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ET

TOUS LES FABULISTES,

OU

LA FONTAINE

COMPARÉ

AVEC SES MODÈLES ET SES IMITATEURS.

NOUVELLE ÉDITION,

Avec des Observations critiques, grammaticales,
littéraires, et des notes d'Histoire Naturelle ;

PAR M. N. S. GUILLON.

Illi... Nil viget quidquam simile aut secundum.
HORAT. Libr. I. Od. 11.

TOME SECOND.

CA PARIS,

CHEZ la Ve.NYON, libraire, rue du Jardinet, no. 2.

A MILAN,

A la Librairie française de J. L. NYON.

DE L'IMPRIMErie de stouPE. AN XI.

--

1803.

1878, April 29. Minot fund.

DE L'AUTEUR.

VOICI U OICI un second Recueil de Fables que je présente au Public (1). J'ai jugé à propos de donner à la plupart de celles-ci un air et un tour un peu différent de celui que j'ai donné aux premières, tant à cause de la différence des sujets, que pour remplir de plus de variété mon Ouvrage (2). Les traits familiers que j'ai semés avec assez d'abondance dans celles-là, convenoient bien mieux aux inventions d'Esope, qu'à ces dernières, où

(1) Cet avertissement est de 1678, dix ans après la publication de la première partie. La Fontaine avoit alors cinquante-cinq ans. Ce second Recueil de fables se divise, comme le premier dans les anciennes éditions, en deux parties, dont la première s'étend du septième Livre au douzième, publié en 1693. L'année suivante, le libraire Barbin ajouta aux Livres précédens le douzième, suivi des Minéïdes ou Filles de Minée.

(2) Cette différence, tres-sensible dans le premier et dans le second Recueil des fables, a donné lieu à des jugemens bien divers. L'abbé Furetière, homme haineux, vindicatif, avoit exhalé sa bile contre tout l'ouvrage. Baillet rendit sa critique plus imposante, en y mêlant quelques éloges. Dans l'ouvrage, où il se supposoit organe Tome II.

j'en use plus sobrement, pour ne pas tomber en des répétitions car le nombre de ces traits n'est pas infini. Il a donc fallu que j'aie cherché d'autres enrichissements, et étendu davantage les circonstances de ces récits, qui d'ailleurs me sembloient le demander de la sorte. Pour peu que le Lecteur y prenne garde, il le reconnoîtra lui-même : ainsi je ne tiens pas qu'il soit nécessaire d'en étaler ici les raisons, non plus que de dire où j'ai puisé ces derniers sujets. Seulement je dirai, par reconnoissance, que j'en dois la plus

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du public et des Savans, il prononça que les premières fables étoient plus estimées que les dernières. (Jugem. des Savans, Tom. IV, in-4°. p. 4153.). Voltaire accoutuma les Parisiens à dire que l'âge avoit rendu La Fontaine long conteur. Divers Compilateurs le répétèrent, parce qu'ils l'avoient trouvé écrit dans les feuilles. de l'oracle. (Voy. Encycl. Littér. T. I, in-8°. p. 548.), Les étrangers le répétèrent sur parole. MM. Blacwel, Beattie, Lessing, littérateurs si distingués d'ailleurs l'apprirent à l'Europe. M. Aubert eut beau choisir dans cette seconde partie, et ses modèles, et les exemples des préceptes qu'il donne sur le genre; il eut beau établir des comparaisons où la balance dans ses mains semble pencher en faveur de cette même partie; Champfort tint bon, et tout philosophe qu'il vouloit qu'on le crût, il s'opiniâtra à trouver inférieures les dernières fables, quoique bien plus philosophiques.

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