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(5) Il paroît que ces femmes servoient aux plaisirs des convives par des complaisances obscènes. (Voyez Aristoph., Vesp., v. 1337.)

(6) Il y avoit des gens fainéants et désoccupés qui s'assembloient dans leurs boutiques. (La Bruyère.)

(7) Les traits suivants, jusqu'à la fin du chapitre, ne conviennent nullement à ce caractère, et ne sont que des fragments du caractère 30, du Gain sordide, transportés ici mal à propos, dans les copies défectueuses et altérées par lesquelles les quinze premiers chapitres de cet ouvrage nous ont été transmis. (Voyez la note 1 du chap. xvI.) On trouvera une traduction plus exacte de ces traits au chap. xxx, où ils se trouvent à leur place naturelle, et considérablement augmentés.

(8) L'architecte qui avoit bâti l'amphithéâtre, et à qui la république donnoit le louage des places en paiement (La Bruyère); ou bien l'entrepreneur du spectacle. Au reste, le grec dit seulement : « Lorsque les entrepreneurs laissent en» trer gratis. >> La paraphrase de La Bruyère est une conjecture de Casaubon, que M. Barthelemy paroît n'avoir pas adoptée; car il dit, en citant ce passage, que les entrepreneurs donnoient quelquefois le spectacle gratis.

(9) Proverbe grec, qui revient à notre « Je retiens part. »> (La Bruyère.) Les mots suivants, que La Bruyère a traduits par « Il fait pis, » étoient corrompus dans l'ancien texte : dans le manuscrit du Vatican ce n'est qu'une formule qui veut dire, « et autres traits de ce genre. » (Voyez chap. xvi, note 1.)

(10) Le grec dit, «Avec une mesure de Phidon, etc. » Phidon étoit un roi d'Argos qui a vécu du temps d'Homère, et qui est censé avoir inventé les monnoies, les poids et mesures. Voyez les notes de Duport.

(11) Quelque chose manque ici dans le texte. (La Bruyère.) Le manuscrit du Vatican, qui contient ce trait au chap. xxx, complète la phrase que La Bruyère n'a point traduite. Il en résulte le sens suivant : « Il abuse de la complaisance de ses >> amis pour se faire céder à bon marché des objets qu'il re>> vend ensuite avec profit.

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(12) Mine se doit prendre ici pour une pièce de monnoie, (La Bruyère.) La mine n'étoit qu'une monnoie fictive: M. Barthelemy l'évalue à go livres tournois.

(13) Drachmes, petites pièces de monnoie, dont il falloit cent à Athènes pour faire une mine. ( La Bruyère. ) D'après le calcul de M. Barthelemy, la drachme valoit 18 sous de France.

(14) Athènes étoit partagée en plusieurs tribus. Voyez le chapitre de la Médisance. ( La Bruyère. ) Le texte dit, « Sa curie. » Voyez les notes 3 et du caractère précédent.

La Bruyère a omis les mots : « Il demande sur le service >> commun une portion pour ses enfants. »

CHAPITRE XII.

DU CONTRE-TEMPS.

CETTE ignorance du temps et de l'occasion est une manière d'aborder les gens, ou d'agir avec eux, toujours incommode et embarrassante. Un importun est celui qui choisit le moment que son ami est accablé de ses propres affaires, pour lui parler des siennes ; qui va souper (1) chez sa maîtresse le soir même qu'elle a la fièvre; qui, voyant que quelqu'un vient d'être condamné en justice de payer pour un autre pour qui il s'est obligé, le prie néanmoins de répondre pour lui; qui comparoît pour servir de témoin dans un procès que l'on vient de juger; qui prend le temps des noces où il est invité, pour se déchaîner contre les femmes ; qui entraîne (2) à la promenade des gens à peine arrivés d'un long voyage, et qui n'aspirent qu'à se reposer : fort capable d'amener des marchands pour offrir d'une chose plus qu'elle ne vaut (3), après qu'elle est vendue; de se lever au milieu d'une assemblée, pour reprendre un fait dès ses commencements, et en instruire à fond ceux qui en ont les oreilles rebattues, et qui le savent mieux que lui; souvent empressé pour engager dans

une affaire des personnes qui, ne l'affectionnant point, n'osent pourtant refuser d'y entrer (4). Sil arrive que quelqu'un dans la ville doive faire un festin après avoir sacrifié (5), il va lui demander une portion des viandes qu'il a préparées. Une autre fois, s'il voit qu'un maître châtie devant lui son esclave, « J'ai perdu, dit-il, un des miens dans une pareille » occasion; je le fis fouetter, il se désespéra, et s'alla >> pendre. >> Enfin il n'est propre qu'à commettre de nouveau deux personnes qui veulent s'accommoder, s'ils l'ont fait arbitre de leur différend (6). C'er. encore une action qui lui convient fort que d'aller prendre, au milieu du repas pour danser (7), un homme qui est de sang-froid, et qui n'a bu que modérément.

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NOTES.

(1) Le mot grec signifie proprement porter une sérénade bruyante. Voyez les notes de Duport et de Coray.

(2) Théophraste suppose moins de complaisance à ces voyageurs, et ne les fait qu'inviter à la promenade.

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(3) Le grec dit, « plus qu'on n'en a donné. »

(4) On rendroit mieux le sens de cette phrase en traduisant:

Il s'empresse de prendre des soins dont on ne se soucie point, mais qu'on est honteux de refuser.

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(5) Les Grecs, le jour même qu'ils avoient sacrifié, ou soupoient avec leurs amis, ou leur envoyoient à chacun une portion de la victime. C'étoit donc un contre-temps de demander sa part prématurément et lorsque le festin étoit ré

solu, auquel même on pouvoit être invité. ( La Bruyère. ) Le texte grec porte : « Il vient chez ceux qui sacrifient et qui >> consument la victime, pour leur demander un morceau; » et le contre-temps consiste à demander ce présent à des gens qui, au lieu d'envoyer des morceaux, donnent un repas. Le mot employé par Théophraste pour désigner cette portion de la victime paroît être consacré particulièrement à cet usage, et avoir même passé dans le latin, divina tomacula porcæ, dit Juvénal, sat. x, 355.

V.

(6) Littéralement : «< S'il assiste à un arbitrage, il brouille >> des parties qui veulent s'arranger. »

(7) Cela ne se faisoit chez les Grecs qu'après le repas et lorsque les tables étoient enlevées. ( La Bruyère. ) Le grec dit seulement : « Il est capable de provoquer à la danse un

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ami qui n'a encore bu que modérément; » et c'est dans cette circonstance que se trouve l'inconvenance. Cicéron dit (pro Muræna, cap. vi): Nemo ferè saltat sobrius, nisi fortè insanit; neque in solitudine, neque in convivio moderato atque honesto tempestivi convivii, amœni loci, multarum deliciarum comes est extrema saltatio. Mais en Grèce l'usage de la danse étoit plus général; et le poète Alexis, cité par Athénée, liv. IV, chap. iv, dit que les Athéniens dansoient au milieu de leurs repas, dès qu'ils commençoient à sentir le vin. Nous verrons, au chap. xv, qu'il étoit peu convenable de se refuser à ce divertissement.

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