Nouveaux essais de critique philosophique

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Hachette, 1890 - Philosophy - 360 pages
 

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Page 315 - Unique en essence, il n'est pas unique en personne. 11 i est père par cela seul qu'il est, et la puissance de sa nature est telle qu'il engendre éternellement sans jamais s'affaiblir ou s'épuiser. Il n'a pas besoin de sortir de luimême pour devenir fécond ; il trouve en son propre sein la matière de son enfantement perpétuel. Seul, par la plénitude de son être, il conçoit son fruit, et comme en lui la conception ne saurait être distinguée de l'enfantement, de toute éternité il produit...
Page 256 - L'un ne se forme et ne s'exerce que dans les choses qui sont utiles ; l'autre y joint les pernicieuses. Là se montrent ingénument la grossièreté et la franchise ; ici se cache une sève maligne et corrompue sous l'écorce de la politesse. Le peuple n'a guère d'esprit, et les grands n'ont point d'âme : celui-là a un bon fond, et n'a point de dehors ; ceux-ci n'ont que des dehors et qu'une simple superficie. Faut-il opter ? Je ne balance pas : je veux être peuple.
Page 27 - La philosophie est patiente : elle sait comment les choses se sont passées dans les générations antérieures , et elle est pleine de confiance dans l'avenir : heureuse de voir les masses , le peuple , c'est-à-dire à peu près le genre humain tout entier, entre les bras du christianisme , elle se contente de lui tendre doucement la main , et de l'aider à s'élever plus haut encore.
Page 86 - ... varient. Mais les masses n'ont pas le secret de leurs croyances. La vérité n'est pas la science ; la vérité est pour tous, la science pour peu : toute vérité est dans le genre humain , mais le genre humain n'est pas philosophe. Au fond , la philosophie est l'aristocratie de l'espèce humaine. Sa gloire et sa force, comme celle de toute vraie aristocratie, est de ne point se séparer du peuple , de sympathiser et de s'identifier avec lui , de travailler pour lui en s'appuyant sur lui.
Page 118 - ... des vêtements et sur les portes des maisons, de se mêler à toutes images de la nature extérieure et d'appeler un grand fleuve, une haute montagne, un vent violent, le fleuve de Dieu, la montagne de Dieu, le vent de Dieu; d'arracher au psalmiste cet accent passionné : « Comme le cerf altéré soupire après les courants d'eau, ainsi mon âme soupire après toi, ô Seigneur...
Page 130 - L'irréligion telle que nous l'entendons, peut être considérée comme un degré supérieur de la religion et de la civilisation même. > S'il en est ainsi, le véritable sujet du livre de M. Guyau, ce n'est pas l'irréligion, mais « la religion de l'avenir, > et tel est aussi le titre qu'il aurait dû choisir. En somme l'idée qu'il a dans l'esprit a beaucoup d'analogie, dans sa généralité, avec celle que Schiller exprimait plus d'un siècle avant lui quand il disait : « C'est par religion...
Page 9 - ... l'être absolu qui , renfermant dans son sein le MOI et le NON-MOI fini , et formant pour ainsi dire le fond identique de toute chose, un et plusieurs tout à la fois, un par la substance, plusieurs par les phénomènes, s'apparaît à lui-même dans la conscience humaine.
Page 22 - Il en faut dire autant de la spontanéité. Dégagée de l'appareil plus ou moins tardif de la réflexion , de la comparaison et de la délibération , la spontanéité manifeste la liberté sous une forme plus pure , mais elle n'est qu'une forme de la liberté, et non la liberté tout entière : l'idée fondamentale de la liberté est celle d'une puissance, qui, sous quelque forme qu'elle agisse, n'agit que par une énergie qui lui est propre.
Page 251 - On n'entend dans les funérailles que des paroles d'étonnement, de ce que ce mortel est mort. Chacun rappelle en son souvenir depuis quel temps il lui a parlé, et de quoi le défunt l'a entretenu; et tout d'un coup il est mort. Voilà, dit-on, ce que c'est que l'homme! Et celui qui le dit, c'est un homme; et cet homme ne s'applique...
Page 332 - C'est-à-dire, ce que § 27. A expliquer InproduHùm. Aristote appelle plus bas, § 28, Le texte n'est pas aussi develop- l'ordre admirable de l'univers. quand un homme vint proclamer que c'est une Intelligence qui, dans la nature aussi bien que dans les êtres animés, est la cause de l'ordre et de la régularité qui éclatent partout dans le monde...

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