vous n'êtes point non plus un chef-d'œuvre admi Vous êtes une fille aimable, Si felon le mérite on donnoit récompenfe,. Ces Vers furent faits en jouant à Colin-maillard avec La Marquife de Sévigny. .MON- MON TREUIL. Vous feriez Chancelier de France, A une jeune Demoiselle qui caufoit à l'Eglife. SONNE T.* EN vous difant adieu, malgré moi je foupire; Je ne fçaurois penfer au bonheur où j'afpire Pour vaincre votre amour, j'ai long tems com- Et j'aurois vainement employé ma vertu, 1 Pomponne de Belliévre, depuis Premier Préfident au Parlement de Paris. 2 MONTREUIL avoit une fœur égalemenr aimable & fpirituelle. On peut juger de fon talent pour les vers par ce Sonnet qu'elle adreffe à un de fes Amans fur le point d'entrer aux Urfulines. |