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sens.

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que traite l'espèce humaine avec sévérité; il se fonde principalement sur cette maxime : à côté de l'avantage d'améliorér, se trouve toujours le danger d'innover. C'est, comme on le voit, une paraphrase de cette expression plus laconique, le mieux est l'ennemi du bien. Cet adage des esprits et des cœurs étroits exige un commentaire : le mieux est en effet l'ennemi du bien, comme le bien est l'ennemi du médiocre, le mé diocre du mauvais, etc. Ce qui veut dire que tout changement détruit la chose changée, vérité aussi stérile qu'incontestable. C'est trop souvent avec de pareilles niaiseries transformées en préceptes et revêtues d'une forme sentencieuse, que l'on prétend imposer silence au bon Dans le département du Gard, le chapitre des antiquités oe pouvait être oublié : on trouvera ici de nouveaux détails sur les Arènes et sur la Maison-Carrée, ainsi qu'une excursion dans le département de Vaucluse, et une description des monumens antiques de Vaison. -Nous serons courts sur le second volume de ce recueil. On y trouve de très bonnes pensées sur la culture des beaux-arts, sur l'influence qu'elle exerce, non-seulement sur les produits des manufactures, mais encore sur l'état moral et intellectuel de l'homme. Quant à la littérature, nous dirons, en général, que nous n'avons que trop de vers médiocres, et que les académies ne sont pas destinées à augmenter encore cette incommode abondance. Nous ajouterons, au sujet des éloges académiques, que sans doute on trouve fort rarement des Fontenelle, des d'AJembert et des Condorcet; mais que les hommes, dont la vie fut simple et modeste, doivent être loués comme ils vécurent, sans phrases ambitieuses, et seulement avec une élégante correction. Ici, nous sommes habitués à juger avec un peu de rigueur, et le titre d'académicien ne donne pas à un auteur plus de droits à notre indulgence. Les académies en corps éprouvent un degré de sévérité de plus que leurs membres; elles ont le droit de rejeter ou d'admettre; et, lors qu'elles offrent au public des productions trop médiocres, il est juste de leur faire supporter une double responsabilité.

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F.

274. Bulletin général et universel des Annonces et des Nouvelles Scientifiques, dedié aux Savans de tous les pays, et à la librairie nationale et étrangère, publié sous la direction de M. de FÉRUSSAC, officier supérieur d'état-major, etc. ( janvier et février 1823 j. Paris, au Bureau du Bulletin, rue de l'Abbaye, no 3. Prix de l'abonnement, un an, 30 fr., et par la poste 36 fr.; 42 fr. pour l'étranger.

pour

Depuis la fondation de la Revue Encyclopédique ( en janvier 1819), plusieurs recueils scientifiques et littéraires ont été fondes à Paris, sur un plan analogue, et ont été annoncés comme s'ils avaient eu l'initiative de l'idée encyclopédique dont ils commençaient l'exécution. Le Mér moriat universel de l'Industrie, les Tablettes Universelles, et enfio le Bulletin universel des Sciences, sont venus, sous des formes et avec des plans différemment modifiés, exploiter la même pensée, qui est parfaitement dans l'esprit de notre siècle. Les nations, comme les connaissances humaines, ont besoin d'établir entre elles des relations réciproques, de plus eu plus étendues, régulières et actives; elles doivent s'entr'aider, se féconder mutuellement. Ces différens recueils méritaient donc d'être encouragés. La concurrence était libre, et on ne pouvait point blâmer les nouveaux venus d'entrer dans une carrière déjà ouverte. Mais, au lieu de se proclame: les premiers et les seuls qui entreprenaient d'offrir une Revue périodique et générale des progrès des sciences et des arts, un certain respect des convenances et de leurs lecteurs aurait dû leur faire adopter un langage plus modeste et plus conforme à la vérité. En dernier lieu, quelques feuilles quotidiennes avaient annoncé complaisamment le Bulletin Uni· versel, dès le mois de décembre 1822, comme le premier et le seul Recueil qui vînt faire connaître à la France les productions étrangères. Elles oubliaient ou affectaient d'oublier que la Revue Encyclopedique avait commencé à remplir avec succès cette destination, depuis l'année 1819. Un sentiment de justice et d'impartialité aurait pu les disposer à réparer cet oubli. Mais, après avoir refusé avec une obstination malveillante d'annoncer la Revue Encyclopédique, elles ont aussi refusé d'insérer une réclamation, dans laquelle on rappelait son existence, antérieure de quatre années à celle du nouveau Bulletin des Sciences; et où Pon faisait remarquer qu'elle embrasse, dans ses quatre sections, et surtout dans son Bulletin Bibliographique, un tableau abrégé des travaux et des ouvrages les plus dignes d'attention dans tous les genres et dans tous les pays, tandis que le Bulletin universel des Sciences, dont les cahiers mensuels ont un tiers de moins d'étendue, se borue à présenter un Catalogue raisonné des ouvrages relatifs aux sciences physiques et naturelles, et doit, il est vrai, par ce motif, être beaucoup plus complet dans la partie dont il s'occupe exclusivement. Nous avons dû attendre, pour annoncer ce nouvel ouvrage périodique, et pour le recommander aux savans auxquels il est particulièrement destiné, qu'on pût le juger par ses premières livraisons.

Les difficultés que M. de Férussac ne pouvait éviter dans l'entreprise qu'il a formée, avaient long-tems retardé la publication de son premier

numéro. Il a voulu que ses premiers pas dans la carrière fissent voir comment il saurait la parcourir. Le public n'a rien perdu par ce retard; l'ouvrage qui lui est offert en est d'autant plus soigné. Parmi les articles dont il se compose, il en est plusieurs qui se font remarquer par une analyse exacte, par une rédaction claire, concise et instructive. Telles sont les notices sur les Mémoires de M. Poisson, sur l'Intégration des équations aux différences partielles, et sur la propagation de la chaleur dans les corps solides; sur la Théorie de la chaleur, par M. FOURIER; sur l'ouvage de M. PONCELET, intitulé: Traité des proprié. tés projectives des figures; sur des expériences hydrauliques, faites cn Suède par MM. LAGERHIELM, FORSELLES et KALLSTENIUS. Plusieurs notices sur des ouvrages de géologie donnent aussi une idée assez juste de ces écrits, et de la méthode suivie par leurs auteurs. Toutes les branches de l'histoire naturelle sont traitées avec soin. On désirerait peutêtre que certains articles d'agriculture eussent été moins courts, et qu'ils apprissent au lecteur s'il puisera, dans les ouvrages cités, l'instruction que leur titre semble promettre. Ailleurs, on trouve quelques insertions de complaisance, quelques éloges peu mérités: les rédacteurs de ces articles deviendront sans doute plus sévères; ils mettront les intérêts de la vérité et des lecteurs au-dessus de toutes les affections, et ne recommanderont que des ouvrages dignes d'être lus. La scetion de ce Bulletin, intitulée Revue, contient un extrait des rapports annuels faits à l'Académie des sciences de Stockholm. Les rédacteurs l'ont inséré en entier, malgré son étendue; nous en profiterons nous-mêmes, en l'appropriant à la destination de notre recueil, où les sciences sont considérées sous un point de vue moins spécial, mais plus général et philosophique, que dans le Bulletin de M. de FÉRUSSAC. Nous ferons cet emprunt avec d'autant plus d'empressement, qu'il pourra faire connaître ce qu'il y a de commun et ce qui diffère entre les deux recueils; et que,ďailleurs, les ouvrages suédois et les travaux des savans de ce pays sont beaumoins connus qu'ils ne devraient l'être. Nous citerons aussi un article nécrologique sur le baron Hermelin, savant suédois, dont la vie ne fut pas moins digne d'éloges, que ses longs et nombreux travaux pour les sciences et les arts. Établissant ainsi entre ces deux ouvrages périodiques une communauté de biens, puisant quelquefois dans les sources que le Bulletin Universel nous ouvrira, de même qu'il a déjà puisé ua assez grand nombre d'articles dans la Revue Encyclopédique, nous ne rivaliserons que de zèle pour nous rendre utiles aux sciences, et à ceux qui les cultivent.

275. — Essais historiques sur la ville de Reims, depuis César jusqu'à

nos jours, ouvrage semi-périodique, qui paraîtra par livraisons à des époques indéterminées. Reims, 1822; imprimerie de Régnier, rue de l'Arbalète, no 21. In-8° de deux feuilles d'impression.

La rédaction de cette histoire paraît confiée à un écrivain exercé, impartial, et bien pourvu des documens authentiques. Dès la première livraison, on remarque avec quel soin il évite la fausse érudition, et comment il di-cute les faits et les témoignages. Il applique à tous les faits une critique sûre, et ne laisse rien passer sans un mûr examen. On peut donc espérer une bonne histoire de l'une des villes de France qui méritait le mieux d'avoir des historiens habiles.

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F.

Livres en langues étrangères, publiés en France.

276.-Elements of conchology including the fossil genera and the animats. -Elémens de chonchiologie, renfermant les animaux et les genres fossiles; par BoDWICH, Paris, 1822; Smith, rue de Montmorency, no 16; Treuttel et Würtz, rue de Bourbon, no 17..

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Cet ouvrage est, en grande partie, composé de documens puisés aux meilleures sources. Il présentera, sans doute, de l'intérêt aux naturalistes et spécialement aux géologues, par la représentation d'un grand nombre de coquilles, parmi lesquelles on remarque des espèces et même des genres qui n'avaient été figurés nulle part. On pourrait désirer quelquefois un peu plus de netteté et de correction dans le dessin des planches. 277. (*)—M.Tullii Ciceronis, de republicâ quæ sumonsunt; ex primarið editione Angeli Maii, Vaticanæ bibliothecæ præfecti. Parisiis apud Ant. Aug. Renouard, 1823. Un vol. in-8° de 298 pag, avec un portrait de Cinéron en médaillon, et un fac simile du manuscrit palimpseste sur lequel l'ouvrage a été publié.

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Cette édition, élégamment imprimée, reproduit avec une entière fidélité le manuscrit original, dont elle a respecté scrupuleusement l'orthographe. L'éditeur a indiqué toutes les variantes, et même la division des pages que M. l'abbé Maïo avait trouvées éparses et a mises en ordre; enfin, il semble avoir pris à tâche de mettre le manuscrit même entre les mains de tous les lecteurs. Nous consacrerons une analyse au traité de la République, en faisant connaître la traduction que M.. Villemain vient d'en donner.

C. R.

278(*)--Tabulas chronologicas quibus historia juris romani externa illustratur, à V. C. HAUBOLD, concinnatas, immutatis quibusdam, præmissisque XII Tabularum legibus, gallicis typis mandaret unus è pa

risiensis curia patronis, in alma juris facultate doctor. Parisiis, 1823; apud Fanjat aîné, rue Christine, no 3. In-fol, prix, 4.f. 50 c.

Ces Tableaux chronologiques de l'histoire du droit romain, sont divisés comme il suit: 1o de la fondation de Romé à l'ère chrétienne; 2o de l'ère chrétienne au règne de Constantin; 3o de cet empereur à la destruction de l'empire d'Occident; 4o de cette grande révolution à la mort de Justinien; cette division offre l'état du droit romain en Orient et en Occident; 5o table des lois, plébicites, senatus-consultes, des empereurs et des jurisconsultes anciens et modernes, jusqu'à nos jours. Nous pourrons revenir sur cet important recueil, qui renferme un sommaire méthodique de l'histoire du droit romain, et qui est un complément indispensable de toutes les éditions des Pandectes, et notamment de la dernière, format in-folio, publiée à Paris, par M. Belin-Prieur. C. F. 179 — Amaltheum poeticum, historicum et geographicum, etc., etc. Nouvelle édition, revue, corrigée et augmentée par M. Carpentier, ancien professeur de rhétorique. Paris, 1823; Alex. Johanneau, rue du CoqSaint-Honoré, no 8. Un vol. in-18 de 320 pages.

Le titre de ce récueil est un peu précieux; la date de l'ouvrage appartient à une époque où le goût n'accompagnait pas toujours la sciencę, surtout dans nos colléges. La même recherche se montre sur le frontispice de bien des livres classiques, du même tems à peu près, et qui n'en sont pas moins pour cela d'une utilité incontestable; tels sont, par exemple, le Gradus ad parnassum, et le Jardin des racines grecques. L'Amattheum a deux cents ans d'antiquité; il parut, pour la première fois, en 1623; revu et augmenté, en 1634, par Meziriac, il fut depuis très-souvent réimprimé, et s'enrichit successivement de beaucoup d'articles nouveaux. M. Carpentier a essayé de le rendre plus complet encore; et cet ouvrage, que son utilité avait fait adopter autrefois dans plusieurs colleges, vient d'être mis au nombre des livres classiques par le conseil royal de l'instruction publique. Cette distinction le recommande suffisamment aux maîtres et aux élèvés. Nous croyons utile d'ajouter qu'il est précédé d'une préface bibliographique, par le savant M.Barbifa.

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