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IV. NOUVELLES scientifiques

ET LITTÉRAIRES.

AMÉRIQUE.

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GROENLAND.Zoologie. — Poisson singulier. Un vaisseau anglais, commandé par le capitaine Wilkinson, se trouvant sur les côtes du Groënland, plusieurs marins aperçurent un poisson à la surface de l'eau. On mit aussitôt un bateau en mer, et l'un des hommes l'ayant saisi par ses nageoires, l'attira à bord. Il est d'une forme lourde et massive, ses mouvemens devaient être fort lents. Au premier aspect, la tête présente l'apparence de la face large et ridée d'un vieillard, et rappelle à l'imagination tout ce qu'on a dit des hommes marins. La forme de ce poisson est presque ovale; il n'a que trois pieds de la tête à la queue, et deux de largeur. Sa peau, d'un gris foncé, est aussi rude au toucher qu'une lime à demi-usée. Le capitaine Wilkinson dit qu'au moment où il venait d'être pris, ses yeux étaient tout-à-fait proéminens, et semblables à des yeux humains. Il a deux oreilles, derrière lesquelles sont deux petites nageoires; les deux grandes nageoires sont près de la queue. On croit qu'il appartient à l'espèce du poisson soleil (1), décrite par le docteur Shaw; mais si cela est, il est bizarre que les plus vieux pêcheurs des Shetland aient déclaré n'avoir jamais rien vu de pareil. On l'a empaillé pour l'apporter en Angleterre. L. S. B.

ANTILLES. Expériences sur le niveau de la mer Caraïbe. - M. Moreau de Jonnès a cherché à reconnaître, par des expériences baromé✯riques, faites avec soin, quel est le niveau de la mer des Antilles. Il a comparé ses observations avec celles de MM. de Humboldt et Fleuieu de Bellevue; en admettant que les instrumens, dont se sont servis ces trois physiciens, fussent parfaitement justes et conséquemment comparables, il s'ensuivrait: 1° que le niveau de la mer serait plus élevé d'environ deux mètres, sur la côte occidentale de la Martinique, que

́(1) Nous croyous, au contraire, que l'animal dont il est ici question, est un mammifère vivant dans la mer, ayant des rapports avec le dugong, et que les natuvalistes nomment l'animal de Steller (Stellerium.) (N. d. R.)

sur la plage au nord de la Guadeloupe proprement dite; 2o qu'il y serait plus élevé d'environ 12 mètres que dans le port de la Havane; 3° qu'il y serait un peu moins élevé que sur les côtes occidentales du Mexique; 4 qu'il y serait presque de huit mètres plus bas que le niveau du grand Océan Pacifique équatorial; 5° qu'il y serait de 21 mètres plus haut que la surface des eaux du golfe de Gascogne, à la Rochelle.

Ces résultats étant nouveaux et extraordinaires, paraissent douteux; ils méritent certainement d'être vérifiés. Toutefois, les faits qu'ils anno cent appartiennent sans doute à l'espèce de ceux dont les fleuves et les lacs présentent de nombreux exemples, et il faut vraisemblablement attribuer ces phénomènes pélagiques à l'accumulation des eaux par l'effet, du gisement des terres, et de la direction des courans, et des vents dominans. Sans prétendre expliquer ces différences de niveau, on remarquera qu'il semble résulter de ces données : 1o que la surface de la mer est plus élévée, dans les passages d'où vient le grand courant équatorial, que dans ceux où il va; 2o qu'elle est plus élevée sous le 10° parallèle, que sous le 14; sous le 14° que sous le 16e; sous le 16° que sous le 23o; ce qui ferait volontiers soupçonner qu'elle s'exhausse en raison inverse de l'élévation des latitudes; 3o qu'à Panama, où elle est d'environ 8 mètres au-dessus de l'Océan Atlantique, les marées sont presque aussi considérables, tandis qu'au Mexique, où elle est de 3 mètres audessus de la surface du canal d'Antigue, la hauteur des marées est seulement de 5 à 4 pieds tout au plus; d'où il semble résulter que l'élévation plus ou moins grande du niveau moyen de la mer, n'a point de rapport proportionnel avec celle des marées, et qu'elle est étrangère a leurs phénomènes et à leurs causes.

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Z.

ÉTATS-UNIS. NEW-YORK. Mécanique. Roue horizontale. Lo docteur Phébus, de cette ville, a fait construire une roue qui est mise en mouvement par le vent. Le plan en est très-simple: il y a huit rayons borizontaux attachés à une tige perpendiculaire. Chacun de ces rayons est muni d'une voile, qui se tend et se replie à volonté, à peu près comme celles d'une barque. On accroche chaque voile de droite à gauche au premier anneau de celle qui suit. Elles sont assez larges pour recevoir toute l'impulsion donnée par le vent. Cette machine, plus aisée à concevoir qu'à décrire, est fort ingénieuse et peut être employée dans un grand nombre de manufactures.

- Les imprimeurs et

-PENSYLVANIE.-Philadelphie.-Imprimerie. libraires de cette ville ont tenu dernièrement une assemblée, à l'effet de nommer une députation destinée à assister au quatrième grand anniver saire séculaire de l'invention de l'art de l'imprimerie, anniversaire qui

doit se célébrer à 'Harlem, en Hollande, dans le cours de la présente année.

-NEW-YORK.-Carte d'Écosse.-Un artiste américain, nommé James Finlayson, a fait paraître le prospectus d'une Carte d'Écosse qu'il doit publier, pour faire suite aux romans de sir Walter Scott, à ses poëmes, et à ceux de Robert Burns. Cette carte, coloriée, pourra se plier à volonté pour être mise dans un livre. Le prix, pour chaque souscripteur, est d'un dollar (5 fr. 25 c. ). Tous les endroits qui existent réellement, et qui sont cités dans ces différens ouvrages, seront désignés sur cette carte, de manière à faire voir dans quelle situation doivent se trouver ceux qui sont imaginaires; par exemple, pour Waverley, on a indiqué Ben Lawers, et un lac à l'ouest, qui rappelle la rencontre de Waverley et de Donald Bean - Lean dans la caverne; le château (imaginaire) de Fergus MJ vor, est situé à cinq milles au nord de ce lac. La marche de l'armée du prétendant, celle de Waverley, y sont clairement indiquées par des signes particuliers les différens champs de bataille sont marqués par un étendard.

-PENSYLVANIE.-Antiquités.—Ụn violent orage qui éclata dernièrement près de Brownsville, dans la partie occidentalé de la Pensylvanie, déracina un chêne énorme, dont la chute laissa voir une surface en pierre d'environ 16 pieds carrés, sur laquelle sont gravées plusieurs fi gures entre autres, deux de forme humaine, représentant un homme et une femme, séparés par un arbre. La dernière tient des fruits à la main. Des cerfs, des ours et des oiseaux sont sculptés sur le reste de la pierre. Ce chêne avait au moins cinq ou six cents ans d'existence; ainsi ces figures ont dû être sculptées long-temps avant la découverte de l'Amérique par Colomb. Dés découvertes du même genre ont été faites dans différentes parties des États-Unis. Dans les pays qui avoisi nent l'Ohio, on a remarqué plusieurs collines, assez semblables à des fortifications, qui sont certainement l'ouvrage des hommes, et qui ont dû employer une immense quantité d'ouvricis. Un voyageur anglais en a vu une, entre autres, dont la hauteur était de 75 pieds, la circonférenee de sa base de 540, et celle de son sommet de 120 pieds. De grands ehênes qui semblaient avoir de cinq à six cents ans croissaient sur les flancs et sur les sommets de ces monticules. Près de l'embouchure de la rivière Muskingam, à 183 milles au-dessous de Pittsbourg, il y a une ancienne fortification dont nous avons déjà cu occasion de parler. Elle couvre 40 acres de terre. A l'entour, sont plusieurs carrés longs de 140 à 260 pieds, avec des remparts de 10 à 30 pieds de hauteur, recouverts aussi de très-vieux chênes. De chaque côté, sont trois ouvertures à égales

distances; celle du milieu a environ 30 pieds de large. Le tout est environné d'un retranchement en terre, dont la base a de 56 à 40 pieds, sur 10 pieds de hauteur. Selon toute apparence, ces ouvrages ont été abandonnés depuis plusieurs siècles; mais on ignore entièrement par qui ils ont pu être élevés. Les plus vieux Indiens disent qu'ils existaient avant la venue de leurs aïeux. On a aussi trouvé, à différentes reprises, en creusant des caves et des puits, des outils et des ustensiles qui indiquent un degré de civilisation inconnu aux nations indiennes.

ASIE.

·Découverte d'un nouvel alphabet.

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La gazette de cette

BOMBAY. ville assure qu'un savant de l'Orient a découvert dernièrement un alphabet, qui doit donner la clef des anciennes inscriptions qu'on trouve dans les ravernes de l'Inde, consacrées au culte Indou, telles que celles d'Élephanta, de Keneri, etc. On espère connaître ainsi, d'une manière certaine, leur signification, leurs dates, leur usage et leur origine. L. S. B.

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BATAVIA, septembre 1822. —- Travaux publics. L'on continue avec activité les travaux entrepris pour faciliter l'entrée de notre port. On s'en promet beaucoup d'avantages, tant pour le commerce que sous les rapports sanitaires.

POLYNÉSIE.

OCÉANIQUE.

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HUAHEINE, 21 janvier 1822. Missions. Extrait d'une lettre adressée à la Société des Missionnaires de Londres, par MM. Georges Bennet et D. Tyerman, envoyés pour visiter et scconder les Missionnaires de la mer du Sud. «Nous avons un plaisir inexprimable à vous annoncer, que tout ce que vous avez entendu dire en Angleterre, sur l'état de cette mission, est bien au dessous de la réalité. Le cœur plein de joie et de gratitude, nous nous écrions saus cesse: Combien Dieu a fait! A Otaheite, à Eimo, et dans cette île-ci (les seules îles que nous ayons visitées jusqu'à présent), la foi chrétienne est professée universellement. Les églises sont florissantes, les écoles sout très fréquentées; la conduite morale du peuple est exemplaire, et la civilisation fait de rapides progrès. Nous sommes aussi fort satisfaits des Missionnaires, de leur ferveur, de leurs talens. Ils ont l'estime des diverses congrégations, parmi lesquelles ils se trouvent en général trèsheureux..

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général anglais du cap de Bonne-Espérance a fait exécuter la sentence de mort prononcée par les tribunaux contre un Hollandais, fils d'un propriétaire, qui avait fait mourir un esclave en lui infligeant des punitions excessives. Le supplice d'un blanc, pour une cause semblable, était une nouveauté dans cette colonie. Le gouverneur a déclaré qu'il plaçait sous sa protection les esclaves qui ont déposé contre le meurtrier; il a aussi annoncé qu'il publierait incessamment un nouveau règlement sur les châtimens domestiques qu'il sera permis d'infliger aux esclaves. SIERRA LEONE. Découvertes dans l'intérieur de l'Afrique. ( Extrait de la Gazette de Sierra-Leone, du 2 novembre 1822. ) - Le capitaine Alexandre Gordon Laing, du régiment Royal-Africain d'infanterie légère, est de retour, depuis le 29 dernier, de son voyage dans l'intérieur de l'Afrique. Chargé par le gouverneur de la colonie anglaise, sir Charles Mac-Carthy, d'une mission près le roi de la nation Soulimana, il s'était mis en route, le 16 avril 1822, avec une caravane, que plusieurs négo cians anglais, profitant de l'occasion, avaient expédiée pour former des liaisons commerciales dans les pays par lesquels le capitaine Laing devait passer. Ayant parfaitement réussi dans sa mission, il quitta Talaba, capitale de Soulimana, le 17 septembre, et revint le long des bords de la Rockelle, sur une route fort commode, qui offre actuellement au commerce anglais un nouveau débouché aussi sûr que lucratif.-En passant par le pays des Kourankos septentrionaux, le capitaine Laing fut présenté au roi Ballansama, et obtint de lui la permission, pour les habitans de Sangara, qui aiment les voyages et le commerce, de traverser le territoire de sa domination. Jusqu'alors, on les avait empêchés, par des raisons politiques, de s'approcher du bord de la mer, et ils s'étaient trouvés dans la nécessité d'échanger leur or et leurs étoffes contre des marchandises européennes, dans les pays de Soulimana et de Foulah. Plusieurs commerçans de Sangara, qui se trouvaient avec le roi Ballansama, ont accompagné la caravane. Le roi lui-même a envoyé un de ses fils et son frère unique, pour exprimer au gouverneur sir Charles Mac-Carthy, le désir du prince et de toute la nation des Kourankos, d'établir avec la colonie anglaise des relations intimes. Un fils du roi de Soulimana et plusieurs habitans de ce pays font, dans la même vue, partie de la mission anglaise.-Tout le cours de la branche principale de la Rockelle est actuellement connu. Le capitaine Laing place sa source à 9° 45 m. de latitude septentrionale, et à 10o 5 m. de longitude occidentale. Ses eaux étant considérablement augmentées dès le commencement, cette rivière serait déjà navigable à trente milles anglais de sa source, si son lit n'était pas rempli d'un

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