Libertinage et figures du savoir: rhétorique et roman libertin dans la France des Lumières, 1734-1751

Front Cover
Presses de l'Université Laval, 2001 - Enlightenment - 273 pages
" Je suis corps et je pense ", déclare Voltaire en 1734 dans ses Lettres philosophiques, et telle est bien la nouvelle maxime que développe et illustre le roman libertin à la même époque. En magnifiant la dimension sensible de l'intelligence et de la parole, celui-ci cherche à rendre l'intensité physiologique et sensitive de l'expérience vécue en " peignant " la transformation de nos sensations en idées. Nourri par la philosophie des Lumières, le libertinage romanesque cultive en même temps une prose qui confère à la représentation des désirs une force d'enchantement suffisante pour fixer l'attention et surprendre, renverser le préjugé et séduire. Jamais autant que dans le roman libertin, les spéculations les plus savantes de la raison critique et les mouvements les plus frivoles de la sensibilité ne semblent avoir parlé à ce point le même langage. En entremêlant la licence des mœurs et les audaces de la pensée, les auteurs libertins parviennent ainsi à captiver les sens et l'esprit du lecteur au profit d'une entreprise romanesque originale où le savoir s'accomplit dans le bonheur de l'expression. Indissociable de l'évolution des théories du discours au XVIIIe siècle, pareille promotion de l'idée de séduction et de plaisir invite dès lors à interroger le domaine souvent méconnu des traités de rhétorique de la première moitié du siècle qui forment les archives d'un art de dire destiné à s'épanouir dans l'écriture libertine.

From inside the book

Contents

Section 1
1
Section 2
13
Section 3
23
Copyright

15 other sections not shown

Other editions - View all

Common terms and phrases

Bibliographic information