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de mouche (conférez les pages 201 de la re édition, et 149 de la 2de): la 4o édition réparera cette omission. La deuxième édition des Caractères a reçu au cours de la vente deux cartons : l'un, p. 123, ligne 11, corrigeant une faute d'impression, substitue un fat à un fait; l'autre, p. 259, ligne 14, rétablit la variante de n'en attendre rien, qu'un carton avait introduite dans la première édition et dont cependant il n'a pas été tenu compte dans la réimpression de la seconde, composée sur un volume qui avait conservé la leçon d'en attendre tout.

Un grand nombre de volumes qui portent sur le titre les mots de seconde édition appartiennent à la troisième. Alors que la vente était déjà commencée, le titre fautif a été remplacé par un titre nouveau avec la mention: Troisième édition1. La composition n'étant pas la même dans les deux éditions, il est facile de distinguer les exemplaires de la troisième parmi ceux qui portent le titre de seconde édition.

Le tableau suivant (où la lettre A désignera la véritable seconde édition, et la lettre B celle qui, quel que soit le titre de ses exemplaires, est une troisième), contient les différences que l'on remarque tout d'abord entre elles et qui empêchent de les confondre.

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1. Un exemplaire de la 3e édition, ayant fait jadis partie de la bibliothèque de M. Daguin, aurait suffi à témoigner de l'identité de la seconde B et de la troisième : cet exemplaire avait reçu d'abord un feuillet portant le titre de « Seconde édition »>, feuillet qui a été remplacé par un autre avec le titre « Troisième édition » ; le premier feuillet a laissé sur son remplaçant l'empreinte des mots : « Seconde édition ».

2. L'Errata ne relève pas toutes les fautes. Voyez, p. 202, ligne 7 : « chose deues » ; p. 211, , à la fin : « C'est là », etc.

Nous ferons remarquer, par surcroît, que la lettre ornée de la page 1 n'est pas la même dans l'une et l'autre édition, non plus que les fleurons ou culs-de-lampe des pages 103 et 105: le fleuron de la page 103 est composé d'ornements typographiques dans A, tandis qu'il est gravé dans B, où, en outre, le fleuron de la page 105 est d'une gravure plus fine que dans A. Enfin, l'édition B a omis non seulement un pied de mouche à la page 149 comme l'édition A (la pagination est la même dans les deux éditions), mais encore trois autres pieds de mouche, p. 110, 140 et 188: pures fautes de distraction qui ne se renouvelleront pas dans la 4e édition.

Et maintenant que l'on compare aux exemplaires de la seconde édition B ceux de la troisième, et l'on se convaincra qu'ils appartiennent à la même édition : le titre de la troisième est un carton substitué au titre de la seconde B. Même composition, mêmes signatures, mêmes fautes d'impression', mêmes lettres ornées, mêmes fleurons, hors un le feuillet 3-4 est un carton dans la seconde B, et en est un autre dans la troisième; la disposition du fleuron typographique de la page 4 n'est pas la même dans l'un et l'autre carton. C'est la seule différence que j'aie remarquée.

De la seconde A à la seconde B ou plutôt à la troisième, il y a environ trente variantes à noter: elles sont indiquées au bas de notre

texte.

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2 bis. Les Caractères de Théophraste, etc. Lyon, Thomas Amaulry, rue Merciere, au Mercure galant, M DC LXXXVIII, in-12.

Discours sur Théophraste, 30 feuillets non chiffrés; Caractères de Théophraste et Caractères de la Bruyère, 1-308; 1 feuillet pour le privilège.

Cette édition, qui est parfois présentée comme la réimpression de la re, est la reproduction, page pour page, de la seconde A, de la

véritable seconde.

Un traité était intervenu entre Michallet et Amaulry, lequel a pris soin de donner le texte du privilège concédé à Michallet, et d'avertir le lecteur que Michallet lui en avait « fait part suivant l'accord fait

entre eux. >>

Il s'est rencontré quelques exemplaires portant la date 1678 au lieu de 1688, et de la différence des dates on a conclu qu'Amaulry avait imprimé en 1688 deux éditions, celle qui est faussement datée étant la première. Bien que nous n'ayons pas eu l'occasion de comparer des exemplaires de l'une et l'autre date, il nous paraît certain qu'Amaulry n'a publié qu'une seule édition en 1688 et que le titre, imprimé tout d'abord avec une faute de date, a été presque immédiatement remplacé par un carton régulièrement daté. Le premier titre portait le nom seul de Michallet, accompagné d'un monogramme qui n'était pas le même que celui des éditions parisiennes. Peut-être Amaulry avait-il projeté tout d'abord de publier une contrefaçon, puis, se ravisant, avaitil fait un accord avec Michallet et réimprimé le titre avec une date rectifiée, son propre nom et son adresse.

Dans la Bibliographie des principales éditions originales d'écrivains français du XVe au XVIIIe siècle, p. 433, M. J. Le Petit signale à tort

I. Page 3 (non chiffrée) du Discours sur Théophraste, ligne 1, evamine; p. 13 du même Discours: Ansi; p. 123, ligne 14, merire, etc.

3.

4.

comme une particularité de cette édition la reproduction, à la page 222, d'une leçon qu'il ne s'attendait pas à y rencontrer. Il s'agit de la réflexion 16 du chapitre de l'Homme, tome III, p. 17 de notre édition, qui commence dans la première édition originale par les mots : Pénétrant à fond et dans la seconde par les mots : L'on demande pourquoi. C'est à juste titre que la première édition de Lyon, imprimée d'après un texte de la seconde de Paris, donne la variante: L'on demande pourquoi. Si M. Le Petit s'est étonné de rencontrer cette prétendue variante dans l'édition lyonnaise, c'est qu'il a cru cette édition copiée sur la première de Paris, ce qui est inexact; que de plus il attribuait fautivement aux exemplaires de second état de la première édition une variante qui n'apparaît que dans la seconde.

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Les Caractères de Théophraste, etc. Troisième édition. Paris, Michallet, MDCLXXXVIII, in-12.

I feuil

Discours sur Théophraste, 30 feuillets non chiffrés ; Caractères de Théophraste, p. 1-97; Caractères de la Bruyère, p. 98-308. pour le privilège.

let

Nous avons décrit ci-dessus, no 2, cette 3e édition, dont un assez grand nombre d'exemplaires portent abusivement le titre de «< Seconde édition ».

Pour compléter les détails que nous avons déjà donnés sur cette troisième édition, ajoutons qu'un certain nombre d'exemplaires ont reçu deux cartons. À la page 3, ligne 3, où se lit le mot doivent, le premier a substitué le mot devront. P. 246, ligne 10-11, aux mots: « rougir mesme du nom de philosophie », le second carton a substitué les mots : «< rougir du nom de philosophe ».

Les Caractères de Théophraste, etc. Quatrième édition, corrigée et augmentée. Paris, Michallet, M DC LXXXIX, in-12.

Discours sur Théophraste, 20 feuillets non chiffrés; Caractères de Théophraste, p. 1-75; Caractères de la Bruyère, p. 77-4251; 1 page et 2 feuillets non chiffrés pour la table et le privilège.

Achevé d'imprimer pour la 4e fois le 15 février 1689.

Cette édition, que l'on annonce comme « corrigée et augmentée », a reçu des développements nouveaux, dans 12 caractères, par l'addition qui a été faite d'un ou de plusieurs alinéas à chacun d'eux; elle contient, d'autre part, 351 nouvelles remarques ou nouveaux caractères. Au total, elle en renferme 764 2. La Bruyère mêle aux caractères déjà

1. Il y a une faute de pagination après le feuillet K, qui se termine à la page 248 : la première page de la feuille L, qui devrait être marquée 249, est numérotée 279, la suivante 280, et ainsi de suite; l'édition a donc, non compris le Discours sur Théophraste, 395 pages et non 425.

2. Il pourra sembler, à la première vue, que, si les caractères de la rre édition s'élèvent à 420, la 4o, qui en renferme 351 nouveaux, doit en contenir 771. Mais, comme nous l'avons déjà fait remarquer, la Bruyère, d'une édition à l'autre, modifie la division de ses remarques, augmentant ici, diminuant là le nombre des signes d'imprimerie qui les séparent. De la 4e à la 8e édition, ces remaniements, auxquels il faut ajouter les transpositions que nous avons indiquées ailleurs, changeraient le total des remarques qui composent chacun des chapitres, lors même qu'ils n'auraient reçu aucune addition, et parfois le diminueraient, ainsi qu'on peut le voir en comparant le cha

publiés un grand nombre de portraits satiriques: aussi juge-t-il nécessaire d'inscrire, au verso du faux titre, l'épigraphe, tirée d'Erasme, que ne portent pas les éditions antérieures. Son livre maintenant est moins un recueil de remarques qu'un recueil de caractères, et il substitue, dans la réflexion qui le termine, ce dernier mot à celui de remarques, qu'il avait précédemment écrit : « Si l'on ne goûte point ces caractères, etc. »>

L'augmentation de l'ouvrage fit modifier l'impression. Le Discours sur Theophraste, dont la seconde partie est une véritable préface de l'œuvre personnelle de la Bruyère, y est, comme dans les éditions précédentes, imprimé en caractères plus gros que le reste du volume; mais la traduction de Théophraste et l'ouvrage de la Bruyère y sont resserrés, par suite de l'emploi de plus petits caractères.

Au cours de la vente cette édition a reçu 15 cartons, qui n'y ont pas été introduits en même temps. Il n'était sans doute pas encore sorti de la librairie un seul volume lorsque la Bruyère exigea l'impression de 9 cartons, et ce nombre de 9 cartons constitue un second état dont nous ne connaissons qu'un seul exemplaire appartenant à M. Gueullette. Ces cartons remplaçaient le feuillet 9 non paginé du Discours sur Théophraste et les feuillets 91, 95, 103, 171, 195, 345, 347 et 349. Quelles retouches apportaient ces 9 cartons Nous l'ignorons, les feuillets primitifs n'ayant été conservés dans aucun exemplaire. Peutêtre la plupart ne faisaient-ils que corriger des fautes d'impression, comme presque tous ceux que nous citerons plus loin ; ils n'épuisaient pas toutefois la liste des erreurs typographiques relevées par l'auteur, qui, au surplus, ne les avait pas encore toutes remarquées. Pour un certain nombre de fautes qui n'altéraient qu'un seul mot dans une page, deux tout au plus, on décida de se contenter de corrections faites à la plume. Le libraire évidemment s'était engagé à reproduire ces rectifications manuscrites dans tous les exemplaires: il a tenu parole. Sur le champ un commis de librairie inscrivit dans les volumes les modifications suivantes :

Page 90, ligne 18, dont a été gratté et remplacé par d'où; page 166, ligne 10, il agit est devenu il s'agit, et puissent a reçu le t qui Ini manquait; page 183, ligne 4 en remontant, on a transformé là en sa devant le mot famille; page 232, ligne 11, le a été ajouté après sans; page 248, ligne dernière, jettent a été corrigé en mettent; page 285, ligne 12, qui a été changé en qu'il1; page 346, qui est un carton, ou a été substitué à et ; (les j sont imprimés i au recto et au verso); page 360, ligne 4, deux lettres de ont été grattées; page 368, ligne 27, on a écrit le mot a à la suite de il y; page 374, ligne 11, excelleront est devenu excelleroient; page 378, ligne 22, et a été inscrit entre croire et à bien

pitre DU COEUR, dans a 7 édition et dans la 8e. Pour citer un autre exemple, le premier chapitre des trois premières éditions est formé de 35 remarques; la Bruyère, en ajoutant 21 remarques à la 4° édition, aurait porté le nombre total à 56, s'il n'avait en même temps retranché à cinq alinéas qui font partie des remarques 7, 17, 18, 21 et 23 de notre édition, cinq pieds de mouche: le chapitre, dans la 4e édition, ne comprend donc que 51 caractères. Nous ne poursuivrons pas le relevé et l'explication de ces sortes de différences au delà des limites de cette observation : à qui le désirerait, les indications contenues dans notre Tableau de concordance permettraient de se rendre compte des divisions introduites entre tels ou tels alinéas, lors de leur première impression, et de les comparer aux divisions définitives de la 8e édition.

1. La maladresse de la correction révèle ici la main d'un scribe peu attentif : c'est dans le mot triomphe qu'en divers exemplaires il avait d'abord inséré, pour l'effacer ensuite, la lettre 7 qui manque à qui.

vivre; page 400, ligne 1, effet a été substitué à effort; page 361 et page 391, un mot auquel il manquait une lettre a été complété 1.

Bientôt l'auteur trouva insuffisantes quelques corrections faites à la plume, et d'autre part voulut corriger des fautes qui n'avaient pas été Î'objet de retouches manuscrites. De là trois états nouveaux, que nous énumérerons en nous aidant du catalogue de la bibliothèque Rochebilière.

Trois nouveaux cartons furent introduits dans le troisième état. Sur le premier, à la page 166, il s'agit remplaçait il agit, et puissent recevait let précédemment omis. Sur le second, page 315, le mot méme, imprimé ainsi trois fois sur quatre, a été réimprimé même ; le mot estes a été réimprimé êtes, tandis qu'il demeurait estes dans la même page, ligne 18; à la vingtième ligne du verso, on a inséré nous qui manquait. Sur le troisième, page 374, excelleront a fait place à excelleroient, et de plus y a-t'il est devenu y a-t-il.

L'introduction du carton 99-100 a marqué un quatrième état, où sont corrigées trois fautes d'impression: enchantement est substitué à en-changement; partis à parties; sifle à siflent.

Un cinquième état se distingue du précédent par un nouveau carton, 377-378. Page 377, le mot antichambre, d'abord imprimé anti-chambre, perd son trait d'union, et, page 378, la conjonction et, jusque-là omise, est intercalée entre croire et à bien vivre.

Nous arrivons enfin à un sixième état, offrant un dernier carton, et celui-là seul est intéressant. Bien peu de temps sans doute avant de publier la cinquième édition, dont l'Achevé d'imprimer est du 24 mars 1690 tandis que celui de la quatrième est du 15 février 1689, la Bruyère ne voulut pas attendre une prochaine réimpression pour modifier sensiblement le caractère d'Emire. Dans les cinq états précédents le feuillet 141 portait la leçon que nous avons citée tome II, au bas de la page 110. Nous pensions alors que dans tous les exemplaires de la même édition le texte du caractère était le même : un volume de la bibliothèque Rochebilière, no 622, témoigne que la leçon définitive avait été introduite avant l'impression de la cinquième édition.

Nous ne nous astreindrons pas à relever dans chacune des éditions toutes les erreurs de pagination que l'on y peut signaler; notons toutefois que dans cette quatrième édition, sans que l'imprimeur ni l'auteur s'en soient aperçus, on a passé de la page 248 à la page 279. Il est pour le moins deux fautes d'impression que n'ont jamais remarquées ni la Bruyère ni l'imprimeur: p. 344, dernière ligne, glonflés pour gonflés; p. 361, naurel pour naturel.

Le Journal des Savants publia un article sur cette édition dans le no du 28 mars 1689, p. 127-128:

Ce traité, y dit-on, « est une description des mœurs de ce siècle-ci, faite en forme de remarques ou de réflexions. Il tend à rendre l'homme raisonnable par des voies simples et communes, et à l'examiner sans beaucoup de méthode, en découvrant le vice, le foible et le ridicule attaché à chaque âge et à chaque condition.... L'auteur s'y est plus appliqué que Théophraste aux replis du cœur et à l'intérieur de l'homme.... >>

C'était la première fois que le président Cousin, directeur du Journal

1. Nous ne relevons pas dans l'exemplaire de M. Gueullette une suite de variantes manuscrites qui sont dues à la fantaisie d'un lecteur contemporain: p. 87, il préférait par exemple : l'on devrait donner à lire les ouvrages à l'on devrait aimer â lire les ouvrages et p. 401 : ils sont entrés à ils ont entré.

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