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dans un récit, quelle a été la fin de l'intrigue. Je n'ai pas besoin d'ajou- ' ter qu'on y trouve l'indispensable mariage, et le bonheur de deux époux au sein d'un mutuel amour.

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Ce roman, dit M. d'Arlincourt, diffère, par le genre et par le style, du Solitaire et du Renégat. Ces derniers étaient d'une couleur sombre et sévère; celui-ci est d'une couleur riante et satirique. En effet, l'intention critique de l'auteur se montre à chaque instant dans les détails. Ses sarcasmes tombent surtout sur le tems présent. Il s'égaie sur l'énormité du budget, sur le dépôt de nos quarante-cinq mille lois, sur le calme et l'union de nos assemblées délibérantes. Il censure jusqu'aux académiciens, jusqu'au dictionnaire de l'Académie, et pour cause. Ses plaisanteries s'exercent même sur des sujets, où un auteur qui parle plusieurs fois de la religion avec une vénération profonde n'aurait pas dû la laisser pénétrer. Les saints et patrons provençaux, dit-il, avaient passé à l'ordre du jour, sur la requête juste ou non, des suppléans désappointés. Enfin, pour dernière preuve d'humeur satirique, on lit en toutes lettres dans Ipsiboé : « Quel est ce nouveau genre d'ouvrage? Des notes sonores ont souvent frappé.mon oreille; mais je n'ai pu saisir en leur pompe barmonieuse, aucune suite et nulle idée. Quel brillant vague, et quel beau vide! Je n'interprète point, je n'applique point, je ne fais que citer. En résumé, ceux qui ont lu les premiers ouvrages de l'auteur (et qui n'a pas lu le Solitaire, dans une de ses dix éditions, au moins dans un des mélodrames qui nous l'ont donné par lambeaux, au moins dans les extraits du Miroir?) trouveront, dans le style de celui-ci, de notables changemens. Ils y verront sans doute des inversions forcées, des sentimens exagérés, des paroles emphatiques; M. d'Arlincourt ne peut pas tout d'un coup dépouiller entièrement le vieil homme. Mais ils verront aussi, dans cet ouvrage dont les caractères auraient pu être quelquefois plus vrais et l'intrigue plus attachante, de grands progrès sous le rapport du goût et de la raison. Je crains que ce qui est ici un sujet d'éloge, n'en soit pas un de succès auprès de cette partie du public à laquelle s'adressaient les autres productions du même auteur; et à moins d'une disparition miraculeuse, je doute beaucoup que ce nouvel ouvrage arrive seulement à la moitié de la célébrité et des éditions de ses aînés.

....Y.

3. Paris,

Mémoires et rapports des Sociétés savantes. 167.-Bulletin de la Société de géographie. T. 1, no 1, 2, 183; au secrétariat de la Société, rue Taranne, no 12. Imprimerie d'Éverat, imprimeur de la Société, rue du Cadran, no 16. Trois cahiers

in-8°, formant en tout 120 pages. Prix de l'abonnement pour les douze cahiers de l'année, 6 fr. (Voy. ci-dessus, T. XVI, p. 418.)

On ne saurait voir avec indifférence la publication faite par la commission centrale de la Société de géographie, d'un journal destiné à répandre la connaissance de ses travaux et les nouvelles relatives à la science, qui lui sont adressées. Cette heureuse idée, mise en avant par quelques membres de la Société, et appuyée par un rapport de la section de publication, ne pouvait qu'être agréable aux membres de cette honorable institution. Les premiers numéros d'un semblable journal ne pouvaient et ne devaient pas renfermer encore des renseignemens bien précieux pour la science; les documens officiels sur l'établissement de la Société devaient en occuper les premières pages. Aussi le numéro 1er nous offre-t-il des pièces importantes sous ce rapport, puisqu'il contient le réglement de la Société, une liste des membres fondateurs de la Société, couverte de plus de 230 noms recommandables dans toutes les professions. Cette liste, augmentée de celles portées dans les numéros 2 et 3, prouve l'idée favorable que l'on a conçue de l'institution, en même tems que son accroissement. Les procès-verbaux des séances, puis les documens ou pièces justificatives, forment les deux grandes divisions de ce Bulletin. Dans la première, on voit souvent des propositions utiles, et dans la seconde, des documens importans. Le second numéro relate une proposition faite par un membre de la commission centrale, M. Lapie, sur la publication de mémoires; mais le rapport de M. Roux sur cette question, placé à la suite de la proposition, est au moins dilatoire. Il pourrait être, cependant, de l'intérêt de la commission centrale de trancher cette difficulté. Ce numéro contient encore une proposition intéressante et développée, de M. Malte-Brun, qui aurait pour but de rédiger et publier une instruction générale sur les lacunes actuelles de la géogra phie et sur les moyens de les remplir, en faisant suivre cette instruction d'une série de questions tant générales que particulières, relatives à toutes les branches de la géographie. Nous prendrions, si nous l'osions, acte de cette proposition et de son adoption en principe, pour réclamer son exécution. La Société a publié, dans ce même numéro, les trois sujets de prix qu'elle a mis au concours. (Voy. T. XIII, p. 731.) A côté de ces sujets de prix, on aime à voir un Français généreux, M. Benjamin Deles, sert, accorder sa bienveillante coopération à la Société, en faisant les fonds nécessaires pour l'un d'eux. Nous remarquerons, relativement au troisième numéro, que l'intérêt nous semble aller en croissant. Ce numéro renferme des lettres curieuses de MM. Fauvet, Honoré Vidal et G. Cailliaud, qui donnent des renseignemens importans sur Athènes,

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Babylone, et sur la Nubie, et un tableau du dénombrement de la population des États-Unis d'Amérique, communiqué à la Société par M. Warden. Une des lettres de M. Vidal fournit au géographe de précieux indices sur les sinuosités du cours du Tigre. Quelques observations sur les phénomènes de l'aiguille aimantée nous auraient paru demander peut-être plus de développemens. Le rapport de MM. de Humboldt, Eyries et Malte-Brun (rapporteur, M. Malte-Brun) sur la Carte de Scandinavie de M. Hagelstam, est d'un grand intérêt, en ce qu'il nous apprend la véritable importance d'un document semblable bien fait, peut-être un peu surchargé de détails, mais qui, à lui seul, vaut un volume. Nous regrettons que la langue suédoise, dans laquelle tous les renseignemens sont rédigés, empêche ce travail de M. Hagelstam d'être à la portée de tout le monde. Nous émettrions presque le vœu de le voir traduit et publié par la Société. A. B.

Ouvrages Périodiques.

168.-Petit Album franc-comtois. No 1. Dôle, 1822; décembre. In-8°. Il serait à désirer que toutes les villes des départemens eussent leurs feuilles qui offrissent aux littérateurs et aux savans des provinces le moyen de s'exercer et de déposer les fruits de leurs recherches. Le Pelit Album franc-comtois, qui ne fait que commencer, contient, dans son premier numéro, l'exposé d'un voyage littéraire de Franche-Comté, dont il promet de donner la relation dans les numéros suivans, et une description intéressante des sources du Lison, par M. Monnier. La Franche-Comté ne s'est pas signaléc jusqu'à présent par des ouvrages périodiques. Nous désirons que le Petit Album soit soutenu par les habitans,- et rédigé avec toute l'indépendance nécessaire pour influer utilement sur l'esprit de la population. D-G.

Livres en langues étrangères, publiés en France.

169.-In recentem Schola normalis occasum.-Ode sur la suppression récente de l'École normale. Paris, décembre 1822.

Tous les amis des lumières ont gémi de la mesure qui ordonne la suppression de l'École normale, qui, en quelques années, avait déjà formé tant de sujets distingués dans les lettres et dans les sciences, et rendu de si grands services à l'enseignement. M. Moreau de Champlieux, ancien élève de cette école, vient d'exhaler ses regrets, dans une ode latine écrite avec élégance et qui respire le goût des modèles antiques. Les sentimens de l'auteur, et la manière dont il les exprime, sont dignes de l'école à laquelle il s'honore d'avoir appartenu.

A.

in-8°, formant en tout 120 pages. Prix de l'abonnement pour les douze cahiers de l'année, 6 fr. (Voy. ci-dessus, T. XVI, p. 418.)

On ne saurait voir avec indifférence la publication faite par la commission centrale de la Société de géographie, d'un journal destiné à répandre la connaissance de ses travaux et les nouvelles relatives à la science, qui lui sont adressées. Cette heureuse idée, mise en avant par quelques membres de la Société, et appuyée par un rapport de la section de publication, ne pouvait qu'être agréable aux membres de cette honorable institution. Les premiers numéros d'un semblable journal ne pouvaient et ne devaient pas renfermer encore des renseignemens bien précieux pour la science; les documens officiels sur l'établissement de la Société devaient en occuper les premières pages. Aussi le numéro 1er nous offre-t-il des pièces importantes sous ce rapport, puisqu'il contient le réglement de la Société, une liste des membres fondateurs de la Société, couverte de plus de 230 noms recommandables dans toutes les professions. Cette liste, augmentée de celles portées dans les numéros 2 et 3, prouve l'idée favorable que l'on a conçue de l'institution, en même tems que son accroissement. Les procès-verbaux des séances, puis les documens ou pièces justificatives, forment les deux grandes divisions de ce Bulletin. Dans la première, on voit souvent des propositions utiles, et dans la seconde, des documens importans. Le second numéro relate une proposition faite par un membre de la commission centrale, M. Lapie, sur la publication de mémoires; mais le rapport de M. Roux sur cette question, placé à la suite de la proposition, est au moins dilatoire. Il pourrait être, cependant, de l'intérêt de la commission centrale de trancher cette difficulté. Ce numéro contient encore une proposition intéressante et développée, de M. Malte-Brun, qui aurait pour but de rédiger et publier une instruction générale sur les lacunes actuelles de la géographie et sur les moyens de les remplir, en faisant suivre cette instruction d'une série de questions tant générales que particulières, relatives à toutes les branches de la géographie. Nous prendrions, si nous l'osions, acte de cette proposition et de son adoption en principe, pour réclamer son exécution. La Société a publié, dans ce même numéro, les trois sujets de prix qu'elle a mis au concours. (Voy. T. XIII, p. 731.) A côté de ces sujets de prix, on aime à voir un Français généreux, M. Benjamin Deles: sert, accorder sa bienveillante coopération à la Société, en faisant les fonds nécessaires pour l'un d'eux. Nous remarquerons, relativement au troisième numéro, que l'intérêt nous semble aller en croissant. Ce numéro renferme des lettres curieuses de MM. Fauvet, Honoré Vidal et G. Cailliaud, qui donnent des renseignemens importans sur Athènes,

Babylone, et sur la Nubie, et un tableau du dénombrement de la population des États-Unis d'Amérique, communiqué à la Société par M. Warden. Une des lettres de M. Vidal fournit au géographe de précieux indices sur les sinuosités du cours du Tigre. Quelques observations sur les phénomènes de l'aiguille aimantée nous auraient paru demander peut-être plus de développemens. Le rapport de MM. de Humboldt, Eyries et Malte-Brun (rapporteur, M. Malte-Brun) sur la Carte de Scandinavie de M. Hagelstam, est d'un grand intérêt, en ce qu'il nous apprend la véritable importance d'un document semblable bien fait, peut-être un peu surchargé de détails, mais qui, à lui seul, vaut un volume. Nous regrettons que la langue suédoise, dans laquelle tous les renseignemens sont rédigés, empêche ce travail de M. Hagelstam d'être à la portée de tout le monde. Nous émettrions presque le vœu de le voir traduit et publié par la Société.

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A. B.

168.-Petit Album franc-comtois. N° 1. Dôle, 1822; décembre. In-8°. Il serait à désirer que toutes les villes des départemens eussent leurs feuilles qui offrissent aux littérateurs et aux savans des provinces le moyen de s'exercer et de déposer les fruits de leurs recherches. Le Petit Album franc-comtois, qui ne fait que commencer, contient, dans son premier numéro, l'exposé d'un voyage littéraire de Franche-Comté, dont il promet de donner la relation dans les numéros suivans, et une description intéressante des sources du Lison, par M. Monnier. La Franche-Comté ne s'est pas signalée jusqu'à présent par des ouvrages périodiques. Nous désirons que le Petit Album soit soutenu par les habitans, et rédigé avec toute l'indépendance nécessaire pour influer utilement sur l'esprit de la population.

D-G.

Livres en langues étrangères, publiés en France.

169.-In recentem Schola normalis occasum.—Ode sur la suppression récente de l'École normale. Paris, décembre 1822.

Tous les amis des lumières ont gémi de la mesure qui ordonne la suppression de l'École normale, qui, en quelques années, avait déjà formé tant de sujets distingués dans les lettres et dans les sciences, et rendu de si grands services à l'enseignement. M. Moreau de Champlieux, ancien élève de cette école, vient d'exhaler ses regrets, dans une ode latine écrite avec élégance et qui respire le goût des modèles antiques. Les sentimens de l'auteur, et la manière dont il les exprime, sont dignes de l'école à laquelle il s'honore d'avoir appartenu.

A.

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