Amour est au bout de ses ruses; Le petit enfant Amour Comme il les alloit cueillant, Une avette, sommeillant Dans le fond d'une fleurette, Si tost que piqué se vit, « Ma mère, voyez ma main, Alors Venus se sourit, Et en le baisant le prit, Pour guarir sa playe enflée : « Qui t'a, dis-moy, faux garçon, Blessé de telle façon? Sont ce mes Grâces riantes De leurs aiguilles poignantes? -Nenni, c'est un serpenteau Çà et là, sur les fleurettes. -Ah! vraiment je le cognois, Si donques un animal Combien fais-tu de douleur, Quand je vois tant de couleurs Et de fleurs Qui esmaillent un rivage, Si vermeil en son visage. Quand je voy les grands rameaux Des ormeaux Qui sont lacez de lierre, De ses bras, Et que mon col elle serre. Quand j'enten la douce vois, Par les bois, Du gay rossignol qui chante, Et oüyr Sa douce voix qui m'enchante. Quand je voy en quelque endroit, Un pin droit, Ou quelque arbre qui s'esleve, Pensant voir Sa belle taille et sa greve. Quand je voy dans un jardin, Au matin, S'esclorre une fleur nouvelle, Au teton De son beau sein qui pommelle. Quand le soleil tout riant D'Orient |