Chefs-d'œuvres de P. Corneille, Volume 1

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L. de Bure, 1824
 

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Popular passages

Page 27 - Rodrigue. — Parlons bas ; écoute. Sais-tu que ce vieillard fut la même vertu, La vaillance et l'honneur de son temps ? le sais-tu ? Le Comte. — Peut-être. Don Rodrigue. — Cette ardeur que dans les yeux je porte, Sais-tu que c'est son sang ? le sais-tu ? Le Comte.
Page clxx - Cela aiderait à tromper l'auditeur, qui ne voyant rien qui lui marquât la diversité des lieux, ne s'en apercevrait pas, à moins d'une réflexion malicieuse et critique, dont il y en a peu qui soient capables, la plupart s'attachant avec chaleur à l'action qu'ils voient représenter.
Page 78 - Ils abordent sans peur; ils ancrent, ils descendent, Et courent se livrer aux mains qui les attendent. Nous nous levons alors, et tous en même temps Poussons jusques au ciel mille cris éclatants ; Les nôtres ' à ces cris, de nos vaisseaux répondent : Ils paraissent armés ; les Maures se confondent ; L'épouvante les prend à demi descendus ; Avant que de combattre ils s'estiment perdus.
Page 215 - Toujours en moins de rien se dissipe en fumée. C'est aux rois, c'est aux grands, c'est aux esprits bien faits, A voir la vertu pleine en ses moindres effets ; C'est d'eux seuls qu'on reçoit la véritable gloire; Eux seuls des vrais héros assurent la mémoire.
Page 129 - ... S'il m'empêchait de voir en quels lieux je suis née. Albe, où j'ai commencé de respirer le jour, Albe, mon cher pays et mon premier amour, Lorsque entre nous et toi je vois la guerre ouverte, Je crains notre victoire autant que notre perte. Rome, si tu te plains que c'est là te trahir, Fais-toi des ennemis que je puisse haïr.
Page 63 - Si j'en obtiens l'effet, je t'engage ma foi De ne respirer pas un moment après toi. Adieu; sors, et surtout garde bien qu'on te voie.
Page 179 - Deux jouissent d'un sort dont leur père est jaloux. Que des plus nobles fleurs leur tombe soit couverte ; La gloire de leur mort m'a payé de leur perte : Ce bonheur a suivi...
Page 149 - Le frère d'une femme et l'amant d'une sœur; Et, rompant tous ces nœuds, s'armer pour la patrie Contre un sang qu'on voudrait racheter de sa vie ; Une telle vertu n'appartenait qu'à nous. L'éclat de son grand nom lui fait peu de jaloux, Et peu d'hommes au cœur l'ont assez imprimée Pour oser aspirer à tant de renommée. CURIACE. II est vrai que nos noms ne sauraient plus périr.
Page iii - Il est vrai que l'un a été bien plus haut que l'autre ; mais ce n'est pas qu'il ait eu plus de force, c'est seulement qu'il a pris son vol d'un lieu plus élevé. Par la même raison, de deux auteurs dont les ouvrages sont d'une égale beauté, l'un peut être un homme fort médiocre, et l'autre un génie sublime. Pour juger de la beauté d'un ouvrage, il suffit donc de le considérer en lui-même; mais pour juger du mérite de l'auteur, il faut le comparer à son siècle.
Page 17 - Comte, sois de mon prince à présent gouverneur : Ce haut rang n'admet point un homme sans honneur ; Et ton jaloux orgueil, par cet affront insigne, Malgré le choix du roi, m'en a su rendre indigne. Et toi, de mes exploits glorieux instrument, Mais d'un corps tout de glace inutile ornement, Fer jadis tant à craindre, et qui, dans cette offense.

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