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D'autres écrivent Mimeure. On ne fçait pas le tems de La mort.

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Pour moi, dans un champêtre afyle
Où l'Arou de fes claires eaux
Baigne le pied de nos côteaux,

Je cherche un bonheur plus tranquille.
Sur des fleurs mollement couché,
Avec un efprit détaché

Des biens que le Courtisan brigue,
Sur moi le pere du repos,

Le Sommeil, d'une main prodigue,
Répandra fes plus doux pavots.

Je verrai quelquefois éclore
Dans les prez mille aimables fleurs,
Odorantes filles des pleurs,

Que verfe la naiffante Aurore.

M. DE

MIMURS.

M. DE MIMURS.

Je verrai tantôt mes guérets,
Dorez par la blonde Cérès ;

Dans leur tems, les dons de Pomone
Feront plier mes efpaliers;

Et mes vignobles, en Automne,
Empliront mes vastes celliers.

Mais quel trouble, & quelles allarmes
Viennent me faifir malgré moi!
Pourquoi, Céphife, hélas ! pourquoi
Ne puis-je retenir mes larmes ?
Dans mon fein je les fens couler,
Je rougis, je ne puis parler,
Un cruel ennui me dévore:
Ah! Venus, ton fils eft vainqueur,
Oui, Céphife, je brûle encore;
Ta régues toujours fur mon cœur.

Sans ceffe mon inquiétude,
Malgré les détours que je prends,
Par une fatale habitude,

Guide vers toi mes pas errans.
Quand le hazard t'offre à ma vûë,
O combien mon ame est émûë,
Au moment que je t'apperçois !
Et quel plaifir à mon oreille,
Lorfque d'une bouche vermeille
Sort le fon touchant de ta voix!

Quelquefois

Quelquefois la douceur d'un fonge
Te rend fenfible à mes transports:
Charmes fecrets, divins tréfors,
N'êtes-vous alors qu'un menfonge?
Une autre fois avec dédain,
Tu te dérobes fous ma main,
J'embraffe une ombre fugitive;
Et te cherchant à mon réveil,
Je hais la clarté qui me prive

Des vains phantômes du sommeil. I

Pour des hommes à trois vifages, danfans à une
Ballet. 2

A vous aimer & vous fervir,
Vos yeux qui fçavent tout ravir,
Animent fi fort nos courages,
Que fans doute chacun de nous

Voudroit avoir trois cœurs, comme il a troisi

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Dans toutes les Odes galantes d'Horace, il feroit diffi cile d'en trouver une fuperieure à celle-ci pour l'élégance : du ftile & le beau naturel des pensées.

a Ils parlent aux Dames.

Tome II

M. DE MIMURS.

DE R**.

F

DE R**.

PLACET AU ROI.

Sur la Taxe des Ifles.

AVORABLE autrefois aux chanfons de ma
Mufe,

Grand Roi, tu daignas l'écouter:

Et ce doux fouvenir dont mon ame eft confuse,
L'enhardit encore à chanter.

Tu fçais que par mes foins & mes ardentes veilles,.
Cet obélifque fi vanté,

De ton régne fameux confacre les merveilles
A toute la postérité :

Qu'ayant gravé ton nom au Temple de Mê-
moire,

Tu tiras le mien de l'oubli,

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En verfant dans mon fein un rayon de ta gloire
Dont tout mon fang fut annobli.

Mais tu me fis grand torr m'accordant cette
grace;

Je n'en fuis que plus malheureux :

Car être Gentilhomme, & porter là beface,,
Il n'eft rien de fi douloureux.

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