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mars. Elle doit publier des mémoires, et proposer des prix. On peut espérer d'importans résultats pour l'avancement des études orientales en Europe, des relations suivies qui s'établiront sans doute entre les deux Sociétés asiatiques de Paris et de Londres.

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ÉDIMBOURG. Académie royale. M. Ch. Dupin, de l'Institut de France, vient d'être nommé membre étranger de cette Société, qui a le savant docteur Brewster pour secrétaire, et le célèbre Valter-Scott pour président.

Comté de Kent. — Manuscrit d'un fils naturel de Richard III. On a trouvé dans les murs d'une antique maison appartenant à sir Édouard Dering, qui a dernièrement été détruite et rebâtie, un manuscrit latio, écrit par un bâtard de Richard 111, dont les historiens n'ont jamais par lé. Voici un abrégé des faits qu'il renferme. Le jeune homme fut élevé secrètement, sous la surveillance d'un des serviteurs affidés du roi, qui lui fit donner les meilleurs maîtres. Son application et ses progrès répondirent aux soins qu'on avait pris de son éducation. Dans la nuit qui pré-, céda la fatale bataille de Bosworthfield, le roi l'envoya chercher, le fit conduire à sa tente, et s'étant enfermé avec lui, lui déclara sous le plus grand secret, qu'il était son père; il lui remit ensuite 1500 louis (somme alors considérable), et lui dit : « Mon fils, il faut que tu attendes l'issue du combat qui doit se livrer demain. Si la fortune 'est pour moi, je te reconnaîtrai publiquement pour mon fils, et je te créerai prince de Galles; si je succombe, oublie qui tu es, et vis dans une retraite ignorée. › LONDRES. Publications prochaines. Parmi beaucoup d'ouvrages maintenant sous presse, qui paraîtront incessamment, nous citerons quelques-uns des plus remarquables: 1° Voyage au Groenland, par M. SCORESBY (Voy. ci-dessus, Tome XVI, pag. 193), qui a déjà publié une Description des régions arctiques, ainsi que divers mémoires scientifiques, insérés dans les registres des transactions de plusieurs sociétés savantes. Dans le cours de ce voyage, il a exploré la côte orientale du Groenland, dans une étendue de 700 à 800 milles géographiques, et il a dessiné, d'après ses observations astronomiques, une carte fort intéres sante, qui sera jointe à son ouvrage. Le sort de la colonie qui s'était établie dans le Groenland, au commencement du 15° siècle, a long-tems excité le plus vif intérêt. On la croyait éteinte; mais il paraît qu'il existe de ses descendans; du moins, M. Scoresby a trouvé, sur différens points, des traces récentes d'habitations. 2° Traduction anglaise du Gulistan, d'après le texte persan de Gentius, précédée d'un assai sur la vie et le génie de l'auteur Saadi, dédié, avec permission, au président et aux directeurs de la compagnie des Indes Orientales; par James Ross, connu par

son Anthologie persane, publiée sous le nom emprunté de GULCHIN. 3* Élémens de la grammaire anglo-saxonne, avec des notes sur la construction de la langue saxonne et de la langue anglaise, etc.; par J. BoswoRT. 4 Edition compacte de Shakespeare, sortie des presses de Chiswick, comprenant en un seul volume, toutes ses œuvres dramatiques, suivies d'un glossaire. 5o Ouvrage de M. HONE, sur les anciens drames populaires, nommés mystères. Le sujet, qui se lie aux anciennes mœurs et aux superstitions du peuple anglais, est extrêmement curieux. L'auteur a joint à son ouvrage quelques légendes, fruits de longues recherches dans de vieux manuscrits et dans quelques chroniques oubliées. 6° Contes populaires et romans des nations septentrionales, 3 vol. in-8°; 7o trois ou quatre chants faisant suite au poëme de Don Juan, par lord BYRON; So un livre intitulé, cn grec:la Doctrine du corps, de la vie et de l'âme, considérés comme des principes distincts, ainsi qu'un examen de la doctrine de la vie à venir et éternelle. Cet ouvrage excite la curiosité du monde savant. 9o Histoire d'Angleterre, pendant le règne de Georges III, destinée à servir de continuation à Hume et à Smollett; par SCOTT; 4 vol in-8°, 5 vol in-18. L. S. BELLOC.

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- Nécrologie. Le célèbre mathématien CHARLES HUTTON, des Sociétés royales de Londres et d'Édimbourg, ainsi que de plusieurs autres Sociétés savantes tant anglaises qu'étrangères, est mort a Londres, le 27 janvier dernier, à l'âge de 86 ans. Né à Newcastl, sur la Tyne, en 1737, il avait commencé sa láborieuse carrière par la fondation d'une école de mathématiques, dans sa ville natale; il se fit connaître au monde savant, en 1764, par un Traité d'arithmétique pratique. Un Traité de trigonométrie, publié en 1768, lui ouvrit les portes de la Société royale. Après y avoir rempli, pendant quelque tems, les fonctions de secrétaire pour la correspondance étrangère, il fut appelé à la chaire de professeur de mathématiques de l'Académie royale militaire de Woolwich. Il a occupé ce poste important jusqu'en 1807, époque où l'âge avancé et une santé affaiblie l'obligèrent de se retirer, avec une pension, digne récompense de son mérite et de ses travaux. Le corps du génie, ainsi que l'artillerie anglaise, lui sont, en grande partie, redevables des perfectionnemens introduits dans le dernier demi-siècle. Il a fait paraître, outre les deux ouvrages déjà mentionnés, Principes de l'Art de construire des Ponts, in-8°, 1772; Tables des Logarithmes, in-8°, 1785; la cinquième édition de cet ouvrage, dont les calculs ont été faits en grande partie par Madame Hutton, parut en 1811; Élémens des Sections coniques, in-8, 1787; Dictionnaire mathématique et philosophique, 2 vol. in-8°, 1796; Nouveau Cours de Mathématiques pour les cadets de l'Académie

royale militaire, 2 vol. in-8°, 1798; un troisième volume du même ouvrage parut en 1841. D'autres travaux mathématiques et philosophiques de ce savant sont renfermés dans trois volumes de Mélanges, publiés en 1812, in-8°. Le professeur Hutton a aussi enrichi d'importans articles les Transactions philosophiques, et il a publié, avec les docteurs Shaw et Pearson, un abrégé de ce recueil périodique, 18 vol. in-4o, 1809. H-S.

--Le docteur Aikin.—Ee littérateur, plus connu par le nombre que par le mérite supérieur de ses ouvrages, est mort à Londres, âgé de 76 ans. Il était frère de Mme Barbault, auteur de plusieurs ouvrages d'éducation fort estimés. Il a publié d'abord une Histoire de la Médecine, une Biographie Médicale, une Histoire de Manchester. Les plus originales de ses productions sont : les Soirées passées au Logis, en six petits volumes; ses Lettres à son Fils, et ses Aanales de Georges in. Il traduisit ensuite des notices sur différens personnages célèbres, tirées des Mémeires des académiciens français, par d'Alembert et Diderot ; et il compila un Dictionnaire de Biographie générale, qui est un des meilleurs recueils de ce genre. Il contribuait aussi à la rédaction du Monthly Review, ou Revue mensuelle, ainsi qu'à la Revue annuelle, dont sou fils est éditeur.` L. S. B.

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RUSSIE.

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Statistique. En vertu d'un ukase, du 24 juillet dernier, le gouvernement du Caucase a été érigé en province : Staropol en est le cheflieu. Cette nouvelle province sera divisée en quatre districts. Le command ant de la ligne du Caucase a été nommé gouverneur de la province. PETERSBOURG.- Nouveau Journal. — La division médicale du ministère de la guerre fait publier, depuis le commencement de l'année, un nouveau Journal de Médecine militaire.

-Beaux-Arts.-L'habile sculpteur LAUNITZ, récemment arrivé de Rome, a été chargé par l'Empereur d'exécuter en bronze les statues en pied des généraux KOUTOUSOF et BARCLAY DE TOLLY.

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SUÈDE.

E.

STOCKHOLM. Industrie. La fabrication du salpêtre a fait de tels pro grès en Suède, qu'on espère maintenant pouvoir se passer de toute importation de cet article. D'après des rapports officiels, la Gothie-Orien tale en a fabriqué seule 3,400 liespfund dans l'espace d'une année. (Le licspfund équivaut à 8 kilog. 498 gr. )

-Beaux-Arts.-On assure que le beau groupe de bronze qui repré

sente l'Enlèvement de Psyché par les Zéphyrs, groupe qui passe pour un des chefs-d'œuvre de l'École Florentine, et qui fait maintenant partie de la collection de M. C. de Wahrendorf, propriétaire de mines à Sturhof, doit être acheté pour le compte du roi. Le maréchal de la cour baron Klingsporr et le professeur Forsell ont été chargés de l'examiner, et de faire leur rapport sur le degré de mérite de cet ouvrage. L'histoire en est assez curieuse. Il fut acheté par l'empereur Rodolphe 11, qui en décora le château de Prague; il y resta jusqu'en 1648, époque où les chances de la guerre le firent tomber entre les mains du comte CharlesGustave de Wrangel, qui le fit transporter en Suède. E.

DANEMARCK.

MM. HOEST,

COPENHAGUE. Journaux. - Deux savans du même nom, l'un docteur en droit, et connu par des écrits sur le Dauemarck; l'autre, docteur en médecine, se proposent de publier une feuille périodique, intitulée Musée du Nord, pour faire connaître aux lecteurs allemands les meilleures productions littéraires du Danemarck, de la Norvége et de la Suède.

-Nominations académiques.—La Société Royale des Sciences a admis au nombre de ses membres étrangers, MM. de Schlotheim, conseiller intime de la cour de Saxe-Gotha; R. Brown, à Londres; de Jussieu, de Candolle et Schröder; tous trois professeurs, le premier à Paris, le second à Genève, et le dernier à Utrecht.

E.

ALLEMAGNE.

Nominations académiques.

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AUGSBOURG. M. Joseph WEBER, professeur de physique à Dillingen, et membre de la Société d'histoire naturelie et de médecine du Bas-Rhin, a été nommé membre de l'Académie impériale Léopoldino-Caroline d'histoire naturelle. En l'admettant dans son sein, cette académie lui a décerné le surnom de Leibnitzius, et l'a inscrit, avec cette désignation, sur le tableau de ses membres.

BERLIN. - Industrie. — C'est au mois de septembre dernier que nous avons eu, pour la première fois, en Prusse, une exposition publique des produits des arts et de l'industrie nationale, à l'instar de celles qui ont obtenu tant de succès en France et en Bavière. Elle a duré six semaines, et a eu lieu dans le local de l'Institut industriel. On y était admis moyennant des cartes d'entrée, dont le produit, ainsi que celui des catalogues, est destiné à fournir, à des élèves de mérite, une instruction T. XVII.-Mars 1823.

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gratuite. A la suite de cette exposition, on a délivré des médailles d'honneur aux fabricans et aux artisans qui se sont distingués.

- Beaux-Arts. Nous avons encore eu dans le même mois, à l'hôtel de l'Académie, une exposition de tableaux, statues, ouvrages et instrumens de musique, ainsi que d'autres productions des beaux-arts. E. BERLIN, L'Académie des sciences a proposé, pour sujet de prix à décerner, le 28 mars 1924, une question importante, à la fois philologique et philosophique, la voici: Explanentur, comparenturque inter se Platonis atque Aristotelis placita de ratione constituendarum, regendarumque, rerum publicarum. · Exposer et comparer entre eux les systèmes de Platon et d'Aristote sur la manière de constituer et de diriger les peuples.

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BAVIÈRE. SCHLZISHEIM. – Établisemens d'utilité publique. Économie rurale.-Un rescript du roi vient de fonder dans cette ville un institut ou école d'économie rurale, analogue aux instituts agricoles de M. de Fellenberg, dont les élèves sont divisés en trois classes. La première 'comprend ceux qui ne sont destinés qu'à des travaux subalternes; la seconde est particulièrement consacrée à la pratique; la troisième enfin, à ce que l'économie rurale a de plus scientifique. L'enseignement ne doit avoir pour bases que l'observation et l'expérience. Cet établissement, ainsi que le Musée Polytechnique, ouvert au public en mai dernier, doit être compté au nombre des plus utiles aux progrès de l'industrie na tionale. On en doit la proposition au ministre des finances.

SAXE. ERFURT. - Notre dernier couvent des moines a cessé d'exis ter. Il n'y avait plus que huit religieux; et leur maison servait, depuis quatre ans, de magasin d'effets militaires et d'arsenal. On leur avait assigné une autre demeure. Cinq de ces religieux ont été consacrés à l'enseignement, dans le gymnase catholique d'Erfurt. Ph. G.

WURTEMBERG. TUBINGUE. Organisation de l'universitė. — Depuis long-tems, en Allemagne, les étudians ont formé des associations publiques ou secrètes, contre lesquelles les gouvernemens ont cherché à se précautionner. En vain, a-t-on défendu celles qui sont connues sous les noms de Landsmannschafften Burschenschafften etc.; elles se sont dissoutes ostensiblement, pour se former de nouveau sous d'autres dépominations inconnues à l'autorité.

Le roi de Wurtemberg, persuadé, sans doute, qu'il n'est ni politique, ni praticable de chercher à détruire entièrement un esprit d'indépendance que réclament les besoins de la jeunesse et les intérêts de la science, et qu'une longue habitude a rendue indestructible, a donné à l'université de Tubingen une espèce de constitution représentative, des

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