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Plat. in

Phad.

Efope dans une autre occafion, qu'il
ne faloit pas confiderer la forme du
vafe, mais la liqueur qui y eft enfer-
mée.

Ce fut pour lors qu'Elope compofa fes fables, invention peu importante ce femble, & d'un mérite fort médiocre, & qui a pourtant été trèseftimée & mife en ufage par les plus fublimes Philofophes, & les plus habiles politiques. Platon nous apprend que Socrate, peu de momens avant fa mort, mit en vers quelques fables Lib. 2. d'Efope: & Platon lui-même recomde Rep. mande avec beaucoup de foin aux pag. 378. nourrices d'en faire apprendre de bonne heure aux enfans, pour leur former les mœurs, & leur infpirer l'amour de la fageffe.

pag. 60.

Il faut que les fables

les fables, pour être adoptées généralement par toutes les nations. comme nous voions qu'elles Font été, cachent un grand fonds de vérités fous cet air fimple & négligé qui fait leur caractere. En effet, le Créateur, voulant inftruire l'homme par le fpectacle même de la nature, a répandu dans les animaux diverfes inclinations & proprietés, pour être comme autant de tableaux racourcis

des

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des différens devoirs dont il doit s'ac quiter, & des bonnes ou mauvaises qualités quil doit rechercher ou fuir. Ainfi il a peint une image fenfible de la douceur & de l'innocence dans l'agneau, de la fidélité & de l'amitié dans le chien ; au contraire, de la violence, de la rapacité, de la cruauté dans le loup, dans le lion, dans le ti& ainfi du refte; & il a voulu faire une leçon & un reproche fecret à l'homme, s'il étoit infenfible pour lui-même à des qualités qu'il ne peut s'empêcher d'eftimer ou d'abhorrer dans les animaux mêmes.

gre,

C'est un langage muet, que toutes les nations entendent; c'eft un fentiment gravé dans la nature, que chacun porte en foi même. Efope eft le prémier, entre les écrivains profanes, qui l'a faifi, qui l'a dévelopé, qui en a fait d'heureufes applications, & qui a rendu les hommes attentifs à cette forte d'inftruction naïve, qui est à la portée de toutes les conditions & de tous les âges. Il est le prémier qui, pour donner du corps aux vertus, aux vices, aux devoirs, aux maximes de la focieté, a imaginé, par un ingé nieux artifice & par un innocent menDd 3

fonge

fonge, de les revétir d'images gracieufes empruntées de la nature, en donnant de la voix aux bêtes, & du fentiment aux plantes, aux arbres, & à toutes les chofes inanimées.

Les Fables d'Esope font dénuées de tout ornement & de toute parure, mais pleines de fens, & à la portée des plus petits enfans, pour qui 'elles étoient compofées. Celles de Phedre font un peu plus relevées & plus étendues, mais cependant d'une fimplicité & d'une élégance qui reffemble beaucoup à l'Atticifme dans le genre fimple, c'eft-à-dire, à ce qu'il y avoit de plus fin & de plus délicat chez les Grecs. Mr. de la Fontaine, qui a bien fenti que notre langue n'étoit point fufceptible de cette fimplicité ni de cette élégance, a égaié fes fables par un tour naïf & original, qui lui eft particulier, & dont perfonne n'a pu approcher.

Fin du Second Tome.

TABLE

TABLE.

DU SECOND VOLUME.

HISTOIRE

DES ASSYRIEN S.

page I

S. II. Réflexion fur la varieté des gou-

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CHAP. III. Hiftoire du Roiaume des

Medes.

pag. 87
CHAP. IV. Hiftoire des Lydiens. 111

LIVRE QUATRIEME.
COMMENCEMENS de l'Empire
des Perfes & des Medes, fondé par Cy-
rus, qui renferment les regnes de Cyrus,
de Cambyfe, & de Smerdis le Mage.

CHAPITRE PREMIER.

H

Iftoire de Cyrus.

134

ARTICLE I. Hiftoire de Cyrus
depuis fon enfance jufqu'au fiege de Ba-
bylone.

S. I. Education de Cyrus.

137

ibid.

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