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terminée par une pointe arrondie, courte et épaisse, surmontée de trois petits appendices divergeant sur les côtés. Bois de Chérupeaux (Loiret).

5° Quercus platyphilla, LAM. Chênes à longues feuilles (Tab. III, fig. 5).

C'est un arbre de première grandeur à tige droite, nue et élevée. Feuilles longuement pétiolées, d'un vert tendre et peu luisant en dessus, vert clair et mat en dessous, à nervures jaunâtres, à peine pubescentes aux aisselles en dessous, lorsqu'elles sont dans leur entier développement; elles sont grandes, obovales, allongées, sinuées à dents régulières, nombreuses, plus ou moins profondément incisées, se prolongeant légèrement à la base sur le pétiole qui est court et d'un brun jaunâtre. Cupules en forme de coupe surbaissée, recouvertes d'écailles plates et mince de couleur grise, brune, verdâtre avec l'extrémité supérieure légèrement apprimée et de couleur quelquefois un peu orangée. Glands sessiles agglomérés par trois ou quatre autour des jeunes pousses; ils sont oblongs, coniques, plus larges à la base qu'à l'extrémité supérieure, qui n'est point déprimée et terminée par une pointe arrondie, grise, surmontée d'un anneau roux portant trois appendices minces, courts, peu divergents de la perpendiculaire.

Forêt des Bordes, près Châteauneuf-sur-Loire,

et école des Barres (Loiret).

6° Quercus glomerata, LAM. Chêne à fruits agglomérés (Tab. III, fig. 6).

Feuilles ovales à dents nombreuses, régulières, aiguës et de moyenne grandeur, arrondies vers la base qui est légèrement pédonculée; feuillage vert-pâle terne en dessus, vert plus pâle et mat en dessous, avec les nervures brunes

jaunâtre-clair. Cupules en forme de coupe haute et plate à la base, renfermant le gland à moitié ou au tiers; elles sont recouvertes d'écailles triangulaires d'un brun-noirâtre à la base et d'un beau roux orangé au sommet, qui est fortement apprimé contre la cupule. Glands sessiles adhérents. aux jeunes pousses ou supportés par des pivots courts, épais, de couleur marron-clair, autour desquels sont réunis des paquets de glands composés de trois à six, leur forme est ovoïde, plus ou moins allongée ou raccourcie, la base toujours plus grosse que le sommet qui est convexe et terminé par une pointe cylindro-conique surmontée de trois appendices très-courts divergeant peu de la perpendiculaire.

Bois de Chérupeaux, commune de Tigy (Loiret).

7° Quercus laciniata, LAM. Chêne à feuilles lacinées (Tab. III, fig. 7).

Arbre médiocre et le plus souvent arbrisseau trèsrameux. Feuilles d'un vert tendre peu luisant en dessus, vert pâle en dessous avec les nervures rougeâtres, petites, ovales, oblongues, élégamment et profondément découpées, en lobes ondulés, crispés sur les bords qui se terminent en pointes plus ou moins arrondies; feuillage ramassé par touffes sur des ramules effilées, droites et grêles, à pétioles longs et rougeâtres, ainsi que les jeunes pousses. Cupules de moyenne grandeur en forme de coupe demisphérique, recouvertes d'écailles apprimées et rugueuses de couleur gris brun ferrugineuse; elles recouvrent environ la moitié du gland. Glands très-petits, sessiles, portés au nombre de un, deux ou trois sur des pivots courts et épais moins longs que le pétiole, leurs formes sont coniques, plus larges à la base qu'au sommet qui est convexe, fortement recouvert d'un léger duvet gris blanchâtre et terminé

par une pointe cylindrique aussi longue qu'épaisse, couronnée par trois appendices recourbés horizontalement. Bois de Chérupaux (Loiret).

Les observations que je présente ici ne sont qu'une faible ébauche de ce qui nous reste à faire. L'étude et la persévérance nous conduiront, j'en suis certain, à reconnaître le rôle insignifiant que jouent les actions physiques quant à l'espèce. Elles nous prouveront que toutes nos variétés dans l'espèce ne sont dues qu'aux métissages et hybridations qui s'effectuent quelquefois entre ces espèces affines.

Si j'ai commis quelques erreurs dans ce travail, l'expérience des semis pourra seule trancher la question. Les sols et les climats ne pouvant changer l'espèce, la multiplicité des variétés que nous présentent nos chênes communs sont la preuve évidente des nombreuses espèces qu'ils renferment.

(Les figures sont réduites au tiers de la grandeur naturelle).

SUR

LE MÉMOIRE QUI PRÉCÉDE

Par M. DUCHALAIS.

Séance du 19 janvier 1877.

MESSIEURS,

J'ai à vous rendre compte du travail de M. le baron de Morogues dans lequel il vous présente le résultat d'observations qu'il a faites sur les chênes de nos pays.

Ce travail, Messieurs, est la suite d'un mémoire du même auteur qui traitait de l'espèce en général. Les observations sur les chênes ne sont que l'application des idées émises dans cette première étude.

M. de Morogues déclare avoir découvert dans notre région de nouvelles espèces dans le genre chêne.

La première question, qui se présente, est donc de trouver une bonne définition de l'espèce, et, bien que notre collègue dise, dès le début, que les botanistes et les forestiers se servent « d'arguments oiseux toutes les fois qu'on traite avec eux cette grave question de l'espèce, j'emprunterai néanmoins ma définition à un forestier qui est en outre un botaniste, à M. Mathieu, Sous-Directeur et professeur de botanique à l'École forestière de Nancy.

L'espèce, dit M. Mathieu, est la collection de tous les individus qui se ressemblent entr'eux, qui ressemblent à leurs parents et dont tous les petits leur ressembleront.

Elle peut offrir certaines modifications accidentelles qui ne se perpétuent pas. Les modifications n'intéressent nécessairement que des caractères d'un ordre tout-à-fait secondaire tels que la couleur et la taille. »

Telle est, Messieurs la définition qui m'a semblé le mieux répondre à la question. Il en résulte que, pour qu'un être, soit animal, soit végétal, puisse être qualifié du nom d'espèce, il faut que tous les produits qui en résultent ressemblent au type choisi et que si on s'est attaché dans la création d'une nouvelle espèce à certaines modifications du type primitif, celles-ci doivent se perpétuer.

C'est d'après ces données que botanistes et forestiers n'avaient admis jusqu'ici pour les chênes de notre région que les grandes divisions et seules espèces, connues sous les noms de chêne rouvre, pedonculé, cerris, tauzin et dans ces grandes divisions a été intercalé un plus ou moins grand nombre de variétés suivant le caprice de chacun. Quelques-unes de ces variétés, décrites par M. de Morogues, sont élevées au rang d'espèces et pour cela, il s'appuie sur le fait suivant.

«Les nombreux semis de chênes que j'ai faits dans ma terre de la Caille, département du Loiret, m'ont prouvé que dans l'acte de la reproduction, ces soi-disant variétés se conservent de génération en génération et l'examen que l'on peut en faire me semble bien suffisant pour convaincre les plus incrédules à cet égard.

D

Le fait ci-dessus constaté que dans les semis exécutés à la Caille, il s'est présenté des nuances parmi les chênes qui ont végété; mais dans ce cas l'auteur aurait dû dire si ces soi-disant variétés » paraissaient isolément, par groupes et dans quelle proportion. En outre, les glands << provenant des anciennes forêts» qui ont servi à exécuter les semis ont-ils été récoltés sur des arbres choisis à l'avance par M. de Morogues et représentant ses types? Si,

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