CASSA- Pour aller charmer votre Epoux, Accomplir leurs juftes fouhaits, Et les vœux enflammez de leur Roi qui foupire; Déja mon illuftre Patrie Fait refleurir de tous côtez, Parmi les nombreuses citez, Du commerce établi l'abondante industrie : Pallas, qui de fes fieres mains Commit tant d'actes inhumains, Dont l'excès fait horreur, & dont le nombre éton ne, Détefte maintenant les cruautez de Mars, Abhorre les combats, & le nom de Bellonne, Et vous à qui l'inquiétude Fit paffer tant de triftes jours, Dans les fombres ennuis de votre folitude! Charmez les François de vos ails; Rendez-leur en tous lieux vos délices commu nes; Et chantant la douceur de leurs profpéritez, Malherbe, ce divin génie, Par ces mots termina le cours Dont mes fens étonnez admirent l'harmonie. Qui me fait part de fes douceurs, Vient de me réveler un fi noble mystere; C'en eft fait; gardons le filence : La gloire de LOUIS, & la paix de la France: Qui charment l'Univers, & triomphent des Pat ques, Gardons-nous de produire une fi foible voix; CASSA LA SABLIERE NTOINE DE RAMBOUILLET ช Paris en 1680. âgé de foixan te & cinq ans ou environ. Nous n'avons de lui que des Madrigaux, qui ont été publiez après fa mort par M. fon fils. Peut-être ont-ils quelque chofe de moins vif & de moins brillant que ceux de Montreuil; mais en revanche on y trouve plus de naturel & plus de délicateffe dans le ftile & dans les penfées. MADRIGA U X. I. BELISE, pour l'amour vous êtes fans pitié ; Mais fous le beau nom d'amitié Vous fouffrez près de vous que chacun s'établiffe: Connoiffez mieux l'effet de vos attraits charmans, Et croyez-moi, je fuis complice, Tous vos amis font vos amans. LA SABLIERE. |