L'Envie appelle les Vents les plus impétueux pour l'aider à troubler les beaux jours que le Soleil donne au Monde. C'EST trop voir le Soleil briller dans fa car riere. Les rayons qu'il lance en tous lieux Venez, noirs ennemis de fa vive lumiere, Sortez, Vents fouterrains, des antres les plus creux; Qu'avec nous le Ciel gronde; Jettons dans tous les cœurs du monde La jaloufe fureur Qui déchire mon cœur. Heureux qui ne connoît point l'amour, & malheureux qui s'y livre fans en prévoir les fuites! 2 Doux repos, innocente paix, Heureux, heureux un cœur qui ne vous perd ja mais! 1 Extrait du Prologue de Cadmus.... a C'est Médée qui parle dans Théjée, Acte II. Scene L QUI NAULT. L'impitoyable Amour m'a toujours poursuivie ; QUI N'étoit-ce point assez des maux qu'il m'avoit faits! Heureux, heureux un cœur qui ne vous perd jai mais !. Un tendre engagement va plus loin qu'on ne On ne voit pas, lorfqu'il commence, Mon frere & mes deux fils ont été les victimes J'ai rempli FUnivers d'horreur; Mais le cruel Amour a fait feul tous mes ctimes. I Morphée au Sommeil. RE'GNEZ, divin Sommeil, régnez fur tout le monde; Répandez vos pavots les plus afsoupiffans: Calmez les foins, charmez les fens, Retenez tous les cœurs dans une paix profonde. De la Scene IV. du III. A&te d'Athis Ne vous faites point violence: Il n'eft permis qu'au bruit des eaux De troubler la douceur d'un fi charmant filence. Pouvoir de la persévérance. 1 Il n'eft point de résistance Dont le tems ne vienne à bout; Et l'effort de la conftance A la fin doit vaincre tout. Tout eft doux, & rien ne coûte Géants foudroyez par Jupiter. 2 LES fuperbes Géants, armez contre les Dieux, Ne nous donnent plus d'épouvante: Ils font ensevelis fous la maffe pefante Des monts qu'ils entaffoient pour attaquer les Cieux. Nous avons vu tomber leur Chef audacieux 1 Fragment de la Scene V. du IV. Acte d'Athis, Scene I. du I. Acte de Proferpine, QUI NAULT QUINAULT. Jupiter l'a contraint de vomir à nos yeux Et tout céde à l'effort de fa main foudroyante. Triftes effets de l'orgueil. * J'AI perdu la beauté qui me rendit fi vaine: Je n'ai plus ces cheveux fi beaux Dont autrefois le Dieu des eaux Sentit lier fon cœur d'une fi douce chaîne. Fat jalouse de mes appas, Et me rendit affreuse autant que j'étois belle: Fera connoître, en dépit d'elle, 1 C'eft Médufe qui parle, Acte III. Scene I. de Perfée. Elle étoit douée d'une beauté fi rare, que Neptune en devint épris. Ce Dieu l'ayant trouvée dans le Temple de Minerve, l'engagea à confentir à fa paffion. Minerve irritée de la profanation de fon Temple, changea tes cheveux de Médufe en ferpens, dont l'afpect étoit fi effroyable, que tous ceux qui regardoient cette tête, étoient fubitement trans formés en rochers. Je ne puis trop montrer fa vengeance cruelle. Des ferpens, dont le fifflement Je porte l'épouvante & la mort en tous licux; Qu'un regard de mes yeux. Les plus grands Dieux du Ciel, de la Terre & de Du foin de fe venger fe repofent fur moi: L'Amour ainfi que la Mer a fes orages. 1 HEUREUX, qui peut voir du rivage Le terrible Océan par les vents agité! Evitons leurs cruels tourmens. Gardons-nous de fouffrir que l'Amour nous engage Gardons-nous des embarquemens Où le repos du cœur fait un fatal naufrage. Scene V. du I. Acte de Phaeton. QUI NAULT. |