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L'entablement n'a point de modillons; nous ne devons pas omettre de faire remarquer, comme un indice de plus de l'antiquité de ce temple, que les ouvertures de ses baies de portes et de croisées sont dans la forme de celles des Grecs, c'est-à-dire évasées dans leur partie inférieure.

Le monument appelé frontispice de Néron, sur Forigine et le nom duquel on est partagé d'opinion, est, de tous les édifices de Rome, celui dans lequel on trouve le plus d'analogie avec le Stoa ou Portique d'Adrien à Athènes. Nous n'essayerons pas d'établir un parallèle suivi entre ce beau monument et ceux du Jupiter Tonnant, du forum Nerva, du Panthéon, de Jupiter Stator, d'Antonin et Faustine, dans lesquels le corinthien, malgré une variété sensible, a atteint la plus grande per fection; mais nous ferons remarquer que l'entablement de cet ordre a subi trois révolutions qui paraîtraient caractéristiques de différentes époques, tant en Grèce qu'en Italie; tels seraient la lanterne de Démos. thène, le temple de Vesta à Tivoli, qui n'ont point de modillons. Dans ceux de seconde époque, ne pourrait-on pas classer le Jupiter Olympien, le Stoa et le frontispice de Néron, dont les modillons sont carrés; enfin, dans une troisième époque, ne placerait-on pas le Panthéon d'Agrippa, le Jupiter Tonnart, le Jupiter Stator, dont les modillons en forme de consoles à volutes sont ornés de feuilles ?

Nous terminerons cet article en observant que le cor inthien, tant qu'il a été exécuté à Athènes, soit par des Grecs, soit par des Romains, a conservé un caractère particulier, tant dans la forme du tailloir que dans celle de ses feuilles, dont les formes aiguës se sont sensiblement adoucies et ont acquis une souplesse et une grâce qu'on remarque constamment dans les beaux temps de l'art chez les Romains.

Voyez à l'Atlas, ARCHITECTURE, pl. IV, et au t. IV, col. 28, 29, l'explication de cette planche. DEBRET.

CORMORAN. (Histoire naturelle.) Carbo. Les oiseaux de ce genre avaient été confondus d'abord par les auteurs systématiques avec les pélicans, parce que, pêcheurs et palmipèdes comme eux, ils ont encore sous le bec et la gorge une membrane en forme de poche, destinée à recevoir et tenir en réserve le produit de la pêche. Mais leurs formes sont moins massives, et leur intelligence bien plus développée. Les cormorans sont même susceptibles d'une éducation dont les résultats en font de précieux compagnons pour les hommes qui, dans certains cantons de la Chine particulièrement, ne vivent que de poisson. Grand con

sommateur de tout ce qui vit dans les eaux, le cormoran est un fléau de rivière; perché sur quelque rameau du rivage, de la hauteur duquel son œil perçant peut sonder la profondeur des eaux, il aperçoit sa proie nageant vers ses retraites les plus sombres; il se précipite sur elle en fendant tour à tour l'air et l'onde avec la rapidité du trait, et, la saisissant avec l'une de ses pattes, sans jamais manquer son coup, il revient en nageant de l'autre à la surface de l'eau, où, par une manœuvre habile, le poisson est lancé en l'air de manière à retomber la tête en bas; le cormoran le reçoit dans son bec de façon à ce que les aiguillons des arêtes qui se trouvent ainsi tournées en arrière ne le puissent blesser. Si l'oiseau n'attrape pas le poisson lancé, celui-ci n'est pas sauvé par une telle maladresse, du reste fort rare; le cormoran le rattrape à la nage, et le relance jusqu'à ce qu'il ait été englouti dans une situation convenable à la sûreté de son gosier. On a profité de ce merveilleux savoir-faire : on a subjugué des cormorans; à force de soin, on se les est attachés, et on leur a appris à pêcher pour un maître. Celui-ci rame doucement dans une frêle embarcation à la surface d'un fleuve son limier ailé est à la proue comme une sentinelle, plonge dès qu'il aperçoit le poisson et rapporte sa capture dans le bateau. On s'est assuré de la fidélité du cormoran en lui passant au cou un anneau trop étroit pour qu'il puisse avaler sa capture sans le secours de celui qui tient ainsi la clef de son appétit; on connaît une quinzaine d'espèces du genre qui vient de nous occuper; elles sont répandues sur toute la surface des deux mondes. Celle qui dépeuple les étangs de nos climats se retrouve aussi dans l'Amérique septentrionale.

BORY DE SAINT-VINCENT. CORNBRASK. (Géologie.) Les géologues anglais ont ainsi désigné l'étage supérieur du système oolithique inférieur, celui compris entre leur oxfordclay et le forestmarble. Les équivalents da cornbrask sont, en France, le calcaire de Rainville et celui de Stenay, dont la masse est composée de strates calcaires minces, plus ou moins oolithiques, fossiles et souvent, mélangées d'une grande quantité de marnes schisteuses qui alternent régulièrement avec les strates calcaires. Dans quelques localités, les marnes dominent vers la partie inférieure et forment séparation avec l'étage suivant. Les calcaires renferment des veines et des nids spathiques. Dans le Jura, on voit des portions de strates silicifiées passer par toutes les nuances, tantôt au silex carié avec cavités remplies de fer oxydé terreux, tantôt au silex gris compacte, qui passe lui-même quelquefois à une belle calcédoine bleue.

Les restes organisés fossiles sont nom

breux, mais généralement mal conservés; des encrinites indéterminables, dont la roche est parfois pétrie, sont les plus apparents.

Le cornbrask est bien développé dans le Jura septentrional, où il forme un horizon géognostique assez constant; il existe à la partie inférieure un calcaire nacré qui se divise en dalles et finit par prendre un aspect ter. reux; une partie des calcaires schistoïdes des montagnes de la Bourgogne, exploités pour couvrir les maisons, et dont les plaques sont connues, dans cette contrée, sous le nom de laves, appartient à cet étage de la série oolithique. Le cornbrask est à peine représenté dans le Bas-Boulonnais; mais il est bien développé én Angleterre ses roches, généralement peu solides, ne donnent que de médiocres matériaux de construction, et servent pour la réparation des routes.

ROZET.

sud par la Manche, à l'ouest par l'Océan. Il forme une presqu'île placée à l'extrémité sudouest de la Grande-Bretagne. Sa superficie est de 65 lieues carrées géographiques, et sa population de 220,000 habitants.

De tous les comtés d'Angleterre, le Cornouailles est le moins favorisé sous le rapport de l'aspect, du climat et du sol. Il est couvert presque partout de montagnes nues et stériles; la plus élevée, Hist-Hill, a 417 mètres de haut. Les rivières qui descendent de ces versants

arides sont peu considérables; les principales

sont la Lynher, la Tamor, la Fawy, l'Alan, etc. Malgré la position méridionale de cette contrée, le climat est moins chaud que dans tout le reste du royaume. Le voisinage des deux mers y entretient une froide humidité, et de fréquents orages précipitent sur les côtes les flots irrités. Le sol est très-ingrat : l'orge, l'avoine, les légumes n'y viennent qu'avec peine, les pommes de terre n'y prospèrent pas. Le règne animal est plus riche : les

CORNÉENNE. ( Géologie.) Pierre de corn. Ce nom a été appliqué par les anciens minéralogistes à des roches qui forment aujour-pâturages, bien que peu fertiles, fournissent d'hui plusieurs espèces distinctes : trapp, mimosite, eurite et dolérite; ce qui a causé une grande confusion parmi les auteurs : c'est une mauvaise dénomination qu'il faut abandonner.

ROZET.

CORNES. (Histoire naturelle. ) On a déjà vu dans cet ouvrage combien il était essentiel, en histoire naturelle, de distinguer les cornes de ce qu'on appelle bois. Les cornes et les bois sont des attributs de la classe très-naturelle des ruminants parmi les mammifères, mais où l'on doit distinguer deux familles particulières : l'une, dans laquelle l'ornement frontal végète, tombe et repousse chaque année; l'autre, où la tête ne se dépouille jamais de ses armes. Les ruminants du genre Cerf portent des bois; les bœufs, les moutons, les chèvres et les antilopes ont des cornes. La girafe en présente aussi; mais chez cet animal singulier, ces parties, couvertes de peau et de poils, comme le bois du cerf dans son premier âge, ne sont calleuses que sur leur extrémité tronquée: elles sont d'ailleurs très-courtes. Les cornes des ruminants ont un noyau osseux, prolongement du frontal, revêtu d'un fourreau, qui est proprement la corne, et que sa nature rapproche beaucoup de celle des cheveux, des crins et des ongles. Cette analogie est surtout sensible dans la corne des rhinocéros, qui ne paraît être qu'un faisceau de poils confondus en une seule masse. BORY DE SAINT-VINCENT. CORNE D'AMMON. Voyez AMMONITES. CORNOUAILLES. (Géographie.) Cornwall. Comté d'Angleterre, province_maritime. Il est borné au nord par le canal de Bristol, à l'est par le comté de Devon, au

une nourriture suffisante à des races d'ânes. de mulets, de petits chevaux, de bêtes à cornes, de brebis, de porcs; on élève, en outre, de la volaille et des abeilles. La pêche maritime est abondante, et parmi la grande variété de poissons qu'on trouve sur les cotes, il faut citer la sardine et le pilchard (harengus minor). Les montagnes sont riches en produits minéraux : on y trouve de l'étain, du cuivre, du plomb, du fer, du bismuth, de l'antimoine, de l'arsenic, du cobalt, du wolfram, de l'ardoise, des cristaux, de l'asbeste. La houille et le sel manquent complétement; on rencontre en divers endroits des terres à porcelaine et à potier, entre autres celle appelée pierre savon et pierre de Chine.

Le Cornouailles est, pour le reste comme pour ses productions et son climat, fort différent de toutes les autres parties de l'Angleterre. L'agriculture est négligée et l'industrie presque nulle. La principale richesse du comté consiste dans l'exploitation des mines. On y comptait en 1800 48 mines de cuivre, 28 d'étain, 18 de cuivre et étain, 2 de plomb, 1 de plomb et argent, 1 de cuivre et cobalt, 1 d'antimoine, et plusieurs de manganèse. Le produit des unes et des autres était évalué à 16 millions de francs. Les mines d'étain les plus riches se trouvent dans les environs de Penzance. Les mines de cuivre sont plus productives que celles d'étain : les plus considérables sont dans les environs de Redruth. A cette source de richesse, on ne trouve guère à joindre que l'éducation du bétail et la pêche, dont les produits, surtout le pilchard, s'exportent en Italie, et s'élèvent annuellement à l'importante somme de 12,000,000.

Les habitants aussi forment presque une race à part ils descendent des Gallois, et presque partout les usages, en quelques endroits la langue, rappellent cette origine. L'idiome particulier du pays (the cornish language) est un dialecte du kymr ou gaélique.

Le Cornouailles a été gouverné par ses propres comtes jusqu'à l'avénement d'Édouard III. Depuis cette époque, le fils aîné des rois d'Angleterre est comte de Cornwall par droit de naissance. Le comté, qui fait partie du diocèse d'Exeter, envoie quatre membres au parlement. Il est divisé en 9 districts, qui renferment 30 villes, environ 1,300 villages, et 161 paroisses. Le chef-lieu est Launcestaun.

Le NOUVEAU-CORNOUAILLES, New-Cornwall, est une région qui s'étend le long de cette partie des côtes occidentales de l'Amérique du Nord comprise entre 55° et 58° de latitude septentrionale, depuis l'ObservatoryInlet (canal de l'Observatoire) jusqu'au Cross-Sound (baie de la Croix ). La partie de cette région comprise entre 55° et 56° 30′ appartient à l'Angleterre; le reste fait partie de l'Amérique Russe. La ligne de délimitation a été fixée par le traité de 1825.

Ce pays, bien plus froid que la NouvelleHanovre et la Nouvelle-Géorgie, forme une étroite lisière, bornée à l'est par une chaîne de montagnes et à l'ouest par l'Océan. Les habitants, peu nombreux, sont des Indiens. La végétation se borne presque absolument à des bois de sapins qui couvrent la base des montagnes; cependant, dans quelques parties plus favorisées, comme l'île de Revilla-Gigedo, on trouve quelques fruits, comme la framboise, la groseille, la cornouille. Cette île est située au milieu de la baie de Burraugh, qui s'ouvre sur la côte du territoire anglais.

Will. Borlase, Antiquities of the county of Cornwall; Londres, 1769, in-fol.

Carew, Survey of Cornwall, with notes by Th. Thonkin; Londres, 1821, in-4°.

Polwele, History of Cornwall; Falmouth, 1803-6, 2 vol. in-4°.

Fortescue Hitchins, The history of Cornwall; 1824, 2 vol. in. 4°.

J. Bouchette, British dominations in North-America; Londres, 1831, 2 vol. in-4°.

G.

CORNOUILLER. (Économie forestière.) Le genre Cornouiller, type de la famille des Cornacées, se distingue par les caractères suivants : calice à limbe très-court, quadridenté, soudé avec l'ovaire; corolle à quatre pétales insérés sur le tube du calice avec les étamines, qui sont aussi au nombre de quatre; fruit drupacé, à noyau osseux, biloculaire, à loges polyspermes; feuilles caduques et opposées comme les rameaux. Deux de ces espèces seulement, le cornouiller mâle, cornus mas Linné, et le cor.

nouiller sanguin, cornus sanguinea Linné, croissent dans les forêts de la France et de presque toute l'Europe.

Le cornouiller måle est un arbrisseau souvent buissonneux et acquérant rarement sept à huit mètres de hauteur, et quinze à vingt cen. timètres de diamètre ; ses racines, pivotantes et traçantes, émettent de nombreux rejetons, lorsqu'autour de lui le sol est meuble; sa tige, fréquemment tortueuse et tourmentée, ne s'élève verticalement, qu'au milieu d'un massif serré; ses fleurs jaunes, hermaphrodites, disposées en ombelles simples et munies d'un involucre à quatre folioles concaves, paraissent avant les feuilles, en mars et en avril, et font les délices des abeilles, qui y trouvent un riche butin; son fruit ovale, rouge brun lorsqu'il est bien mur, est assez agréable à manger et sert à faire de bonnes confitures; son bois est recherché des tourneurs : il est très-dur, flexible, difficile à casser, élastique, susceptible d'un beau poli, brun vers le cœur et blanc légèrement nuancé de rouge vers la circonférence; il ne doit être travaillé que lorsqu'il est parfaitement sec: autrement il se tourmente et se fend; on en fait des chevilles, des échelons, des pièces frottantes pour les machines, des alluchons de moulin, des cerceaux, de trèsbons échalas. Il est aussi excellent pour le chauffage et donne un charbon de première qualité.

Cet arbrisseau s'arrange de tous les terrains, bons et mauvais : partout il croft avec lenteur; mais il vit si longtemps, qu'on le considère comme immortel; son tronc vient. il à périr, il repousse de ses racines et s'en forme un nouveau. C'est sur cette grande longévité qu'est fondé l'emploi qu'on en fait, en qualité de pieds-corniers, pour indiquer et perpétuer les limites des propriétés forestières et des coupes annuelles dans les bois soumis au régime forestier.

Le cornouiller sanguin est un petit arbrisseau qui pousse de nombreux rejetons de pied, tend à former des touffes, et atteint rarement la hauteur de cinq à six mètres. Il se reconnaît à ses rameaux relevés, verts en été et rouges de sang en automne, à ses fleurs blanches, disposées en corymbes, dépourvues d'involucre, et auxquelles succèdent de petits fruits ronds qui noircissent en mûrissant; il croft naturellement dans les bois, les haies, les lieux incultes, les terrains rocailleux, et prospère surtout dans les situations fraîches et ombragées; il a du reste le grave défaut de drageonner beaucoup, et d'envahir le terrain au détriment des essences plus importantes que lui on doit donc le considérer comme mort-bois et chercher à le faire disparaître des forêts, bien qu'il ait quelques qualités économiques. Outre

son emploi comme combustible, ses tiges, à l'âge de huit à dix ans, peuvent donner des échalas et des tuteurs d'une longue durée, et ses jeunes rameaux servent à faire des liens de petits ouvrages de vannerie; enfin ses fruits contiennent, dans la proportion du tiers de leur poids environ, une huile grasse d'une odeur désagréable à la vérité, mais qui serait bonne pour la fabrication du savon et pour l'éclairage: nous ignorons si l'on se livre quelque part à son extraction.

Le cornouiller måle et le cornouiller sanguin servent encore à l'ornement des jardins paysagers, où ils produisent un assez bel effet, au deuxième ou au troisième rang des massifs, et en petits bouquets isolés au milieu des gazons. On cultive aussi, pour cet usage le cornouiller à fleur, cornus florida Linné; le cornouiller paniculé et le cornouiller à feuilles alternes, remarquable par ses rameaux disposés en candélabre : ils sont tous les trois originaires de l'Amérique.

Tous les cornouillers peuvent se multiplier facilement de semence, de rejetons et de boutures; mais dans les pépinières, on se contente de quelques pieds-mères dont on marcotte les scions en automne ou dans le courant de l'hiver. Le développement des racines a lieu dans le courant de l'été, et dès l'année suivante on transplante les nouveaux individus.

Dictionnaire d'agriculture de Déterville, art.. COR

NOUILLER.

Mauny de Mornay, Le livre du forestier; Paris, 1838, 1 vol. petit in-12.

J. AUREILLE.

COROMANDEL (COTE DE ). ( Géographie.) Nom de la côte orientale du Dekkan, entre la pointe Calymère, au sud, et la rivière Kitsna. Cette côte, d'une étendue d'environ 150 lieues, est baignée par le golfe du Bengale; c'est une côte droite, sans sinuosités, sans port, basse, sablonneuse, peu profonde (de 6 à 19 m.), couverte de lagunes, obstruée de bancs de sable', inabordable pendant la mousson du nord (d'avril en octobre), plus sûre pendant la mousson du sud (d'octobre en avril); mais où l'on ne peut débarquer qu'à l'aide de bateaux et nonobstant de grands dangers.

Pon

bar, Devicotam, Porto-Novo, Gondelour, dichéry, Sadras, Madras, San-Thome, Pallicate, Mazulipatam. Voy. DEKKAN.

Laplace, Voyage de l'Artémise.

Daussy, Carte du golfe de Bengale, 1839, no 900 du
dépôt de la marine.
Daprès, Neptune oriental et instruction nautique.
L. DUSSIEUX.

CORONÉE. (Géographie et Histoire.) Ville de la Béotie, un peu au sud de Chéronée, non loin du mont Hélicon, près de l'embouchure du Céphise dans le lac Copaïs. A côté était le temple de Minerve Itonia, où siégeait la diète Pambéotique, ou assemblée des députés de toute la Béotie.

Coronée est célèbre dans l'histoire de la Grèce par la bataille qu'Agésilas, général des Lacédémoniens, y livra à l'armée de la ligue formée par Athènes, Thèbes, Argos et Corinthe. L'événement eut lieu l'an 393 avant J. C. Xénophon, qui combattait aux côtés du chef spartiate, dit qu'il ne fut pas livré de son temps combat plus acharné. Agésilas, couvert de blessures, demeura maître du champ de bataille. Cette victoire rétablit les affaires de Lacédémone, amena de nouveaux succès, et mit Sparte bien près de son but ambitieux, la domination sur toute la Grèce, que lui promit bientôt le traité d'Antalcidas.

Au temps de l'Église naissante, Coronée fut une ville épiscopale. Aujourd'hui, ce n'est plus qu'un bourg, appelé Comaria, peu peuplé et d'une faible importance.

CORPS. (Chimie.) Voy. CHIMIE.

CORREGIDOR. (Droit public.) Titre d'une magistrature très-importante dans la Péninsule espagnole. Le corregidor était le premier fonctionnaire public dans les villes et districts qui n'étaient pas le siége d'une audience royale, ou qui n'étaient pas régis par un gouverneur. Là son autorité était sans bornes; il était à la fois juge, administrateur, et chef du corps municipal. Il répondait assez bien à l'urbis præfectus des Romains.

Depuis l'introduction du régime constitutionnel en Espagne, cette dignité a été modifiée; ce n'est guère plus, à présent, qu'une administration de district. Le corregidor est chargé aujourd'hui d'exercer en première instance les fonctions du ministère public tant au civil qu'au criminel, en même temps que certaines branches de la police d'une portion plus ou moins grande du territoire, appelée corregimiento. Le corregimiento est l'emploi, le ministère, la dignité du corrégidor, et aussi la juridiction, le département, le territoire dépendant ou le ressort de cet emploi. Les corregimientos sont divisés en trois classes ou trois degrés, selon leur importance, Les villes principales de cette côte sont, du et rétribués proportionnellement; les corrésud au nord: Negapatnam, Kárikal, Tranque-gidors aussi sont de trois sortes, et se dis

Cette côte porte, dans le pays, le nom de Tamou-Mandoul (pays des Tamouls), en sanskrit Tchola-Mandala (d'où Coromandel), pays de Tchola, nom d'une ancienne dynastie. La côte de Coromandel appartenait aux royaumes de Karnatic et de Tanjaour; aujourd'hui elle est aux Anglais, sauf quelques comptoirs français (Voy. INDE FRANÇAISE), les Hollandais et les Danois ayant cédé à l'Angleterre leurs colonies de Coromandel.

tinguent par des noms différents (corregidores letrados, politicos o de capa y espada, militares). Leurs prérogatives sont à peu près égales; cependant ceux de la seconde et de la troisième classe ont des alcades-majors qui leur sont adjoints comme assesseurs, et ils doivent prendre leurs avis dans les affaires contentieuses.

CORRÈZE (Département de la). (Topogra phie et Statistique.)- Topographie. Formé de la partie méridionale de l'ancien Limousin (le Bas-Limousin), et compris dans la région centrale de la France, le département de la Corrèze a pour limites: au nord, celui de la Haute-Vienne; à l'ouest, celui de la Dordogne; au sud, celui du Lot; à l'est, ceux du Cantal et du Puy-de-Dôme; au nord-est celui de la Creuse. Sa superficie est de 582,796 hectares, ainsi répartis :

Contenances imposables.

Landes, pâtis, bruyères.

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164,330 h.

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Le nombre des propriétaires est de 58,130; celui des parcelles, de 1,024,133.

Les montagnes du nord du département forment un des points culminants de la ligne de faite qui sépare le bassin de la Loire de celui de la Dordogne. Le partage des eaux entre les deux bassins a lieu au plateau de Mille-Vaches, situé aux confins des départements de la Corrèze et de la Creuse. Le mcnt Oudouze, qui les couronne, rivalise avec le Puy-de-Dôme; sa hauteur au dessus du niveau de la mer est de 1,357 mètres, élévation que le Puy-de-Dôme T. XI.

ENCYCL. MOD.

ne surpasse que de 28 mètres. Une chaine secondaire descend entre les vallées de la Corrèze et de la Vézère, du nord au sud du département; c'est dans cette chaîne que se voit le groupe des Monaidières, dont la triple cime est remarquable par son aspect et son élévation.

La pente générale du département est du nord-est au sud-ouest; cette direction est commune à ses trois principales rivières, la Dordogne, la Vézère et la Corrèze. La plus importante, la Dordogne, limite ou arrose les parties est et sud-est du département, où elle reçoit la Chavanoux, la Diége, la Trousonne, la Lazége, la Doustre et la Marone. La Vézère, autre affluent plus important de la Dordogne, à laquelle elle se réunit dans le département de ce nom, sort du plateau de Mille-Vaches, ainsi que la Corrèze, dont notre département a pris son nom, et qui s'y réunit à la Vézère. De toutes ces rivières, la Dordogne est la seule navigable.

A l'exception de quelques vallées alluvionales, le sol est partout d'une qualité médiocre, et le tiers des terres du département est absolument inculte.

Cinq routes royales (parcours total, 364,403 mètres) et cinq routes départementales (parcours total, 200,158 mètres) établissent les grandes communications intérieures et extérieures.

Climat. La proximité des régions élevées qui dominent le département au nord et à l'est, y rend la température moyenne assez froide. Les hivers y sont longs et rigoureux. Les vallées profondes et encaissées de la Corrèze et de ses affluents sont, en autome, exposées à des brouillards épais et persistants. En général, les changements dans la température sont brusques et fréquents. Les vents du nord et de l'est y dominent.

Productions. Histoire naturelle. Les che. vaux limousins, quoique dégénérés depuis un demi-siècle, sont depuis longtemps célèbres comme animaux de trait et de labour; l'espèce de l'âne y est aussi forte et nombreuse; mais les races de bêtes bovines sont inférieures. Dans le nord du département, on nourrit une race de moutons indigènes grande et vigoureuse. Le département élève beaucoup de cochons; les chèvres y sont aussi très-multipliées. Le gibier de toute nature est abondant et excellent. Toutes les rivières sont très-poissonneuses.

Dans les bois et les plantations isolées, les essences qui dominent sont le chêne, le bou. leau, le hêtre, l'aulne et le peuplier. Il existe aussi des plantations considérables de noyers et de châtaigniers.

Le département renferme des mines, de cuivre, de fer, de plomb argentifère, d'antimoine, de houille, etc.; on y trouve des ardoi

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