QUAND IAMBES UAND au mouton bêlant la sombre boucherie Ouvre ses cavernes de mort; Pauvres chiens et moutons, toute la bergerie Ne s'informe plus de son sort! Les enfants qui suivaient ses ébats dans la plaine, Qui le baisaient en foule, et sur sa blanche laine Sans plus penser à lui, le mangent s'il est tendre. J'ai le même destin. Je m'y devais attendre. Oubliés comme moi dans cet affreux repaire, Pendus aux crocs sanglants du charnier populaire, Que pouvaient mes amis? Oui, de leur main chérie A versé quelque baume en mon âme flétrie ; Mais tout est précipice. Ils ont eu droit de vivre. En dépit de Bavus, soyez lents à me suivre; J'ai moi-même, à l'aspect des pleurs de l'infortune, A mon tour, aujourd'hui, mon ma'heur importune; Vivez, amis, vivez en paix. LA MARIE-JOSEPH CHENIER LE CHANT DU DÉPART UN DÉPUTÉ DU PEUPLE. A victoire en chantant nous ouvre la barrière; Et du nord au midi la trompette guerrière Chœur des guerriers. La république nous appelle, UNE MÈRE DE FAMILLE. De nos yeux maternels ne craignez pas les larmes : Nous devons triompher quand vous prenez les armes; Chœur des mères de famille-La république, etc. DEUX VIEILLARDS. Que le fer paternel arme la main des braves; Quand les tyrans ne seront plus. Chœurs des vieillards-La république, etc. UN ENFANT. De Barra, de Viala le sort nous fait envie ; Les républicains sont des hommes, Les esclaves sont des enfants! Chœur des enfants—La république, etc. UNE ÉPOUSE. Partez, vaillants époux, les combats sont vos fêtes; Partez, modèles des guerriers; Nous cueillerons des fleurs pour en ceindre vos têtes, Et si le temple de Mémoire Nos flancs porteront vos vengeurs. Chœur des épouses-La république, etc. UNE JEUNE FILLE. Et nous, sœurs des héros, nous qui de l'hyménée Si, pour s'unir un jour à notre destinée, Et que leur sang dans les batailles Ait coulé pour l'égalité. Chœur des jeunes filles-La république, etc. TROIS GUERRIERS. Sur le fer, devant Dieu, nous jurons à nos pères, A nos représentants, à nos fils, à nos mères, En tous lieux, dans la nuit profonde Les Français donneront au monde Chœur général-La république, etc. Depuis ce jour me promène Et la feuille de laurier! CHATEAUBRIAND LE MONTAGNARD EXILÉ COMBIEN j'ai douce souvenance Du joli lieu de ma naissance! Ma sœur, qu'ils étaient beaux les jours O mon pays, sois mes amours Te souvient-il que notre mère Nous pressait sur son cœur joyeux, Et nous baisions ses blancs cheveux Ma sœur, te souvient-il encore Et de cette tant vieille tour Du Maure, Où l'airain sonnait le retour |