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Claude Chastelain, commis de l'Extraordinaire des Guerres.
Jean de Jouy, demeurant à Paris.

Pierre Fontaine, Sieur de Neuilly.

Maistre Jean Pelleau, Conseiller Secrétaire du Roy et Audiencier en la Chancellerie de Guyenne.

Anthoine Novereau, marchand de Rouen.
François Mouet, marchand de Rouen.

Jacques Duhamel, marchand de Rouen.

Maistre Jacques Dauson de Bourzau, conseiller du Roy en sa Cour de Parlement de Bordeaux, et président aux enquestes d'icelle. 1

Ce que dessus extrait le dix-septième jour de may, mil six-cent vingt-neuf par les notaires cardenotes du Roy nostre Sire au Chastellet de Paris soussignez, sur les minutes des actes signé par les dessus, nommer ou autres pour aucun d'eux des ac estant par devers les dits notaires.-J. LACGUE ENEZZAM, F. D.

Chambly-Bassin.

J. O. DION.

(1) En 1627, l'historien Charlevoix fait mention de l'Abbé de La Magdelaine comme membre de la Société. Dans la déclaration faite par les Associes en Déc. 1613, en faveur des Pères Jésuites, qui étaient accuses de faire le trafic, la signature de la Ferté, Abbé de Sainte Magdelaine, se trouve en tête des autres. Ce nom de la Magdelaine a été donné à un Cap près des Trois-Rivières dont la terre venait du fameux Abbé, qui seul s'est fait le protecteur des Jesuites en les favorisant dans la construction d'une habitation dans la Baie des Chaleurs dans le port de Nipigig-8-il, en 1647. (Note de l'auteur.)

CHRONIQUE DU MOIS.

Metz l'imprenable, Metz la plus puissante forteresse de la France, est tombée entre les mains des prussiens. Cette nouvelle capitulation n'est que le contre-coup de celle de Sédan.

Autrefois un général du premier Empire s'écriait: "La garde meurt, mais ne se rend pas." Aujourd'hui ces belles paroles sont grossièrement parodiées par l'ex-Empereur et par un maréchal du second Empire: La garde ne meurt pas, mais elle se rend.

A la nouvelle de la chute de Metz, un frisson de colère a fait frémir toutes les lèvres, et la voix de tout un peuple a crié : “Trahison.”

Bazaine n'a pas voulu répondre aux accusations contenues dans la proclamation de Gambetta; il a refusé à ce dernier le droit de le juger, et il a raison. Mais il est un autre juge à qui Bazaine a un compte terrible à rendre, et ce juge-là c'est la France.

Il est sans doute téméraire à l'heure qu'il est de vouer le nom de Bazaine aux gémonies et à l'exécration publique. Quand les esprits, que ces désastres ont surexcités, étudieront avec calme sa conduite et en feront un examen approfondi, on sera peut-être disposé à ne pas blâmer ce maréchal vaincu par les nécessités de la guerre et par le sort des armes. On louera peut-être son habileté militaire quand on dira: "Dans la campagne de 1870 quatre-vingt mille prussiens ont été tués autour de Metz."

Mais, jusqu'à plus amples renseignements, il est difficile de ne pas voir dans le fait de cette capitulation une immense trahison en faveur de l'Empire. Bazaine a jugé à propos de laisser égorger la France pour sauver l'Empire. Il a prouvé qu'il n'était pas maré

chal de France, mais maréchal de l'Empereur. Il a fait tirer une seconde édition de l'histoire de Sédan et a livré prisonnière de guerre cette brave et vaillante armée qui, aux intérêts d'une dynastie aurait préféré de beaucoup une renommée honorable, qui avait l'amour sacré de la patrie et qui aurait mieux aimé se faire balayer par les canons de Krupp que de subir ces humiliations inouïes dans l'histoire. Est-ce que cette armée n'avait pas le droit d'être consultée, elle qui a combattu si héroïquement à Gravelotte? Pourquoi n'avoir pas pratiqué une trouée à travers l'ennemi lorsque c'était pratiquable et même facile? Pourquoi avoir laissé manger tous les chevaux de cavalerie et d'artillerie et avoir rendu par là toute évasion impossible et la capitulation nécessaire ? Pourquoi avoir mieux aimé céder aux insinuations de Bismark que d'obéir aux lois de l'honneur?

Oh! l'honneur, ce mot qui résume toute gloire militaire ! Ce mot était gravé sur le bronze et illustrait l'histoire de France ! Désormais, o cruelle ironie! il faudra détourner les yeux quaud on feuilletera la page qui doit rappeler à la postérité que l'homme de Sédan et son maréchal ont envoyé en Prusse trois cent mille prisonniers.

Suivant toutes les prévisions, cette capitulation devait mettre fin à la guerre puisque la France, dans la position presque désespérée où elle se trouvait, se voyait brusquement privée de 150,000 de ses meilleurs soldats et allait avoir sur les bras les 200,000 hommes du Prince Frédéric-Charles qui avaient éte tenus en échec autour de Metz. Il n'en fut rien, et la France aigrie par la trahison et bondissant sous l'aiguillon du malheur a rejeté avec fierté les conditions déraisonnables d'un armistice. Le général d'Aurelles de Paladine a chassé les prussiens d'Orléans et leur a fait subir des pertes considérables. A Paris, on se prépare à une grande sortie, et Trochu a fait fabriquer mille canons de campagne, d'un nouveau modèle, qui le mettront en état de faire face avantageusement à la puissante artillerie prussienne. L'élan général est donné: Bretons et Vendéens entonnent "Mourir pour la Patrie;" les républicains hurlent la Marseillaise et l'homme du Sud chante:

"On les massacrera, ra, ra,
"Comme des rats

"Et l'on verra, 'ra, ra,

"Si Bismark rira.

L'enthousiasme guerrier s'adapte à tous les tempéraments. Ou est gai, on est sombre, on est turbulent à son gré; mais à l'heure du danger on est brave.

Qui n'a pas senti le rouge de la colère et de l'indignation lui

monter au front quand la grande voix de la presse annonçait l'effroyable vandalisme des prussiens? Qui n'a pas senti la rage bouillonner dans son cœur au récit de leurs cruelles exactions et de leur barbarie effrénée ?

Néron, tu as trouvé tes semblables dans les incendiaires de Bazeilles.

O terrible outrage porté à l'humanité souffrante! Le talon d'un uhlan a poussé dans la fosse un blessé français à qui la douleur de ses blessures arrachait des gémissements, et le uhlan s'est dit: "Un français dormant sous terre vaut mieux qu'un prisonnier à qui il faut donner des vivres." Et il s'est réjoui comme se réjouissent les dogues à la curée. Mais le fossoyeur s'est enfui tout effaré d'avoir vu un tel spectacle.

Les violences, les atrocités et les avanies de 1815 sont rééditées. Les troupes de Guillaume sont dignes d'être accouplées avec celles de Blücher. Elles se répandent comme des chacals sur les champs. de bataille après le combat sans respect pour les mourants qui agonisent, et elles se montrent comme des tigres ivres de joie, au milieu des populations désarmées. Partout sur leur passage, c'est l'incendie, c'est le pillage, c'est la ruine, c'est le viol et c'est le

meurtre.

En dépit de ses victoires inespérées, la Prussse éprouve un malaise inexprimable. Un journal écrit ce qui suit sur bonne autorité: "Il faut que la France sache que la capitale de la Prusse est pavée de noir, que récemment trois mille personnes en longs habits de deuil sont allés crier d'une voix gémissante sous les fenêtres de la Reine: "La paix, la paix, la paix!"

Le succès des armes est parfois suivi de revers terribles. Si le dénouement lui devenait fatal, oh! comme la Prusse regretterait de n'avoir pas fini la guerre après la bataille de Sédan! C'est alors qu'elle aurait dû prouver au monde entier qu'elle ne voulait pas écraser la France; mais puisqu'elle ne l'a pas voulu, qu'elle porte la responsabilité des flots de sang qu'elle fait couler et des colères qu'elle accumule sur sa tête.

Les cris de joie que l'Angleterre a poussés en voyant la France crouler se changent maintenant en cris de détresse. C'est à présent qu'elle sent, mais un peu tard, qu'elle s'est créée une position stupide en accordant ses inutiles sympathies à la Prusse et en laissant égorger sa fidèle alliée.

Le cosse Russe, que l'épée de la France tenait en respect, s'est dressé, de toute sa hauteur pour se venger des humiliations que lui ont imposées les vainqueurs de Crimée. Jusqu'à ce jour il a mal déguisé ses convoitises sur l'Europe. Il a souffert avec une sourde colère la neutralisation de la Mer-Noire; et aujourd'hui il en demande avec arrogance l'abrogation. Il exige que le traité de Paris conclu en 1856 soit révisé.

Ces complications étaient prévues de tout le monde. Si elles ne sont pas réglées par un congrès Européen, nous allons avoir le spectacle d'une nouvelle guerre où vont entrer en lice d'un côté la Russie et l'Egypte qui veut avoir son indépendance, et de l'autre côté l'Autriche, la Turquie, l'Italie peut-être et l'Angleterre si elle a du cœur. Tout nous porte à croire aussi que les Etats-Unis met tront leur épingle au jeu en prétextant leurs réclamations de l'Alabama.

Cette éternelle question d'Orient, qui tenait constamment l'Europe sur le qui vive, traverse donc en ce moment une phase dangereuse et peut-être décisive.

Voilà une guerre universelle qui se prépare. Eh bien! déchirezvous, peuples en délire et prouvez que les siècles de la civilisation ne valent pas mieux que les siècles de la barbarie.

Depuis l'usurpation du territoire Pontifical des faits nombreux ont prouvé combien peu il faut ajouter foi aux proclamations insolentes et mensongères de Victor Emmanuel. Il annonçait que la liberté religieuse de chacun et l'autorité spirituelle du Pape serait respectée. Il se posait en restaurateur de l'ordre; et en même temps ses hommes de police, ses espions et ses sbires affluaient dans Rome comme dans un repaire de brigands.

Les autorités italiennes ne s'émeuvent nullement au récit des meurtres, des crimes et des déprédations qui se commettent journellement. Un tailleur de Tagarolle poignarde trois prètres et l'assassin est devenu un héros que la révolution préconise. Horreur! La ville Sainte est devenue un point de ralliement pour l'écume des sociétés; la Ville Sainte est souillée par une populace éhontée qui profane les temples et se promène dans St. Pierre, le casque sur la tête et fumant un cigarre allumé aux lampes du sanctuaire. On enrôle des prêtres comme soldats. On démolit les noviciats et les établissements religieux pour ériger à leur place les bâtisses du gouvernement. On brise les portes du Quirinal et l'on s'empare des archives. On saisit les offrandes faites au St. Père, on le laisse

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