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relevés de 1821 qui sont donnés à la fin du volume, et qui sont tous beau coup plus forts: car on sait que la population de l'Angleterre croît dans une progression rapide. Je ne conçois pas comment, dans un livre destiné à faire connaître l'état de l'empire britannique en 1823, on peut parler encore de Napoléon Bonaparte, comme existant à Sainte-Hélène, à moins de supposer qu'il y a un intervalle considérable entre l'impres sion du commencement et de la fin de l'ouvrage. Au sujet de la population de l'Irlande, l'auteur remarque que la moitié de la population est encore attachée au cérémonial romain. L'expression de cérémonial est nouvelle, et la proportion des catholiques aux protestans n'est pas exacte: d'après les derniers ouvrages publiés sur l'Irlande, il est avéré que 'cette île compte 6 millions de catholiques, et que le reste, c'est-à-dire un million, se compose d'anglicans, presbytériens, etc, On s'aperçoit bien que le rév. J. Goldsmith appartient au clergé anglicau. Après avoir dit que les archevêques et évêques anglais ont de 5 à 30 mille livres sterling de revenus, et que chaque cathédrale a 200 prébendes, 60 archidoyens, etc., il fait observer qu'il y a des envieux qui se plaignent du luxe de l'église, tandis qu'il n'en coûte pourtant que 6 schellings par an à chaque individu, pour l'entretien des prédicateurs de l'évangile. Mais, pour que l'évangile soit prêché, est-il bien nécessaire d'assurer à un prélat un salaire de 100 ou même 500 mille francs, et d'avoir des chapitres si nombreux et si inutiles, lorsque la dette nationale est si for1e? Jusqu'à présent la vente des biens ecclésiastiques a été, dans toute l'Europe, la grande ressource des financiers dans la détresse. Peut-être l'Angleterre finira-t-elle un jour par où d'autres états ont commencé. D-G.

92.(*)--The anecdote library.-Bibliothèque anecdotique, ou Recueil le plus considérable d'anecdotes, réunies en un seul volume; par l'éditeur de la Bibliothèque vocale. Londres, 1823. Sir Richard Philipps. Un vol.; prix, 10 schellings 6 pences.

La plupart de ces anecdotes sont bien choisies, et caractérisent la nation anglaise, ainsi que ses littérateurs célèbres, dont les bons mots, les aventures, les bizarrcries, etc., forment une grande partie de ce recueil. Nous reprocherons cependant à l'éditeur d'avoir voulu grossir son livre, en donnant plusieurs morceaux d'histoire naturelle, au lieu des 2500 anecdotes que promet son titre. On va publier incessamment une traduction française de cet ouvrage, ou plutôt un choix de ce qu'il contient de plus intéressant. Comme peinture des mœurs nationales, des usages et de l'esprit anglais, ce livre ne peut manquer d'intéresser beaucoup de lecteurs, d'autant plus que le traducteur compte l'enrichir de particularités curieuses et d'anecdotes inconnues jusqu'à présent.

L. S. B.

93.-Philosophical magazine. —Le Magasin philosophique, rédigé par Alexandre TILLOCH. Londres, 1822.

Ce journal, dont nous avons déjà parlé, se recommande toujours par une grande variété de matières, et par des mémoires sur presque toutes les parties des sciences naturelles. La plupart des recueils périodiques anglais consacrés aux sciences sont cet avantage sur les nôtres, qu'ils accueillent des discussions sur presque toutes les sciences, depuis la médecine et la botanique, jusqu'à l'astronomie et aux mathématiques pures. Le lecteur abonné qui reçoit un seul de leurs Magasins philosophiques, est tenu au courant du progrès des connaissances scientifiques en général. Dans les numéros que j'ai sous les yeux, je remarquerai surtout celui d'Avril, qui contient un mémoire de M. William Gurney de Gosport, sur ses observations météorologiques; ce mémoire me paraît un modèle d'observation, et même un chef-d'œuvre de patience. J'indiquerai les divisions du registre météorologique annuel de cet infatigable physi cien, sans citer les nombres, qui n'ont d'intérêt qu'autant qu'on les rattache au grand problème de la température comparée des pays et des bandes isothermes. Pour l'état moyen annuel du baromètre, il donne : 1o le maximum de hauteur; 2o le minimum; 3° l'intervalle entre ces deux points; 4° la hauteur moyenae annuelle; 5° la hauteur moyenne des 170 jours pendant la déclinaison sud de la lune; 6° idem des 183 jours pendant sa déclinaison nord; 7o la hauteur moyenne annuelle, de 8 heures du matin, 2 heures et 8 du soir; 8° mois du maximum d'oscillation barométrique; 9° idem du minimum; 10° maximum de la variation des oscillations du baromètre en 24 heures; 11° minimum; 12° somme des espaces décrits par la colonne de mercure dans ses oscillations; 13° total du nombre d'élévations ou d'abaissemens de la colonne mercurielle, exprimant la somme des variations de pression atmosphérique. Pour l'état du thermomètre : 1o le maximum annuel; 2o le minimum; 3o les degrés parcourus par le mercure; 4o la température moyenne annuelle, de 8 heures du matin, 2 heures de l'après-midi et 8 du soir; 5o le maximum et le minimum du nombre de degrés parcourus; 6o le maximum et le minimum des variations thermométriques mensuelles; 7o la température moyenne d'une eau de source, prise à 8 heures du soir. Cette dernière détermi nation est très-intéressante pour la théorie. Nous la recommandons aux observateurs qui pourraient la faire entrer dans leurs tableaux. Pour l'état de l'hygromètre, M. Gurney donne: 1° le maximum d'humidité et de sécheresse; 2o la somme des degrés parcourus; 3o la moyenne annuelle du nombre de degrés parcourus le matin 8 heures, l'après-midi 2 heures, et le soir 8 heures; 4° les mois de plus grande humidité et sécheresse.

Viennent ensuite, les tableaux de la direction des vents, dominant chaque jour; la désignation de l'espèce des nuages, currus, cirro cumulus, cirro stratus, etc., etc., suivant la nomenclature proposée et expliquée par le docteur Howard; des remarques générales sur l'état de l'atmosphere; l'époque et le tableau des phénomènes météorologiques, tels que parhélies, anthélies, parasélènes ou fausses lunes, halos solaires ou lunaires, arcs-en-ciel, aurores boréales, tonnerre, étoiles filantes, bolides. Ce registre est terminé par le nombre exprimant le maximum et le minimum de la quantité d'eau évaporée dans un mois, et le total de l'année, enfin la quantité de pluie. Telles sont les observations multipliées que fait M. Gurney, avec beaucoup de zèle et de soin, sur l'état de l'atmosphère; et cependant, il n'y entre aucune détermination des forces électriques ou magnétiques. Remarquons encore, que toutes les observations du thermomètre ont été faites avec un instrument qui marque de soi-même ( self-registering thermometer); je ne crois pas que les physiciens accordent une grande confiance à ce genre d'appareil. On trouvera peut-être qu'il y a quelque minutie dans ces déterminations; et cependant, ce n'est que par des observations aussi détaillées que celles dont nous venons de donner la liste, que l'on peut se flatter de fournir les données nécessaires pour parvenir un jour à une théorie complète de météorologie. C. COQUEREL. 94. The European magazine.- Le Magasin européen. Novémbré 1822. (N° 491, vol. 82o.) Londres, 1822. Lupton Relfe, éditeur; Longman, etc.; prix, 2 schellings le cahier. - Ge recueil paraît tous les mois par cahier de 100 à 120 pages in 8°. Six cahiers forment un volume orné de gravures, qui paraît à deux époques de l'année, au 1er janvier et aù 1er juillet, et dont le prix est de 13 schellings 6 pences, demi-reliure.

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Ce recueil, qui mérite une mention particulière, se fait estimer par l'impartialité de ses critiques, par le bon choix de ses articles, et par ses annonces raisonnées des principaux ouvrages anglais et étrangers. Le cahier de novembre renferme, entre autres morceaux intéressans, 1o une Notice sur Canova, accompagnée du portrait parfaitement ressemblant de ce grand artiste, et d'une liste de ses ouvrages: 2o l'Histoire de la naissance, de la marche et des progrès de l'art dramatique, morceau où l'on trouve des détails curieux et quelques réflexions judicieuses, mais dans lequel l'auteur paraît souvent dominé par d'injustes préjugés contre la littérature française, qu'il ne semble pas bien connaître; 3° le Salon de lecture, ou la bibliothèque publique, critique spirituelle de la manie des compilations, qui domine partout où la librairie a beaucoup d'activité. Chacun veut spéculer sur l'esprit des autres; de là, cette mul

tiplicité d'écrits qui n'ont rien de neuf ni d'original. 4° Esquisses de la société et des mœurs à Londres et à Paris. Cet écrit se compose de deux lettres, où un Anglais fait part à un Français voyageant à Londres, des ridicules qu'il remarque à Paris. Celui-ci lui communique en échange ses observations sur les mœurs britanniques. 5° Analyse de trente lettres sur quelques-uns des cantons suisses. C'est un tableau exact de l'Helvétic, telle qu'elle est aujourd'hui, de ses lois, de sa représentation nationale, de sa force militaire, etc. L'auteur, en rappelant les an; tiques souvenirs de gloire des Helvétiens, leur donne quelques sages conseils sur les moyens d'assurer et de conserver leur indépendance. 6 Sur le génie de Spencer, et sur l'école de poésie qui porta son nom, Cet article renferme plus de mots que d'idées; il est d'un grand admi rateur du vieux poète anglais. Dans la série des nouvelles étrangères, scientifiques et littéraires, une Notice sur le Zodiaque de Dendéra tienț le premier rang. Au nombre des ouvrages qui ont paru sur ce sujet, le rédacteur cite avec éloge la notice de M. Françœur, insérée dans la Revue Encyclopédique de septembre 1822. (V. T. XV, p. 453.) 11 cite avec éloges ce recueil, dont il fait connaître l'esprit et le plan. Les nouvelles scientifiques, en petit nombre, sont en partie originales, en partie empruntées aux journaux anglais et étrangers. Une liste de publications prochaines termine le bulletin. Viennent ensuite les beaux-arts, les nouvelles qui s'y rapportent; les institutions, les théâtres; enfin, lạ politique étrangère, un rapport sur le commerce; un autre sur l'agricul ture; une liste de patentes, de banqueroutes, etc.

95 (*) — The London literary gazette, and Journal of belles lettres, arts and sciences. — Gazette littéraire de Londres, Journal des belleslettres, des arts et des sciences; publiée toutes les semaines par livraison d'une feuille d'impression in-4°. Au bureau de la Gazette, chez Scripps, éditeur. Londres, 1822; prix, 8 pences (16 sous) le cahier.

Ce journal est entièrement littéraire, comme l'indique son titre; il ne traite point de politique ni des sujets qui s'y rattachent; il se borne à donner des annonces critiques et des analyses des ouvrages qui ont paru dans la semaine. Le savoir et l'impartialité de ses rédacteurs lui ont valu l'estime du public. Cet éloge s'applique à la partie littéraire; les beaux-arts ne sont pas, à beaucoup près, aussi bien traités. Nous n'avons pu lire sans étonnement l'article du samedi 7 décembre, intitulé : le Couronnement de Napoléon, par David. La description qu'en donne le journaliste ferait croire qu'il n'a vu qu'une détestable copie de ce chef-d'œuvre du plus grand maître de l'Europe; car comment expliquer, sans cette, supposition, les comparaisons outrageantes qui revien

nent à chaque ligne? L'auteur n'hésite pas à soutenir que les plus mauvaises enseignes de cabaret de l'Angleterre sont fort au-dessus des têtes qui figurent dans le tableau de David; il mêle aussi à ses critiques des personnalités toujours déplacées, surtout dans l'examen des productions d'un homme de génie. La manière dont il élève aussi l'école de peinture anglaise aux dépens de l'école française, n'annonce pas un amateur éclairé et impartial, encore moins un artiste. Cependant, il faut réunir ces deux qualités pour bien parler des arts. Nous ne prétendons pas venger M. David de ces outrages; sa gloire est trop européenne pour qu'on puisse la diminuer ou en obscurcir l'éclat; nous n'avons voulu que donner un avis à l'éditeur de la Gazette littéraire, sur l'erreur commise par celui des rédacteurs qui est chargé de la partie des beaux-arts. Nous ajoutons avec plaisir que les autres articles du journal sont rédigés avec esprit, clarté et méthode.

96 (*).—Repository of arts, literature, fashions.-Registre ou Annales des arts, de la littérature et des modes, ouvrage publié tous les mois par cahiers de 60 à 70 pages in-8°. Novembre et décembre 1822. N° LXXXIV, vol. 14. Londres, 1822. Ackermann; prix, 4 schellings le cahier, orné de plusieurs gravures coloriécs.'

Ce journal, composé de morceaux choisis dans différens ouvrages, de contes originaux, de nouvelles, etc., est plus spécialement consacré aux modes. Deux gravures soignées offrent, tous les mois, une représentation fidèle du costume du jour. On y trouve aussi des dessins de broderies et de meubles riches et nouveaux. La partie littéraire n'est pas aussi soignée. Des vues de Londres et de différentes parties des possessions britanniques, ornent chaque cabier. On donne l'explication des gravures dans le texte. On en remarque une dans le cahier de décembre représentant le College de l'Évêque (Bishop's college), près de Calcutta, destiné à recevoir les missionnaires du pays, les catéchumènes, les professeurs de théologie, etc. Cet édifice a été élevé en partie aux frais de la Société pour la propagation de l'Évangile dans les pays étrangers, et aux frais de la Société protestante des missions. Elles ont donné chacune cinq mille louis. L'évêque de Calcutta a obtenu du gouverneurgénéral le don d'une portion de terrain propre à l'institution, située sur les bords de la rivière Hooghly. Le bâtiment a été commencé au mois de décembre 1820; en espère qu'il sera terminé à la fin de cette année ou au commencement de 1823. Il est d'un bon style d'architecture, alliant le gothique au mauresque. Une ou deux salles seront réservées pour les cours publics. Au mois d'août 1820, MM. Mill et Alt, deux hommes distingués par leurs talens et par leur conduite exemplaire, ont

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