SUPPLÉMENT.

II.

1. L'étourneau prudent.

Hier, nous avons vu un étourneau qui avait grand' soif. Il voulait boire dans une carafe à moitié pleine d'eau; mais son bec était trop court.

Il a frappé la carafe à grands coups de bec pour y faire un trou; mais le verre était trop dur.

Alors, il s'est appuyé contre la carafe pour la renverser; mais elle résistait.

Enfin l'étourneau a eu une excellente idée: Il est allé chercher de petits cailloux et les a laissé tomber dans l'eau. Il a répété cette opération plusieurs fois. L'eau est montée.

Il a pu enfin atteindre l'eau et apaiser sa soif.

2. Le petit héros.

Des enfants jouent près d'une rivière. Ils courent les uns après les autres. Une petite fille de quatre ans s'approche trop près du bord et tombe malheureusement dans l'eau. Elle pousse un cri d'effroi et disparaît. Les autres enfants, effrayés, crient au secours. Un enfant de dix ans accourt. Vite, il ôte son chapeau, sa veste, ses souliers. Tous le regardent d'un air surpris. Déjà il se jette dans l'eau: Il sait nager, il s'approche de la pauvre fillette, il la saisit bientôt.

Sera-t-il assez heureux pour la retirer? Il fait des efforts surhumains: il réussit enfin. Le petit héros regagne le bord avec son précieux fardeau. La fillette est sauvée.

3. Énigme.

Je vais, je viens dans ma maison,
On vient pour me prendre.

Ma maison se sauve par les fenêtres,
Et moi, je reste en prison.

4. Charles et le coq.

Charles est un paresseux. Il ne veut pas se lever. Un matin, sa mère l'appelle une fois, deux fois, trois fois. Il ne bouge pas. Il se tourne du côté du mur et continue à dormir.

Mais voici le soleil: Ses rayons indiscrets pénètrent par la fenêtre et tombent sur la figure de notre petit paresseux. Charles se détourne, mais ne sort pas du lit.

Ensuite il fait un beau rêve. Il entend de la musique. Il voit les musiciens. Les sons deviennent de plus en plus forts. Subitement retentit un terrible coup de trompette! Charles, effrayé, saute en bas du lit. Il voit, sous la fenêtre, le coq qui chante son coquerico.

En ce moment, la mère entre dans la chambre. Elle rit du garçon éveillé et dit: Prends le coq pour modèle; à l'avenir, lève-toi plus tôt. Charles, honteux, s'habille en toute hâte.

5. J'avais un camarade.

J'avais un camarade,

Le meilleur d'ici-bas.

Le tambour nous rassemble:
Nous avançons ensemble,
Marchant du même pas. (bis)

Vint un boulet rapide,

Est-ce pour moi, pour toi?
Sur lui tombe la foudre,

Il roule dans la poudre,

Comme un lambeau de moi. (bis)

Megger u. Ganzmann, Lehrbuch. II. 2. Aufl.

14

Une mouche était posée sur le bord d'un pot plein de lait; elle était jeune, étourdie, inexpérimentée, incapable de se conduire. Sa mère lui dit: «Mon enfant, fais comme moi, reste sur le bord, autrement tu es perdue; il est vrai que tu ne vois pas le danger, tu es trop jeune, mais crois-moi toujours et suis mon conseil, sans quoi tu t'en repentiras trop tard.» L'étourdie lui répondit: «Oh! je le savais bien, la vieillesse a peur de tout, mais j'en courrai les risques, je veux faire le saut périlleux. A quoi penses-tu? lui cria la vieille, il y va de ta vie, arrête! - Eh quoi! disait la jeune; me prend-on pour un enfant, ou n'y a-t-il que la vieillesse qui soit sage? Allons, je tente le destin!>>

La vieille eut beau prêcher, prier même et conjurer; elle parlait à une sourde. La jeune étourdie va se planter dans le beau milieu du pot, et la voilà qui nage dans une mer de lait; elle enfonce, se débat, reparaît, fait les derniers efforts pour se dégager du gouffre; mais elle a beau s'agiter, se tourner en tous sens, ses forces sont bientôt épuisées, et elle périt victime de son imprudence. (Fénelon.)

8. La belette entrée dans un grenier. Damoiselle 1) belette, au corps long et fluet, Entra dans un grenier par un trou fort étroit: Elle sortait de maladie.

Là, vivant à discrétion,

La galande 2) fit chère lie,3)
Mangea, rongea: Dieu sait la vie,

Et le lard qui périt en cette occasion!
La voilà, pour conclusion,
Grasse, mafflue1) et rebondie.

Au bout de la semaine, ayant dîné son soûl,3)
Elle entend quelque bruit, veut sortir par le trou,
Ne peut plus repasser, et croit s'être méprise;
Après avoir fait quelques tours:

C'est, dit-elle, l'endroit; me voilà bien surprise :
J'ai passé par ici depuis cinq ou six jours.
Un rat qui la voyait en peine

Lui dit: Vous aviez lors la panse®) un peu moins pleine.
Vous êtes maigre entrée, il faut maigre sortir.
Ce que je vous dis là, on le dit à bien d'autres;
Mais ne confondons point, par trop approfondir,7)
Leurs affaires avec les vôtres.

(La Fontaine.)

9. Le rat de ville et le rat de champs.

Autrefois, le rat de ville

Invita le rat des champs,
D'une façon fort civile,

A des reliefs) d'ortolans.

=

,,homme alerte, à qui il ne faut pas trop se fier",

vie joyeuse.

4) Mafflue gonflée.
5) Ayant dîné son soûl

=

étant tout à fait rassasiée.

') Par trop approfondir en voulant trop approfondir.

8) Reliefs = restes d'un repas.

Sur un tapis de Turquie,
Le couvert se trouva mis.
Je laisse à penser la vie
Que firent ces deux amis.

Le régal fut fort honnête:
Rien ne manquait au festin;
Mais quelqu'un troubla la fête
Pendant qu'ils étaient en train.
A la porte de la salle,
Ils entendirent du bruit:
Le rat de ville détale;1)
Son camarade le suit.

Le bruit cesse, on se retire:
Rats en campagne aussitôt;
Et le citadin de dire:

«<Achevons tout notre rôt!

C'est assez, dit le rustique;
Demain vous viendrez chez moi.
Ce n'est pas que je me pique

De tous vos festins de roi;

Mais rien ne vient m'interrompre :

Je mange tout à loisir,

Adieu donc! Fi du plaisir

Que la crainte peut corrompre !»>

(La Fontaine.)

10. Le pot de terre et le pot de fer.

Le pot de fer proposa

Au pot de terre un voyage.

Celui-ci s'en excusa,

Disant qu'il ferait que sage

De garder le coin du feu:
Car il lui fallait si peu,
Si peu que la moindre chose

1) Détaler s'enfuir.