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ridicule; de l'éloge; sur la flatterie; des sages; du mensonge » et de la vérité; des mœurs politiques ou des usages des

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états; de la piété; de l'à-propos; de la meilleure forme du >> gouvernement; des législateurs; de la politique adaptée aux » circonstances; des passions; sur l'âme; de l'éducation des enfants; histoire des opinions sur la Divinité, etc. » On trouvera, dans le vol. x du Trésor grec de Gronovius, un Traité intéressant de Meursius sur ces ouvrages perdus.

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Cicéron dit (De Finibus, lib. V, cap. 1v) qu'Aristote avoit peint les mœurs, les usages et les institutions des peuples, tant grecs que barbares, et que Théophraste avoit de plus rassemblé leurs lois; que l'un et l'autre ont traité des qualités que doivent avoir les gouvernants, mais que le dernier avoit en outre développé la marche des affaires dans une république, et enseigné comment il falloit se conduire dans les différentes circonstances qui peuvent se présenter. Le même auteur nous apprend aussi que Théophraste avoit, ainsi que son maître, une doctrine extérieure et une doctrine intérieure.

(22) On désignoit autrefois par ces mots les financiers ou traitants.

(23) J'ai ajouté les mots pour parler, d'après l'édition de 1688; et on a fait en général dans cet ouvrage plusieurs corrections importantes sur les éditions imprimées du vivant de La Bruyère, qu'il étoit d'autant plus important de consulter, que la plupart des fautes de celles qui ont paru peu de temps après sa mort ont toujours été répétées depuis, et que plusieurs autres s'y sont jointes. Les notes mêmes de Coste et de M. B. de B. prouvent que ces éditeurs ne se sont servis que d'éditions du dix-huitième siècle; car les deux bonnes leçons du chapitre 11, qu'ils déclarent n'avoir mises dans le texte que par conjecture, existent dans les éditions du dixseptième, dont nous avons fait usage.

(24) Tincam multa ridiculè dicentem Granius obruebat,

nescio quo sapore vernaculo : ut ego jam non mirer illud Theophrasto accidisse quod dicitur, cùm percontaretur ex aniculâ quâdam quanti aliquid venderet; et respondisset illa atque addidisset, Hospes, non pote minoris; tulisse eum molestè se non effugere hospitis speciem, cùm ætatem ageret Athenis optimèque loqueretur. Omninò, sicut opinor, in nostris est quidam urbanorum sicut illic Atticorum sonus. ( Brutus, cap. XLVI.)

La Bruyère a peut-être en général un peu flatté le portrait d'Athènes; et, quant à ce dernier trait, il en a fait une paraphrase assez étrange. Ce ne peut être que par quelque reste de son accent éolien, très-différent de celui du dialecte d'Athènes, que Théophraste fut reconnu pour étranger par une marchande d'herbes; sonus urbanorum, dit Cicéron. Posidippe, rival de Ménandre, reproche aux Athéniens comme une grande incivilité, leur affectation de considérer l'accent et le langage d'Athènes comme le seul qu'il soit permis d'avoir et de parler, et de reprendre ou de tourner en ridicule les étrangers qui y manquoient. L'atticisme, dit-il à cette occasion, dans un fragment cité par Dicéarque, ami de Théophraste, dont j'ai parlé plus haut, est le langage d'une des villes de la Grèce; l'hellénisme, celui des autres. La première cause des particu. larités du dialecte d'Athènes se trouve dans l'histoire primitive de cette ville. D'après Hérodote et d'autres autorités, les hordes errantes appelées Hellènes, qui ont envahi presque toute la Grèce et lui ont donné leur nom, se sont fondues à Athènes dans les Aborigènes Pélasges, civilisés par la colonie égyptienne de Cécrops.

(25) L'on entend cette manière coupée dont Salomon a écrit ses Proverbes, et nullement les choses, qui sont divines et hors de toute comparaison. (La Bruyère.)

(26) Pascal.

(27) Le duc de La Rochefoucauld.

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(28) Je croirois plutôt que ces défauts de liaison et d'unité dans quelques caractères sont dus à l'abréviateur et aux copistes. C'est ainsi que les traits qui défigurent le chap. x1 appartiennent véritablement au chap. xxx, découvert depuis la mort de La Bruyère, où ils se trouvent mêlés à d'autres traits du même genre, et sous le titre qui leur convient. (Je crois qu'il se trouve des transpositions semblables dans les chap. XIX et xx. Voyez les notes 9 du chap. xix, et 5 et 7 du chap. xx.) Du reste, j'ai proposé quelques titres et quelques définitions qui me semblent prévenir les inconvénients dont La Bruyère se plaint dans le passage auquel se rapporte cette note, et dans la phrase suivante.

(29) Je me suis prescrit des bornes un peu moins étroites, et j'ai cru que les mœurs d'Athènes, dans le siècle d'Alexandre et d'Aristote, méritoient bien d'être éclaircies autant que possible, et que l'explication précise d'un des auteurs les plus. élégants de l'antiquité ne pouvoit pas être indifférente à des lecteurs judicieux.

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AVANT-PROPOS

DE THÉOPHRASTE.

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J'AI admiré souvent, et j'avoue que je ne puis encore comprendre, quelque sérieuse réflexion que je fasse, pourquoi toute la Grèce étant placée sous un même ciel, et les Grecs nourris et élevés de la même manière (1), il se trouve néanmoins si peu de ressemblance dans leurs moeurs. Puis donc, mon cher Polyclès (2), qu'à l'âge de quatre-vingt-dixneuf ans où je me trouve (3), j'ai assez vécu connoître les hommes; que j'ai vu d'ailleurs, pendant le cours de ma vie, toutes sortes de personnes et de divers tempéraments; et que je me suis toujours attaché à étudier les hommes vertueux, comme ceux qui n'étoient connus que par leurs vices; il semble que j'ai dû marquer les caractères des uns et des autres (4), et ne me pas contenter de peindre les Grecs en général, mais même de toucher ce qui est personnel, et ce que plusieurs d'entre eux paroissent avoir de plus familier. J'espère, mon cher Polyclès, que cet ouvrage sera utile à ceux qui viendront après nous; il leur tracera des modèles qu'ils pourront suivre ; il leur apprendra à faire le discer

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