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nérale de l'église et du monument. La 5 planche contient : 1o un plan géométral de la maison de Jeanne d'Arc et des habitations qui l'entourent; 2o le dessin très-correct des sculptures, de la statue et des inscriptions anciennement placées au-dessus de la porte de Gérardin, et qui subsistent encore. La 6o planche donne le plan général du monument de l'école et de la maison de Jeanne d'Arc. La 7o, qui est une des plus belles de la collection, représente une vue perspective du monument; il est environné de peupliers qui l'ombragent, et l'on voit, dans le lointain, la Meuse et les montagnes qui s'élèvent de l'autre côté de la vallée où coule cette rivière. La 8e planche est le plan géométrique et l'élévation du monument. La ge représente, sur une grande échelle, une vue intérieure et une vue extérieure de la maison de Jeanne d'Arc. La 10o donne le plan, l'élévation et les coupes de l'école d'enseignement mutuel instituée à Domrémy. Enfin, la dernière planche représente la vue de la place, au moment où se fait l'inauguration du monument.

L'ouvrage dont nous venons de rendre compte mérite, par la beauté de l'exécution typographique, de figurer dans les bibliothèques, à côté des ouvrages du plus grand luxe; et, par le sujet qu'il traite, à côté des livres qui tiennent aux plus glorieux souvenirs de la France.

M. Jollois qui, dans le grand ouvrage de la Description de l'Egypte, a donné tant de preuves de son zèle infatigable, de ses lumières et de son goût, vient d'en donner des preuves nouvelles, dans les travaux dont il a tracé les plans. Architecte, antiquaire, ami de toutes nos gloires nationales, historien des anciennes, coopérateur des modernes, il mérite l'estime de tous ses concitoyens et les suffrages de tous les esprits éclairés.

Ch. DUPIN,
Membre de l'Institut.

III. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
LIVRES ÉTRANGERS (1).

AMÉRIQUE.

ÉTATS-UNIS.

170(*). Strictures on the periodical literature of England, etc.; -Coup d'œil rapide sur la littérature périodique de l'Angleterre, extraid d'une esquisse de ce pays par un habitant de New-York. New-York, 1822, Charles Wiley; Londres, Millar.

Les Anglo-Américains sont admirablement placés pour bien apprécier la Grande-Bretagne. Dégagés de toute influence, ils aperçoivent les moindres fils qui font mouvoir les acteurs, de tout rang, des grands drames politiques; et ils jugent avec discernement les actions de leurs anciens compatriotes. C'est sur la classe nombreuse des écrivains que l'auteur de cet ouvrage a fixé son attention. Il y a découvert beaucoup de mercenaires, dont la plume salariée désavoue aujourd'hui ce qu'elle \ soutenait hier, et soutiendra demain ce qu'elle réfute aujourd'hui. L'Américain est sans pitié pour ces transfuges des libertés publiques, et il voue leurs noms au mépris ; il lance ses anathèmes avec une gaieté satirique, très-mordante. Voici un exemple de sa manière d'écrire : «Je crois qu'en tout tems, les rois aimeraient mieux, s'ils en avaient le chois, gouverner par l'opinion que par la force, par l'amour que par la crainte. Une armée d'écrivains à gages, lorsqu'elle suffit pour soutenir la popularité du roi, doit, dans tous les cas, être préférée à une armée de scldats. Il y en a deux principales raisons : la première, c'est qu'elle coûte beaucoup moins à entretenir, puisque un petit nombre de pensions, un mince titre honoraire, une bague, un portrait, ou une lettre de la main royale, suffisent généralement pour apaiser, sinon pour corriger, le plus opiniâtre des littérateurs patriotes, et changent si complétement sa manière de voir, qu'un pays qui, naguère encore, lui semblait le

(1) Nous indiquerons par un astérisque (*) placé à côté du titre de chaque ouvrage, ceux des livres étrangers ou français qui paraîtront dignes d'une attention particulière, et dont nous rendrons quelquefois compte dans la section des Analyses.

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plus opprimé et le plus misérable, devient tout-à-coup à ses yeux la plus heureuse contrée du monde. T- O., par exemple, dont les nobles et touchans accords sur la chute de la liberté polonaise et sur les malheurs. de l'Irlande ont retenti dans tous nos cœurs, n'a pas craint de devenir l'éditeur en titre d'un recueil ministériel, passant ainsi du parti des opprimės dans celui des oppresseurs. Je ne dis pas que ce changement ait été occasioné par une pension de deux à trois cents livres; mais, lorsqu'un homme change subitement d'opinion, et qu'il reçoit une pension presque aussitôt après, il est difficile de ne pas penser qu'il peut y avoir une certaine liaison entre ces deux événemens. » Il s'agit ici du célèbre poète qui a retracé en fort beaux vers, dans son poëme des Plaisirs de l'Espérance, les efforts de Kosciusko pour assurer l'indépendance de la Pologne, et qui dirige aujourd'hui le New-Monthly Magazine, journal tout-à-fait ministériel, opposé au Monthly Magazine, dont l'auteur américain fait un éloge mérité. Il n'épargne pas non plus le poète lauréat Southey. Nous ne citerons pas une foule d'autres noms connus, qu'il ne désigne à la vérité que par des initiales, mais dont les portraits sont trop bien tracés pour que l'on puisse s'y méprendre. Au surplus, tout amusant qu'il est, cet ouvrage se rapproche trop sans doute de ces scandaleuses biographies, dont les auteurs vivent aux dépens des réputations contemporaines, et qui, prodigues de calomnies et d'injures, insultent à des hommes recommandables, sans obtenir d'autre résultat que de faire retomber sur eux-mêmes le mépris dont ils voudraient les flétrir. L. S. BELLOC.

Journal améri

171. The american Journal of Science, etc. cain des Sciences et des Arts, par M. le professeur SILLIMAN. NewHaven, 1822; S. Converse. In-8° de 418 p. avec planches.

Ce journal continue à recueillir d'excellens matériaux, spécialement pour l'histoire naturelle des États-Unis. Cette vaste contrée est explorée avec soin, dans tous les sens, non-seulement par des naturalistes étrangers, mais par des savans nationaux, et le tems approche où elle sera décrite plus complétement que certaines contrées de l'Europe. Nous extrairons du cahier de septembre 1822, quelques détails sur un fait qui semble équivoque, et du nombre de ceux dont toutes les circonstances, ne pouvant jamais être connues, embarrassent les savans, plus qu'ils ne servent aux progrès des sciences. On avait trouvé depuis longtems, sur une pierre calcaire, dans le bassin du Mississipi, l'empreinte de deux pieds humains : il paraît que la découverte fut faite par quelques Français venus du Canada, peu curieux d'histoire naturelle, et qui n'y donnèrent presque aucune attention. Mais un village d'Harmonites,

secte allemande, sortie du Wurtemberg, s'étant formé dans le voisinage, l'ecclésiastique qui le dirige visita cette pierre, et jugea convenable de la soustraire aux causes de destruction ou de dégradation auxquelles elle n'aurait pu résister long-tems : il résolut donc de la faire transporter dans sa maison. Dès que son projet fut connu, des idées superstitieuses s'at› tachèrent à cette empreinte; on prétendit qu'elle était celle des pieds du Christ, etc. Ceux qui ne rapportent point cette circonstance à une cause miraculeuse, sont d'avis différens sur l'origine qu'on peut lui assigner les uns n'y voient qu'un travail humain; les autres le regardent comme une œuvre de la nature. Ils font remarquer que la pierre est trèsdurc, que le dessin est très-correct et très-soigné dans les plus petits détails; que les artistes qui se scraient amusés à ́sculpter cet ouvrage auraient probablement imité un relief et non pas un creux; que d'ailleurs, ils manquaient de fer, etc.; que tout ce qu'on a pu voir jusqu'à présent atteste que les indigènes de l'Amérique n'ont rien produit que d'informe, soit en peinture, soit en sculpture. Leurs adversaires pensent que l'origine naturelle de ces empreintes serait encore plus difficile à concevoir que l'exécution d'un pareil travail, sans instrumens appropriés : ils ajoutent que l'on doit admettre pour l'Amérique une époque où la race humaine exécuta des travaux dont on retrouve quelques débris, mais dont la mémoire s'est perdue; ce qui est également arrivé dans quelques parties de l'ancien continent. Tout bien considéré, ces traces humaines paraissent être un problème insoluble, et tout ce qui concerne l'existence de débris humains dans les roches d'une antiquité bien avérée, retombe dans la plus profonde obscurité. Le naturaliste qui transmet ces faits au professeur Silliman (M. H. Schoolcraft), observe que les ossemens humains trouvés à la Guadeloupe ne sont point une exception; qu'ils sont renfermés dans une roche poreuse, formée de débris de coquilles et sorte de tuf, dont la formation, est récente et locale. Il confirme en tout les observations de M. Moreau de Jonnès sur le gisement de ces antropolithes, contenues dans un mémoire d'un grand intérêt, qu'il a lu a l'Académie des sciences, le 23 juillet 1821. F.

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172. — The friend of India.— l'Indophile. Cinquième livraison. Sérampour, 1822; un cahier in-8°.

Ce recueil périodique, dont nous avons déjà annoncé l'existence (Voy. T. XVI, p. 550), se continue avec succès. Le 5o numéro contient, entre antres articles intéressans, quelques Mémoires sur l'Éducation des femmes dans l'Inde; sur les Rapports de la Grande-Bretagne avec l'Hindoustan;

enfin, sur la Nécessité d'encourager l'étude du samscrit parmi les naturels du pays. On désirerait seulement que l'Indophile, pour être plus complet, offrit quelques nouvelles scientifiques et littéraires, relatives à l'intéressante contrée dans laquelle il est publié. E. G..

EUROPE.

GRANDE-BRETAGNE.

173. — The naturalist's Guide, etc. — Le Guide du naturaliste, pour recueillir et conserver les divers objets d'histoire naturelle, tant sous les tropiques que dans les climats tempérés, particulièrement les coquillages; par William SWAINSON, membre de la Société royale; ouvrage destiné aux naturalistes et aux voyageurs qui désirent faire des collections dans les pays étrangers. Londres, 1822. Baldwin. Un vol. in-12 de 80 pages. Prix, 5 schellings 6 pences.

Quoique l'on ait déja écrit, en France et en Angleterre, plusieurs ouvrages de ce genre, nous recommandons celui-ci aux voyageurs et aux naturalistes, comme n'étant ni aussi prolixe, ni aussi concis que ceux qui l'ont précédé. L'auteur dit, dans sa préface, qu'ayant eu souvent besoin des renseignemens qu'il offre maintenant au public, il a toujours eu à se plaindre du peu de méthode et de précision des livres qu'il consultait. Son but n'est point de donner les instructions nécessaires pour former un musée national, mais d'indiquer seulement aux voyageurs, ou aux amateurs d'objets curieux, la manière de les conserver, de les emballer, et de les transporter d'un bout du monde à l'autre. Tous ses procédés pour préparer et empailler les quadrupèdes, les oiseaux, les poissons, les animaux marins, les serpens, les lézards, et ainsi que pour conserver les insectes, les coquillages et les plantes, sont très-exactement détaillés, et ont pour garans des expériences faites par lui-même. L. Sw. B.

174.- An Encyclopædia of Gardening. — Encyclopédie des jardiniers, comprenant la théorie et la pratique du jardinage, la culture des fleurs, celle des arbres fruitiers, etc.; par J. C. LOUDON. Londres, 1822. Longman, hurst, Rees, pater noster row. Un vol. avec gravures en bois, 2 l. 10 sh.

175.—Two years' residence, etc. — Séjour de deux ans dans l'établissement nommé la Prairie anglaise, au pays des Illinois, dans les ÉtatsUnis, avec des notices sur les animaux et les plantes de cette contrée, son état de culture, etc.; par John Woods. Londres, 1823; Longman. Un vol. avec une carte. Prix 10 sh. 6 d.

176.

The second edition of Memoirs and reports, etc. Seconde

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