Maine de Biran, sa vie et ses pensées

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Joel Cherbulliez, libraire, 1857 - 421 pages
 

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Popular passages

Page 212 - Ceux qui écrivent contre la gloire veulent avoir la gloire d'avoir bien écrit; et ceux qui le lisent veulent avoir la gloire de l'avoir lu; et moi qui écris ceci, j'ai peut-être cette envie ; et peut-être que ceux qui le liront l'auront aussi.
Page 27 - L'homme est » une masse organisée qui reçoit l'esprit de tout ce qui » l'environne et de ses besoins.
Page 99 - L'habitude de s'occuper spécialement de ce qui se passe en soi-même, en mal comme en bien, serait-elle donc immorale? Je le crains d'après mon expérience. Il faut se donner un but, un point d'appui hors de soi et plus haut que soi, pour pouvoir réagir avec succès sur ses propres modifications, tout en les observant et s'en rendant compte.
Page 337 - ... vent donc se réjouir, goûter une joie pure dans toutes » les afflictions de cette vie, et trouver une source de vrais » plaisirs dans ce qui plonge tous les hommes dans la » tristesse. Cette tristesse ne proviendrait pour eux que 1 Ce travail, demeuré inédit du vivant de l'auteur, a été publié dans l'édition de M. Cousin, sous le titre de Nouvelles considérations sur les rapports du physique et du moral de l'homme. 2 Cet écrit, dont il ne paraît pas rester de trace dans les pa'piers...
Page 7 - ... ceux qui se portent bien, et les philosophes mêmes, » s'occupent plus à jouir de la vie qu'à rechercher ce que » c'est. Ils ne sont guère étonnés de se sentir exister. La » santé nous porte aux objets extérieurs, la maladie nous
Page 140 - Je crois que le seul qui soit sur la route de la sagesse ou du bonheur, c'est celui qui, sans cesse occupé de l'analyse de ses affections, n'a presque pas un sentiment, pas une pensée dont il ne se rende compte à lui-même...
Page 299 - Car ceux qui sont charnels aiment et goûtent les choses de la chair; et ceux qui sont spirituels aiment et goûtent les choses de l'esprit. 6. Or...
Page 120 - Ainsi cette malheureuse existence n'est qu'une suite de moments hétérogènes qui n'ont aucune stabilité. Ils vont flottant, fuyant rapidement, sans qu'il soit jamais en notre pouvoir de les fixer. Tout influe sur nous, et nous changeons sans cesse avec ce qui nous environne. Je m'amuse souvent à voir couler les diverses situations de mon âme; elles vont comme les flots d'une rivière, tantôt calmes, tantôt agitées, mais toujours se succédant sans aucune permanence.
Page 239 - L'ame ne trouve rien en elle qui la contente; elle n'y voit rien qui ne l'afflige quand elle y pense. C'est ce qui la contraint de se répandre au dehors, et de chercher dans l'application aux choses extérieures à perdre Je souvenir de son état véritable. Sa joie consiste dans cet oubli , et il suffit, pour la' rendre misérable, de l'obliger de se voir et d'être avec soi.
Page 244 - ... et il est avec cela si vain et si léger , qu'étant plein de mille causes essentielles d'ennui, la moindre bagatelle suffit pour le divertir. De sorte qu'à le considérer sérieusement, il est encore plus à plaindre de ce qu'il peut se divertir à des choses si frivoles et si basses , que de ce qu'il s'afflige de ses misères effectives ; et ses divertissements sont infiniment moins raisonnables que son ennui.

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