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third parts; there are but two rhymes. The lines of the rondeau have also usually eight syllables (see p. 6).

The triolet consists of eight lines, usually octosyllabic. The first line is twice repeated, in the fourth and seventh places, and the second line is repeated once, making the final one. There are but two rhymes (see p. 298).

The sonnet has fourteen lines, usually Alexandrines, and is made up of two parts, one of eight lines, called the octave, and one of six, called the sestet; the rule allows but two rhymes to the octave and three others to the sestet; the arrangement of the rhymes is inflexible for the strict Petrarchan type (see below), but considerable variations from it are common. For sonnets of the strict type see pp. 257, 263, 280; for others showing variations see pp. 8, 13, 14, 199.

The rhyme arrangement of these various forms is most clearly shown by letters as follows, capital letters indicating lines that are repeated. Ballade eight lines, ababbcbC, ababbcbC, ababbcbC, bcbC; ten lines, ababbccdcD, ababbccdc D, ababbccdcD, ccdcD. Rondel: ABba, abAB, abba A. Rondeau: aabba, aab refrain, aabba refrain. Triolet: A BaAabAB. Sonnet: abba abba ccdede.

For reference: Th. de Banville, Petit traité de poésie française, 1872; F. de Gramont, les Vers français et leur prosodie, 1875; Becq de Fouquières, Traité général de versification française, 1879; A. Tobler, Vom französischen Versbau alter und neuer Zeit, Berlin, 1880, 3d edition, 1894, French translation with excellent preface by Gaston Paris, 1885; Clair Tisseur, Modestes observations sur l'art de versifier, Lyon, 1893; A. Bibesco, la Question du vers français et la tentative des poètes décadenas, 1893, 2d edition, with preface by Sully Prudhomme, 1896.

CHARLES D'ORLÉANS

NOUVELLES

BALLADE

ont couru en France,

Par maints lieux, que j'estoye mort;

Dont avoient peu de desplaisance
Aucuns qui me hayent à tort ;
Autres en ont eu desconfort,
Qui m'ayment de loyal vouloir,
Comme mes bons et vrais amis;
Si fais à toutes gens savoir
Qu'encore est vive la souris.

Je n'ay eu ne mal ne grevance,
Dieu mercy, mais suis sain et fort,
Et passe temps en esperance
Que paix, qui trop longuement dort,
S'esveillera, et par accort

A tous fera liesse avoir;

Pour ce, de Dieu soyent maudis
Ceux qui sont dolens de veoir
Qu'encore est vive la souris.

Jeunesse sur moy a puissance,
Mais Vieillesse fait son effort
De m'avoir en sa gouvernance ;
A present faillira son sort,
Je suis assez loing de son port.

De pleurer vueil garder mon hoir;
Loué soit Dieu de Paradis,

Qui m'a donné force et povoir,
Qu'encore est vive la souris.

Nul ne porte pour moy le noir.
On vent meilleur marchié drap gris;
Or tiengne chascun, pour tout voir,
Qu'encore est vive la souris.

RONDEL

LAISSEZ-MOY penser à mon aise,
Helas! donnez-m'en le loysir.

Je devise avecques Plaisir
Combien que ma bouche se taise.

Quand Merancolie mauvaise
Me vient maintes fois assaillir,
Laissez-moy penser à mon aise,
Helas! donnez-m'en le loysir.

Car enfin que mon cœur rapaise
J'appelle Plaisant Souvenir,

Qui tantost me vient rejouir.

Pour ce, pour Dieu! ne vous deplaise,

Laissez-moy penser à mon aise.

RONDEL

E temps a laissié son manteau

LE

De vent, de froidure et de pluye,

Et s'est vestu de brouderye,

De soleil luyant, cler et beau.

Il n'y a beste, ne oyseau,

Qu'en son jargon ne chante ou crye:

Le temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye.
Riviere, fontaine et ruisseau
Portent, en livrée jolie,

Gouttes d'argent, d'orfavrerie,
Chascun s'abille de nouveau :

Le temps a laissié son manteau.

RONDEL

LES fourriers d'Esté sont venus
Pour appareillier son logis,

Et ont fait tendre ses tappis,
De fleurs et verdure tissus.

En estandant tappis velus,
De vert herbe par le pais,

Les fourriers d'Esté sont venus
Pour appareillier son logis.

Cueurs d'ennuy pieça morfondus,
Dieu mercy, sont sains et jolis;
Alez vous en, prenez pais,
Yver, vous ne demourrez plus:
Les fourriers d'Esté sont venus.

RONDEL

DIEU! qu'il la fait bon regarder,

La gracieuse, bonne et belle!

Pour les grans biens qui sont en elle
Chascun est prest de la louer.

Qui se pourrait d'elle lasser ?
Tousjours sa beauté renouvelle;
Dieu ! qu'il la fait bon regarder
La gracieuse, bonne et belle!

Par deçà, ne delà la mer
Ne sçay dame ne damoiselle

Qui soit en tous biens parfaits telle—
C'est ung songe que d'y penser:
Dieu! qu'il la fait bon regarder!

FRANÇOIS VILLON

BALLADE DES DAMES DU TEMPS JADIS DICTES-MOY où, n'en quel pays,

Est Flora, la belle Romaine;

Archipiada, ne Thais,

Qui fut sa cousine germaine ;
Echo, parlant quand bruyt on maine
Dessus riviere ou sus estan,

Qui beauté eut trop plus qu'humaine?
Mais où sont les neiges d'antan !

Où est la tres sage Helois,

Pour qui fut blessé et puis moyne
Pierre Esbaillart à Sainct-Denys
(Pour son amour eut cest essoyne) ?
Semblablement, où est la royne
Qui commanda que Buridan

La

royne

Fust jetté en ung sac en Seine?...
Mais où sont les neiges d'antan ?
Blanche comme ung lys,
Qui chantait à voix de sereine;
Berthe au grand pied, Bietris, Allys;
Harembourges, qui tint le Mayne,
Et Jehanne, la bonne Lorraine,
Qu'Anglais bruslerent à Rouen ;
Où sont-ilz, Vierge souveraine?.....
Mais où sont les neiges d'antan!

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